UEFA Nations League

Aymeric Laporte a une revanche à prendre sur l'équipe de France

Devenu très rapidement le leader de la défense espagnole durant l'Euro, Aymeric Laporte fera partie des cadres de la Roja qui mèneront les jeunes pousses face à l'Equipe de France en finale de la Ligue des Nations. Un match à enjeux si particulier pour le défenseur, qui aurait pu se retrouver dans le camp d'en face.

Par Maxime Barbaud
3 min.
Aymeric Laporte au duel face à Insigne @Maxppp

Un France-Espagne, surtout en finale, ça rappelle de bons souvenirs pour les supporters des Bleus. La génération des années 80 se remémorera l'Euro 84. La bande à Platini avait dépucelé le palmarès de l'équipe de France, encore vierge de tout trophée. Sans doute que ce soir là, le papa d'Aymeric Laporte a fêté cette victoire, dix ans avant la naissance de son fils. Dimanche, le paternel sera probablement partagé dans cette finale de Ligue des Nations (à suivre en live commenté sur notre site). Il faut dire que depuis le mois de mai dernier, le défenseur a choisi de défendre des couleurs rouges et non pas bleues.

La suite après cette publicité

Avec de la patience et sans doute plus d'affinités avec Didier Deschamps, il aurait pu se retrouver dans le camp d'en face à Milan. Convoqué pour la première fois par la France en septembre 2016, il reste sur le banc face aux Pays-Bas et contre la Bulgarie. 6 mois plus tard, le sélectionneur fait à nouveau appel à lui pour pallier l'absence de Rami, blessé. Mais, face à l'Espagne... il ne joue pas davantage. Laporte est une dernière fois appelé en août 2019 et cette fois c'est une blessure qui va contrarier ses plans, d'autant qu'il y avait des matches de qualifications pour l'Euro à disputer, et donc officiels.

Laporte avant l'Euro : «Tout le monde le sait, la situation est ce qu'elle est»

C'est sans doute une question de destin. Barré dans l'esprit de Deschamps par Kimpembe, Hernandez et Lenglet, le joueur qui est passé de l'Athletic Bilbao à Manchester City en janvier 2018 est lassé d'être le grand oublié des listes des Bleus. En mai dernier et grâce à sa double nationalité obtenue, il finit par répondre favorablement à l'appel de Luis Enrique pour disputer l'Euro avec l'Espagne. «Tout le monde le sait, la situation est ce qu'elle est, et je suis très honoré et très fier d'avoir la confiance du sélectionneur de la sélection espagnole. On se voit là-bas j'espère. Bonne chance et suerte à tous.»

La suite après cette publicité

Avec la Roja, et en l'absence de Sergio Ramos, le gaucher s'impose sans attendre. Il s'affirme même rapidement comme le taulier au milieu de tous ces jeunes talents. Que ce soit avec Eric Garcia ou Pau Torres, il prend le leadership et marque même face à la Slovénie en phase de groupes. Alors qu'elle n'était pas vraiment attendue à ce niveau, l'Espagne atteint la demi-finale, seulement éliminée par le futur vainqueur, l'Italie, aux tirs au but (1-1, 4-2 t.a.b.). L'Euro n'est que le début de l'aventure de Laporte avec la Roja. Voilà qu'à 27 ans, l'international (11 sélections, 1 but) a pris sa revanche sur le champion d'Europe en Ligue des Nations au terme d'une prestation collective aboutie.

Tuer le frère

S'il n'a pas particulièrement brillé durant cette rencontre, il s'est montré sérieux, très concentré, contrôlant tour à tour Insigne, Bernadeschi et Kean. La présence de deux gauchers en défense centrale (Laporte axe droit et Torres axe gauche) n'a pas semblé être un problème. Il n'est d'ailleurs pas impliqué sur le but italien ; une remise mal assurée de Pino pour Torres. «C'est un peu une revanche de ce qui s'est passé durant l'Euro. Un match qui se règle aux tirs au but... ça reste toujours un peu dans la tête. On a eu cette blessure de ne pas avoir pu atteindre la finale et décrocher le trophée», reconnaît Laporte à Radio Marca ce vendredi.

La suite après cette publicité

Cette fois, c'est une revanche personnelle et un concept presque freudien qu'il compte bien régler. Face aux Bleus dimanche, il retrouvera ses éphémères partenaires d'une sélection qui s'est refusée à lui pendant trop longtemps. Ce choix de l'Espagne, l'Agenais ne semble pas le regretter, loin de là même. «Ce que m'avait donné l'Espagne, tout au long de ma carrière et pas que maintenant, n'a rien à voir avec la France», affirma-t-il avant l'Euro. C'est sans doute encore plus vrai maintenant qu'il a la possibilité de remporter un premier titre international. Comme Romulus et Rémus pour prendre le contrôle de Rome, Laporte devra commettre un acte fratricide... à Milan cette fois.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier