National

National 1 : Nancy, un monument du football français en péril !

Un an après sa descente en National 1, l’AS Nancy-Lorraine est à un pas de perdre son statut professionnel et glisser en National 2. Un véritable cataclysme pour un club qui vit les heures les plus sombres de son histoire.

Par Aurélien Macedo
5 min.
Baptiste Mouazan loupe son penalty avec l'AS Nancy-Lorraine @Maxppp

Club marquant de Ligue 1 (30 saisons) et de Ligue 2 (25 saisons), l’AS Nancy-Lorraine connaissait un vrai coup dur la saison dernière en se retrouvant lanterne rouge pendant la majorité de l’exercice de Ligue 2 et se voyait ainsi relégué en National 1. Un véritable séisme pour les Meurthe-et-Mosellans qui n’avaient jamais été aussi bas depuis la professionnalisation du club en 1967. Remportant la Ligue 2 à 5 reprises, la Coupe de France 1978 et la Coupe de la Ligue 2006, Nancy est connu pour son statut de club formateur avec en figure de proue Michel Platini mais aussi les Marocains Mustapha et Youssouf Hadji ainsi que plus récemment Clément Lenglet et Michaël Cuisance. Disposant d’un budget de 10 millions d’euros, d’un stade Marcel-Picot de 20 000 places et surtout d’une histoire récente forte, l’AS Nancy-Lorraine se devait de jouer les premiers rôles et remonter directement en Ligue 1.

La suite après cette publicité

Un rebond raté

Voyant partir certains éléments suite à la relégation comme Warren Bondo (Monza), Yeni N’Gbakoto (Western Sydney), Baptiste Valette (Cholet), ou encore Grégoire Lefebvre (Versailles), Nancy s’activait sur le plan des arrivées. Toujours perturbé sur le plan financier, les Lorrains misaient ainsi sur des joueurs d’expérience comme Diafra Sakho (ex Rennes), Lenny Nangis (ex Lille), Gaëtan Bussmann (ex FC Metz), Baptiste Aloé (ex Marseille) ou encore Lucas Deaux (ex Guingamp) - qui lui est arrivé cet hiver - afin de relancer la machine. Arrivé en cours de saison dernière et reste malgré la descente, Albert Cartier continuait avec cette équipe, mais les résultats n’arrivaient pas. Débutant par deux défaites et un match nul, Nancy a certes ensuite enchaîné trois victoires, mais les résultats ont été globalement très décevants au cours de la première partie de saison. Dans une saison avec six descentes sur dix-huit équipes évoluant en National 1, l’heure était grave en janvier dernier avec une 13e place et une place de premier relégable.

Suite à cela, Albert Cartier a été démis de ses fonctions en janvier dernier laissant place à Benoît Pedretti qui avait déjà assuré un intérim de trois mois la saison précédente. «Nous avions déjà souhaité confier la responsabilité de notre équipe première à Benoît la saison dernière, mais toutes les conditions n’étaient alors pas réunies. C’était aujourd’hui une évidence pour nous de discuter à nouveau avec lui. Je suis persuadé que son management et sa philosophie de jeu ambitieuse vont nous permettre d’améliorer nos performances et nos résultats» expliquait d’ailleurs le président Gauthier Ganaye lors de la nomination de l’ancien de l’OL, de l’OM et de l’AJ Auxerre. Le rebond a bien eu lieu avec 3 victoires (3-2 contre Dunkerque, 1-0 contre Le Mans et 2-1 contre Versailles) et 1 nul dès ses quatre premiers matches. Ressorti de la zone rouge, Nancy a ensuite alterné entre la place de premier non-relégable et celle de premier relégable. C’est d’ailleurs dans le premier costume que se trouvait Avranches et dans le second que se trouvait l’ASNL lorsque les Chardons ont reçu les Normands le 29 avril dernier.

La suite après cette publicité

Nancy au bord du précipice

Dans un contexte club toujours aussi brûlant où le départ imminent du président Gauthier Ganaye était acté deux jours avant, l’accès au Stade Marcel-Picot était gratuit pour l’occasion afin de former une unité totale autour du club. Cela a d’ailleurs bien fonctionné, car dans une magnifique ambiance avec plus de 14 000 spectateurs présents, l’AS Nancy-Lorraine a arraché une brillante victoire 3-0 qui semblait décisive en vue du maintien. Enchaînant ensuite avec un nul contre le leader Martigues (1-1), les Lorrains avaient l’occasion de quasiment valider leur maintien face au Puy à domicile. Un match surréaliste contre une équipe déjà condamnée à la National 2. Débutant fort, l’AS Nancy-Lorraine acculait son adversaire jusqu’à obtenir un penalty (36e). Frappant trop mollement, Diafra Sakho voyait sa tentative être repoussée par Jonathan Millieras. Dans la foulée, Nancy se faisait surprendre par un but d’Adel Lembezat (39e). Mené à la pause, Nancy poussait pour revenir et obtenait encore un penalty (70e). Frappant la sentence à l’instar de Jorginho ou de Bruno Fernandes avec un petit saut précédent le tir, Baptiste Mouazan touchait le poteau de Jonathan Millieras (71e) et comme en première période, Nancy se faisait encore punir par Mohamed Ben Fredj (73e). Un score de 2-0 qui amenait la colère du Stade Marcel-Picot. Suite à des jets de pétards et autres projectiles, la rencontre était interrompue dans un climat délétère et sous les sifflets du public.

Le match se terminera, Thomas Robinet (76e) réduira le score, mais Nancy s’inclinera bien 2-1. La conséquence est terrible puisque la victoire d’Avranches contre Versailles (3-0) a refait chuter les Lorrains dans la zone rouge. Ce vendredi, c’est donc en position de relégable que Nancy (13e, 40 points) défiera le Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01 (14e, 39 points) ce vendredi à 21h. Les deux équipes joueront ainsi leur maintien et l’ASNL est condamné à la victoire pour espérer se sauver. Tout autre résultat serait insuffisant. Dans le même temps, il faudra que Châteauroux (12e, 41 points) - qui affronte le Paris 13 Atlético (17e) qui est déjà relégué - ou qu’Avranches (11e, 42 points) - qui défie Cholet (7e) - ne l’emportent pas (match nul ou défaite) pour espérer doubler l’une de ces équipes. Dixième, Le Mans peut aussi être doublé par l’ASNL en cas de défaite face au deuxième Dunkerque si jamais les Lorrains l’emportent. L’espoir existe toujours, mais ce sera compliqué pour Nancy qui s’est souvent battu avec Metz pour le titre de meilleure équipe de Lorraine et qui a de fortes chances de même se faire dépasser par Épinal (premier de son groupe de National 2) dans la hiérarchie. Le dicton "Qui s’y frotte s’y pique" n’a jamais semblé aussi peu adéquat …

La suite après cette publicité

En savoir plus sur

La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier