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Euro 2012 : la drôle d’aventure d’Obraniak en Pologne

Après avoir longtemps rêvé d’intégrer les rangs de l’équipe de France, Ludovic Obraniak s’est fait une raison et a décidé de céder aux avances de la Pologne, le pays de son grand-père, avec qui il disputera l’Euro 2012 à domicile et dans la peau d’un titulaire.

Par Amaury de Bonneval
2 min.
Pologne Ludovic Obraniak @Maxppp

Cantonné à un rôle de doublure qui mettait en péril sa sélection pour l’Euro 2012 du côté de Lille, Ludovic Obraniak s’est relancé à Bordeaux où il a réussi une excellente fin de saison et contribué à décrocher cette fameuse 5e place synonyme de Ligue Europa la saison prochaine. Titulaire indiscutable sous les ordres de Francis Gillot, son influence sur le jeu girondin est indéniable et lui a permis de retrouver la confiance en même temps que de valider son billet pour l’Euro en Pologne et en Ukraine. Si son sélectionneur Franciszek Smuda avait un temps laissé planer la menace d’une non-sélection si son temps de jeu ne s’améliorait pas, il a vite été rassuré par ses six mois plus que convaincants sous le maillot girondin.

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S’il parle d’une « aventure humaine extraordinaire » dans les colonnes de L’Équipe et du « cadeau » formidable que représente cette « occasion de pouvoir représenter un autre pays », Obraniak n’élude pas pour autant les difficultés qui ont jalonné son parcours en sélection où sa double nationalité a parfois été un frein à son intégration. « Au début, en sélection, je me sentais regardé. J’étais limite parano, angoissé. D’autant que je ne comprenais pas la langue. Je croyais tout le temps qu’on parlait sur moi. J’étais très mal à l’aise. Moi qui communique pas mal... Je suis mieux maintenant. Ça fait quand même deux ans que je fais partie du groupe. Je commence à avoir une certaine crédibilité. Je ne me sens pas totalement imprégné. Mais avant, j’avais toujours une boule au ventre avant d’y aller. Aujourd’hui, j’ai moins d’appréhension. (…). Quand je parlerai normalement polonais, je serais bien mieux intégré. (…). Le groupe a besoin de sentir qu’on s’investit. »

Mais que de chemin parcouru pour un joueur qui, en 2004, fêtait sa seule et unique sélection avec les Espoirs français. Un rêve bleu qui s’est évaporé peu à peu pour laisser place à une redécouverte de ses racines empreinte de pragmatisme, lui qui avoue bien volontiers ne s’être « jamais vraiment intéressé à ses racines » avant d’apprendre qu’il pourrait « peut-être évoluer pour la Pologne ». Un opportunisme pas toujours apprécié qui a longtemps jeté le doute sur sa motivation, notamment du côté des politiques. Une situation qui « ne le dérange pas plus que ça », lui qui dit n’avoir « jamais aimé faire l’unanimité ». « Je fais partie intégrante du projet. Je n’ai pas de compte à rendre à qui que ce soit. Je me sens bien dans mes baskets. Peu importe la critique. » Une volonté à toute épreuve et une envie bien réelle de briller sous les couleurs de son pays d’adoption, lui qui affirme sans détour se sentir Polonais et avoir « envie de bien figurer dans cet Euro ». À domicile, c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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