OM : que faut-il attendre de la Youth League ?

Par Constant Wicherek
4 min.
L'Orange Vélodrome de l'OM @Maxppp

Les Marseillais sont engagés en Ligue des Champions cette année. Par conséquent, les jeunes jouent la Youth League. Petit retour sur les deux premières prestations des moins de 19 ans olympiens.

L’Olympique de Marseille s’est qualifié, grâce à sa seconde place en championnat, pour la Ligue des Champions. De facto, les jeunes de l’écurie olympienne ont aussi des matches européens dans cette compétition qu’on appelle la Youth League. 64 équipes participent à la compétition créée en 2013 et sont réparties en deux groupes. Le premier est celui des clubs qualifiés pour la C1 dont le calendrier des jeunes est calqué sur celui des seniors. Le second groupe rassemble les équipes de jeunes ayant gagné leur championnat national U19 parmi les 32 fédérations les mieux classées dans le classement UEFA.

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Mais ce qui nous intéresse, dans le cas de l’OM, est bien le premier groupe. Pour se qualifier pour la phase à élimination direct, qui se joue sur une match unique, il faut finir premier. Le second passe lui par un barrage. Dans le cas de l’OM, les jeunes affrontent donc en phase de poules Tottenham, Francfort et les Portugais du Sporting CP. Mais, à l’image des adultes, les résultats ne sont pour le moment pas au rendez vous.

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Un écart avec Tottenham trop important

Quelques heures avant que Chancel Mbemba et ses coéquipiers foulent la pelouse du Hotspur Stadium, Jorès Rahou et ses copains se retrouvaient sur l’un des billards du Hotspur Way, le centre d’entraînement gigantesque et flambant neuf des Spurs. Pour rejoindre le terrain d’entraînement, il fallait passer l’accueil où l’on a pu croiser Ivan Perisic, dont le français, hérité de son époque sochalienne, est encore parfait.

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Alignés dans le même dispositif que leurs aînés (3-4-2-1) par Michaël Lebaillif, resté 20 ans au Havre, les Olympiens vont subir la pluie anglaise et la loi de Matthew Craig. Le capitaine anglais n’a franchement rien de spécial, mais il fait tout à la perfection. A la pause, les supporters de l’équipe française, amis et familles, arrivés en avion avec l’équipe, cherchaient un coin pour fumer leur cigarette. Fumer étant formellement interdit dans tout le centre, c’est avec l’aide d’un surveillant des lieux compréhensif qu’ils allaient se réfugier derrière des toilettes. Ils évoquaient alors la première période courageuse, mais malchanceuse des leurs tout en égayant la discussion de quelques anecdotes passées. « Quand je jouais encore, mon entraîneur m’avait dit : toi, tu n’as pas de pieds, mais tu joues avec deux cerveaux », s’amusait l’un des pères.

Un changement de système, un penalty limite, un but probablement hors jeu et une troisième réalisation plus tard, les Phocéens quittaient la pelouse sèchement battus (0-3) sous les yeux d’un Franck Beria parti à quinze minutes du coup de sifflet final. Marco Otero, le nouveau boss du centre de formation, se faisait alpaguer par des parents avant de rejoindre Lebaillif au cœur du terrain pour, probablement, évoquer la performance qui venait de se dérouler sous ses yeux.

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Van Neck assure l’émotion contre Francfort

Mais pas vraiment le temps de cogiter puisqu’une semaine plus tard, c’est Francfort qui se présentait au Campus, à Marseille. Jean-Philippe Durand, ancien joueur et scout de l’OM, aujourd’hui employé de l’écurie allemande, prenait place dans les travées. C’était aussi le cas d’Habib Bamogo, d’Isaak Touré, Salim Ben Seghir. Coté direction de l’OM, on retrouvait David Friio, Pablo Longoria et Pedro Iriondo, tout cela mis en rythme par l’habituel speaker du Vélodrome, Dédé Fournel.

Une nouvelle rencontre, des nouveaux visages aussi puisque Ryan Hassad, l’ailier débutait sur le banc quand Emran Soglo, pépite arrachée à Chelsea, n’était même pas sur le banc. De l’impact, beaucoup, quelques occasions, notamment pour Jorès Rahou, mais la vraie émotion est arrivée à la toute fin. Alors que l’OM, mené 1-2 et en infériorité numérique, enchaînait les corners, le portier belge, Jelle Van Neck, arrivé cet été, venait placer un coup de casque pour égaliser dans les ultimes secondes (90e +7). Un résultat quelque peu décevant, mais arraché de justesse.

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Une équipe mal construite ?

La question qui se pose alors est de savoir quelles sont les ambitions de l’OM dans cette compétition et pourquoi cela ne s’est-il pas - encore - reflété sur le terrain ? Un habitué des matches du campus nous explique : « cette équipe est mal construite. En réalité elle est construite sur la génération 2004, qui était peut être la plus prometteuse du club depuis les 1999. Mais il ne reste plus grand monde de cette génération en réalité. Il y a beaucoup de joueurs qui sont dans cette formation et qui n’ont pas le niveau du centre de l’OM. Il y a aussi quelques mésententes avec certains joueurs cadres comme Rahou à qui on semble reprocher la signature de son contrat pro en 2020. Cette équipe manque de talents ».

Mais en plus de cela, les joueurs ne jouent pas vraiment ensemble. Ils se retrouvent, certes, le mardi ou le mercredi pour les matches de Youth League, mais le week-end, certains jouent avec la réserve en Nationale 3 et d’autres évoluent avec les moins de 19 ans. Une difficulté, bien entendu, pour créer quelque chose de cohérent et travailler sur les choses à mettre en place. Mais tout n’est pas perdu. Prochain test contre le Sporting, à Marseille le 4 octobre prochain.

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