Michaël Cuisance explose enfin
Disparu des radars français depuis son départ de l’OM en 2021, Michaël Cuisance trace son sillon dans la discrétion. Aujourd’hui, le milieu de 25 ans brille en seconde division allemande.
On dit parfois que lorsque l’on a touché le fond, on ne peut que rebondir. À 25 ans, Michaël Cuisance ne devrait pas prendre le contre-pied, lui qui retrouve aujourd’hui des couleurs après avoir le connu le grand vide. S’il a longtemps été renvoyé à cette étiquette de joueur ingérable, imbu de sa personne, même arrogant, le joueur formé à Nancy a su déconstruire cette réputation bâtie parfois à tort. Après avoir connu des aventures assez relatives à Venise et à la Sampdoria, successives à son passage raté à l’OM où beaucoup l’avait ensuite perdu de vue, Cuisance a renoué le fil de son histoire avec l’Allemagne, sa terre d’adoption spectatrice de son éclosion quatre ans plus tôt à Mönchengladbach puis au Bayern.
En 2023, l’élégant gaucher a alors rejoint Osnabruck, modeste équipe de seconde division allemande. Malgré la relégation de son club à l’issue de la saison dernière, l’ancien international espoir français a su se remettre en selle et prendre le taureau par les cornes. J’ai peut-être été têtu à certains moments, persuadé que toutes mes idées étaient les bonnes. Aujourd’hui, je suis plus ouvert, j’ai mûri, confiait-il il y a quelques mois à SoFoot. Mon objectif, c’est de retrouver assez rapidement la première division, mais surtout de reprendre du plaisir. Après les péripéties que j’ai connues, avoir la capacité de rebondir serait quelque chose d’énorme, car je sais que ce n’est pas donné à tout le monde. Tout va se jouer au mental, et je pense avoir la force pour le faire. On ne sait pas si ce sera sous les couleurs du Hertha Berlin, mais ce dont on est à peu près sûr, c’est que le club de la capitale allemande fait aujourd’hui office de belle vitrine. Car depuis sa signature cet été, Cuisance régale sur les pelouses de 2. Bundesliga.
Il est le meilleur buteur de son club
Malgré le départ de Myziane Maolida, son ancien partenaire en sélection de jeunes de l’Équipe de France, ou encore celui de l’autre francophone de l’effectif, Wilfried Kanga, Cuisance a rapidement su trouver sa place dans l’effectif. Depuis fin août, il a ainsi joué toutes les minutes possibles en Championnat, et affiche le quatrième plus gros temps de jeu chez les joueurs de champ de son équipe. Une confiance qu’il rend plutôt bien à son entraîneur Cristian Fiél, puisqu’il est aujourd’hui le meilleur buteur du Die Alte Dame (la vieille dame en allemand). Au total : 4 buts et 2 passes décisives en 8 rencontres, dont celui de la victoire mémorable face à Kaiserslautern (4-3). Avant la trêve, il avait aussi frappé fort face à Schalke (2-2), et à nouveau ce vendredi en égalisant contre Braunschweig (3-1). «J’ai juste faim. J’en veux toujours plus, plus, plus», a déclaré après son but le joueur parfois utilisé comme relayeur, milieu offensif, mais aussi ailier intérieur.
Pas forcément attendu pour jouer les premiers rôles après sa 10e place de l’an passé, le Hertha reste tout de même au contact du podium, avec seulement deux points de retard sur Paderborn, troisième et virtuellement barragiste. Forcément, les supporters sont conscients de l’influence de Cuisance dans cette réussite, et pour mesurer un peu plus précisément cet engouement autour du Strasbourgeois, il suffit de lire les commentaires sous ses posts sur les réseaux sociaux. «absolument impressionnant à chaque match», «merci magicien», «encore une grande performance Mica», peut-on ainsi lire. Lui, entend étirer cette revanche après un début de carrière tortueux. «Mon fils a changé ma vie, il était ce dont j’avais besoin ces deux dernières années. Il m’a donné tellement de force. Tout ce que je fais, je le fais pour lui et ma famille», déclarait-il au micro de la RBB24 en août. De la force, il lui en faudra encore pour retrouver la première division, allemande ou étrangère, qui reste son objectif.
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