Rencontre avec ces Français du bout du monde : Sofiene Zaaboub

À l’heure où bien des joueurs décident de plier bagage direction la Grèce ou la Turquie, d’autres footballeurs n’hésitent pas à filer encore plus loin dans le but d’exercer leur métier et de découvrir de nouvelles cultures. Rencontre avec ces Français partis aux quatre coins du globe.

Par Khaled Karouri
5 min.
Sofiene Zaaboub vous raconte son parcours @Maxppp

C'est désormais une tradition, Foot Mercato vous propose d'aller régulièrement à la rencontre de footballeurs français partis aux quatre coins du globe pour exercer leur métier. Faisons escale en Algérie pour y découvrir Sofiene Zaaboub. Le joueur de 28 ans évoluant désormais à Setif vous raconte son parcours, non sans humour : « Ça fait bien plus de dix ans que je suis dans le football, et je me sens encore incapable de parler de moi. Un jour, je plaisantais avec un ami, sur ce genre de questions, et on imaginait y répondre, un peu comme une réunion des Alcooliques Anonymes mais ce serait les Footballeurs Anonymes (rires). Imaginons donc que l'on est dans une de ces réunions (rires). Je m'appelle Sofiane, j'ai 28 ans, j'ai chaussé mes premiers crampons très jeune, car j'ai suivi les traces de mon grand frère Mohamed. À 16 ans, j'ai été repéré par l'ASSE alors que je jouais en Seine et Marne. Ils m'ont proposé de faire des essais qui ont été concluants, et j'ai rejoint le centre de formation à 17 ans. Je suis resté deux ans là-bas. C'est là où j'ai fait mes premières armes. Très vite, José Anigo s'est intéressé à mon parcours, mais comme j'étais encore lié au club, l'affaire ne s'est pas faite. Et je n'ai donc pas rejoint le Stade Vélodrome comme prévu. La Juventus aussi m'avait dans son viseur ».

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À défaut de pouvoir briller chez un cador de la scène hexagonale, le natif de Montereau-Fault-Yonne a multiplié les expériences avant de débarquer en Algérie : « Comme le football est compliqué, et qu'il y a pas mal d'obstacles, j'ai signé au final avec un très bon club de première division italienne, Modena FC. Je suis resté trois ans chez eux. Puis, mon parcours a été un peu le voyage de Gulliver. Je suis resté un an à Jaen en Espagne, un an au FC Brussels en Belgique, deux à Swindon en Angleterre, une année à Walsall en Angleterre, et une saison à Southend toujours outre-Manche. Et me voilà à l'Entente de Sétif en première division algérienne. Je n'avais signé que pour une seule saison à Southend, j'étais à la fin de mon contrat. Un jour, un ami qui connaissait bien la formation sétifienne m'a proposé de rejoindre les rangs de ce club. Jouer en Algérie, je me suis dit : pourquoi pas ? Je suis d'origine algérienne, et on ne me disait que du bien de ce club. Alors, j'ai pris mon billet et j'ai foncé. En qualité d'algérien d'origine, je ne me serais jamais senti complet sans avoir expérimenté le football algérien ». Heureux de pouvoir connaître cette expérience, le joueur assure que le football algérien est en plein essor, mais ne ferme en aucun cas la porte à un retour dans l'Hexagone :

« L'Algérie est en train de se relever peu à peu, la montée des clubs algériens, et leur présence dans les compétitions africaines, montrent que le pays va bien. Les clubs européens ont plus de mécènes, d'investisseurs privés, ce qui fait que les clubs peuvent développer plus d'infrastructures et être plus compétitifs. Il n'y a pas de centres de formation comme en Europe. C'est pour ça que les investisseurs doivent prendre conscience que l'Algérie a changé et s'est ouvert sur l'extérieur. Il y a une porte qui s'est ouverte, une porte vers l'avenir. Le football, c'est ma vie. Je note l'arrivée fulgurante des Emiratis dans le football européen. Ce qui s'est passé avec le PSG marque une page de l'histoire du football français et aussi du football en général. Je pense qu'ils vont faire beaucoup parler d'eux, et je ne vous cache pas espérer comme beaucoup d'autres joueurs, jouer pour ces nouveaux titans du football. Je ne suis pas un footballeur capricieux, je veux jouer, et faire des matches. Dès le premier jour où j'ai chaussé mes premiers crampons, c'était ce qui comptait le plus pour moi. Jouer. Alors, si demain un nouvel avenir se précise pour moi en France, et bien j'irai. Je foncerai ». Et bien c'est tout le mal qu'on lui souhaite.

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