Ligue 1

Stade Rennais : autopsie du fiasco Nemanja Matic

Six mois à peine après son arrivée, Nemanja Matic (35 ans) va s’en aller du Stade Rennais. Celui qui devait faire passer un cap au club breton n’aura finalement laissé que des frustrations. Il ne gardera pas de très bons souvenirs de son passage et réciproquement.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Nemanja Matic @Maxppp

«Je disais souvent à notre propriétaire rennais que l’arrivée de Sonny Anderson à Lyon avait un peu métamorphosé le club. Au niveau des ambitions, de tout ce qu’il a avait apporté. C’est un peu pareil avec l’arrivée de Nemanja Matic.» Les propos de Bruno Genesio tenus le 20 août dernier après le match nul à Lens (2e journée de Ligue 1) ont pris un sacré coup de vieux. Près de 5 mois plus tard, la critique de ce commentaire est facile, d’autant que l’ensemble des observateurs était alors du même avis que l’entraîneur rennais d’alors. La suite a montré qu’absolument tout le monde s’est planté. Au grand dam du Stade Rennais de Julien Stéphan…

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Après une première moitié de saison, le milieu de terrain serbe fait des pieds et des mains pour quitter la ville. Il a même été aperçu en gare de Rennes ce mercredi matin. Selon Ouest-France, il ne s’est pas présenté non plus à la Piverdière en début de semaine pour s’entraîner et ses affaires ont disparu du vestiaire. Certains de ses futurs ex coéquipiers ont à peine remarqué son absence. C’est dire si la greffe n’a jamais pris entre le joueur de 35 ans et le reste de la jeune troupe. Il devait pourtant être un leader naturel sur et en dehors des terrains. «Il a une expérience extraordinaire. On a une équipe assez jeune, on avait besoin de ça», concluait Genesio ce soir-là à Bollaert.

Les premiers nuages d’automne

Il est vrai que l’aventure avait pourtant bien commencé, du moins en apparence. Dès son entrée en jeu contre les Sang et Or, l’ancien joueur de Chelsea et Manchester United montrait l’exemple, donnait de la voix et le tempo. Le technicien l’a tout de suite mis titulaire avec une certaine réussite. Sa sérénité et son calme rassuraient une équipe en manque de repères et de confiance. Le collectif a du mal mais les résultats sont plutôt rassurants. Rennes ne perd pas le moindre match lors de ses 8 premières sorties toutes compétitions confondues. On se dit alors que la marge de progression est importante dans une équipe très en deçà de son potentiel.

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Mais à l’automne tout se gâte. Les Rouge et Noir enchaînent 5 matchs de suite sans victoire avec surtout 4 défaites. Celle face à l’OL le 12 novembre (première victoire lyonnaise de la saison) sera de trop pour un Bruno Genesio un peu las de son aventure bretonne. Il laisse la place au revenant Julien Stéphan mais déjà le verre est dans le fruit pour Matic. Après trois mois de présence, il constate un certain manque d’exigences de la part de ses coéquipiers et des attitudes qui l’agacent. Au même moment, il accorde une interview remarquée avec une télévision serbe où il revient sur ses années mancuniennes. Il y affirme notamment que Pogba et Sancho étaient très souvent en retard aux entrainements.

Problèmes d’adaptation au club et à la ville

Certains y voient aussi un message codé en direction de ses partenaires rennais. Le mal est sans doute plus profond que cela. Malgré son temps de temps jeu important (16 titularisations sur 19 matchs joués toutes compétitions confondues, 3 passes décisives) et un certain apport dans le collectif, Matic n’est pas très heureux au club. Après avoir mis du temps à trouver un logement, lui et sa famille ne s’adaptent pas bien à la vie locale. La scolarité de ses enfants notamment le préoccupe. Il lui avait été promis qu’ils pourraient être inscrits dans un établissement international. Seulement, ce type de structure scolaire, rare en France, n’existe pas à Rennes.

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Cette incompréhension a nourri pas mal de frustration de l’homme au palmarès plus long que le Stade Rennais. Même si la direction tente de trouver des solutions, il n’y aura plus de retour en arrière possible. Matic ne répondra même pas aux propositions du club pour ses enfants, dont l’aîné est aussi inscrit à l’école de foot. Il ne digère pas non plus d’avoir été mis sur le banc contre Toulouse le 17 décembre. Il est carrément écarté trois jours après contre Clermont. Le Serbe a déjà décidé de son sort. Il veut quitter le Stade Rennais, quitte à employer les grands moyens. Et il finira par obtenir gains de cause. C’est sans doute mieux pour tout le monde.

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