Brésil : le jour d’après pour une Seleção encore traumatisée

Par Valentin Feuillette
5 min.
Le sélectionneur intérimaire Ramon Menezes avec la pépite Vitor Roque. @Maxppp

Le Brésil va retrouver les pelouses internationales pour la première fois depuis la Coupe du Monde au Qatar. Comme après 2014 et 2018, l’heure du deuil est arrivée. Un match amical contre le Maroc à Tanger pour repartir de l’avant et préparer les prochaines échéances.

Toujours pas. Le Brésil devra attendre 2026 aux Etats-Unis, Mexique et Canada pour chasser sa sixième étoile mondiale, tant attendue depuis plus de 20 ans par 215 millions de Brésiliens et Brésiliennes. La Coupe du Monde au Qatar s’est soldée par un échec cuisant en quart de finale de la compétition contre la Croatie après une séance de tirs au but perdue avec des loupés de Rodrygo et Marquinhos. Quelques mois plus tard, la gueule de bois a toujours du mal à passer pour la Seleção Brasileira qui a, en plus, dû observer deux de leurs ennemis jurés, l’Argentine et la France, se battre au cours d’une finale d’anthologie.

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Pour cette première trêve internationale de l’année 2023, c’est Ramon Menezes, le sélectionneur du Brésil U-20, qui guidera la Seleção par intérim : «D’abord, mon engagement est total et tourné vers le match contre le Maroc. Ensuite, j’aurai la préparation des moins de 20 ans, car il y aura la Coupe du Monde (des jeunes, ndlr) en juin prochain. Mais aujourd’hui, mon attention est focalisée sur le Maroc, qui est une équipe solide aussi, et concentré sur cette trêve. Je répète que les choix sont pour un seul match, et ensuite je vais chercher l’équilibre, constituer une équipe très forte pour jouer contre le Maroc», a alors affirmé le tacticien de 50 ans. Ce match amical, qui aura lieu au stade Ibn Batouta, dans la ville de Tanger, au Maroc, porte un symbole fort puisque le Maroc est, à ce jour, dans une situation opposée à celle du Brésil, après un parcours flamboyant au Qatar des Lions de l’Atlas.

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Des cadres et des jeunes pour oublier

«Ils sont sur le radar de l’équipe nationale. Tous les joueurs qui sont allés à la Coupe du Monde pourraient être ici» : dans son groupe remanié, Ramon Menezes a fait appel à 23 joueurs dont 11 internationaux déjà présents au Qatar. Dans les cages brésiliennes, on retrouve Ederson et Weverton qui vont profiter de la non-sélection de Alisson Becker pour gratter quelques minutes en sélection. En défense, Marquinhos étant forfait, Alex Sandro, Alex Telles, Gleison Bremer et Éder Militão sont de la partie. Lucas Paquetá et Casemiro assureront avec expérience le bloc du milieu. Et en attaque, en l’absence de Neymar et Richarlison blessés, Vinícius Júnior portera le leadership offensif avec Antony et Rodrygo. Un poste complété par la paire offensive de Palmeiras, Raphael Veiga et Rony. Il faut aussi noter les retours en sélection d’Emerson (7 sélections) et Renan Lodi (16 sélections), restés à quai pour le dernier Mondial. Le défenseur de l’AS Roma, Roger Ibañez et le nouveau joueur de Wolverhampton, João Gomes ont également été appelés pour la première fois de leur jeune carrière.

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Mais les projecteurs du stade Ibn Batouta de Tanger seront avant tout braqués vers les nouveaux visages, parce qu’afin de rebondir efficacement, le Brésil se doit de tester, d’expérimenter et d’observer certains jeunes talents, qui plus est avec Ramon Menezes, le sélectionneur de l’équipe jeune à sa tête. En ce sens, la Seleção pourrait bien fêter face au Maroc, les premières sélections des pépites attendues au tournant, telles que Andrey Santos (18 ans) qui a signé à Chelsea lors du dernier mercato d’hiver ou encore Vitor Roque (18 ans) qui est convoité par les plus grandes écuries européennes dont le FC Barcelone. Mais ce ne sont pas les seuls jeunes Auriverdes à partir au Maroc en ce mois de mars : les défenseurs Robert Renan (19 ans) et Arthur Augusto (20 ans) ainsi que le milieu André Trindade (21 ans). Un cocktail entre jeunesse et expérience pour poser les fondations du futur Brésil : «Je suis arrivé du Championnat sud-américain U-20 en pensant et en analysant beaucoup. Ce n’est pas facile de faire la liste de sélection, car nous avons de grands joueurs», a conclu Menezes.

En attente du nouveau sauveur ?

C’était prévu avant le début de la Coupe du Monde et l’élimination douloureuse n’a pas arrangé les choses : Tite a bien quitté ses fonctions de sélectionneur du Brésil après six années de (bons et) loyaux services. Depuis les rumeurs ne cessent de se multiplier au pays de l’Ordre et du Progrès. L’entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti semble être toujours en pôle position, surtout avec les appels du pied de certains internationaux. Mais la Confédération Brésilienne de Football (CBF) aurait, pendant un moment, pensé à son bourreau de 1998, Zinédine Zidane, toujours sans banc. Les noms du Portugais José Mourinho et de l’Espagnol Luis Enrique ont également été liés à l’avenir de la Seleção. Plus récemment, c’est l’ancien sélectionneur allemand, Joachim Löw qui a fait un appel du pied à la fédération brésilienne.

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Le navire brésilien doit être écopé et la barre attend toujours son capitaine. Pendant ce temps, Ramon Menezes essaye de composer avec les outils à disposition pour préparer au mieux l’avenir d’une des sélections les plus mythiques du football. Le talent présent est indéniable et les cadres ne cessent de se développer dans les plus grands clubs européens. Plus qu’à trouver un équilibre avec, en ligne de mire, la prochaine Copa América qui aura lieu à l’été 2024, en Equateur. Une compétition que la Seleção vise également pour envoyer un message à l’Argentine championne du monde et tenante du titre de l’édition 2021. Avec seulement deux sacres en 15 ans, la Copa América est un autre acte manqué du Brésil.

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