France - Italie : comment Luciano Spalletti a ridiculisé les Bleus

Par Valentin Feuillette
5 min.
La joie des italiens dont Davide Frattesi contre les Bleus @Maxppp

L’Italie de Luciano Spalletti a déroulé son football à Paris sur la pelouse du Parc des Princes contre la France (1-3), lors de la 1ère journée de la Ligue des Nations. Les troupes de Didier Deschamps ont semblé impuissantes face au jeu rôdé et au collectif huilé de cette nouvelle Nazionale.

La première journée de la Ligue des Nations nous offrait un joli derby entre la France et l’Italie. Si la rencontre devait être une formalité pour les Bleus face à des Azzurri en proie au doute, l’Italie a réalisé un match presque parfait pour rouler sur l’Equipe de France (1-3). Tous les journaux italiens s’enflammaient vendredi soir après le match. La Gazzetta dello Sport titrait «Mamma, quelle Italie !», tandis que le Corriere dello Sport a opté pour un efficace «À en devenir fous». Quant à Tuttosport, le média turinois a simplement résumé par «Une grande Italie». Si nos voisins de l’autre côté du Mont Blanc réagissent de la sorte, c’est aussi parce que la nation est en reconstruction depuis plusieurs mois avec l’espoir d’empocher un match référence avec la manière grâce à de nouveaux éléments. Et c’est en grande partie pour cette raison que Luciano Spalletti a appelé des jeunes visages durant cette trêve notamment Marco Brescianini, Samuele Ricci, Raoul Bellanova, Caleb Okoli, Destiny Udogie ou encore Andrea Cambiaso. Certains étaient même titulaires contre les Bleus ce vendredi soir au Parc des Princes.

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Au coup de sifflet final, le sélectionneur français, Didier Deschamps, n’a pas mâché ses mots et a reconnu à la supériorité de l’Italie : «Il faut être factuel, on a très bien débuté, on a fait de bonnes choses dans les premières minutes, mais on n’a pas eu la capacité à maintenir le rythme sur tout le match. L’adversaire nous a perforé sur des erreurs de notre part et cela nous a fait mal. La qualité, on l’a, on fait des bonnes choses avec le ballon, mais défensivement, ils nous ont fait du mal». Néanmoins, force est de constater que très peu de personnes, même les suiveurs les plus assidus du Calcio, ne s’attendaient à voir la Nazionale dominer et malmener à ce point les Bleus à Paris, tout en étant menée au score dès la 13ème seconde. Pourtant la recette tactique de Luciano Spalletti a fait une grande différence ce vendredi soir au Parc des Princes. L’équipe italienne n’était pas la plus talentueuse sur le pré, mais assurément la mieux préparée et celle ayant produit le plus beau football.

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La Nazionale renaît de ses cendres !

La belle époque des Gattuso, Totti, Del Piero, Pirlo, Buffon et autres légendes transalpines semble lointaine. Ce n’est pas un secret que de dire que nos amis italiens traversent un creux générationnel malgré le joli trophée de l’Euro 2021 remporté. Après une élimination en 8e de finale contre la Suisse du dernier championnat d’Europe, l’entraîneur italien voulait profiter de cette trêve internationale pour lancer dans le grand bain certains nouveaux éléments en y amenant une grande dose de collectif : «Tout le monde a réagi immédiatement, a essayé de donner de la tranquillité à l’équipe. Ils ont joué le match qu’ils devaient jouer, ils ont été doublement bons. C’est toujours la possibilité de faire mieux. L’important était de rester sur le terrain en équipe. Après la blessure initiale, nous avions une double force mentale, la tension fait commettre une erreur et tout devient fou. Tout le monde a réagi immédiatement et a joué le jeu qu’il devait jouer. Le Championnat d’Europe est maintenant du passé et il y a la possibilité de recréer quelque chose de beau. cela crée des sensations infinies. Après le but, je les ai vus prendre des décisions importantes, admirant une équipe avec une grande personnalité», a d’abord analysé Luciano Spalletti.

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A noter que la France n’avait plus encaissé 3 buts contre l’Italie depuis le 11 avril 1954. Cette date marque aussi la dernière défaite à domicile de la France contre l’Italie à Colombes. Mais pour dompter aussi facilement les Bleus au Parc des Princes, il fallait bien plus comme ingrédients. Aligner un milieu à trois a été une décision magistrale de Spalletti. La France ne s’était plus inclinée après avoir marqué dès la 1ère minute de jeu depuis le 2 juin 1978 contre l’Italie. Le jeune Samuele Ricci a réalisé un match extraordinaire. Le retour de Sandro Tonali à la compétition a apporté une touche de talent et de technique évidente, tandis que Davide Frattesi a joué l’électron libre parfait. Malgré les absences de Jorginho et de Nicolo Barella l’entrejeu italien a littéralement surclassé le duo français composé de Youssouf Fofana et N’Golo Kanté. Les deux hommes ont vécu une soirée bien compliquée.

«Même après un ou deux matches perdus, je ne changerai pas d’avis, je pense que j’ai affaire à 20 joueurs forts qui peuvent jouer en équipe comme ce soir et qui peuvent montrer quelque chose d’important même contre des équipes de haut niveau comme la France, il n’y a rien qui puisse vous détruire plus que votre mental. Nous avons été doublement bon pour avoir eu cette réaction après avoir encaissé ce but rapide et pour être resté dans le match. En plus des buts, nous avons réalisé de nombreuses actions importantes, ce soir nous étions des géants contre nos adversaires. Les garçons ont su s’adapter, ils se sont battus et ont donné leur courage, montrant des choses importantes physiquement contre des bêtes comme les joueurs français», a poursuivi l’ancien entraîneur de Naples. Même les changements tactiques ont tout changé, Giacomo Raspadori a installé une plus grande polyvalence offensive en entrant en jeu à la pause. Alessandro Buongiorno a densifié la défense pour conserver l’avance. Destiny Udogie s’est appuyé sur sa vitesse pour dominer un peu plus Jonathan Clauss. C’est avec une prestation collective magistrale que la Squadra Azzurra a retrouvé de belles couleurs avec la manière. Toute l’Europe est impressionnée par l’Italie ce week-end !

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