CAN

Coupe d'Afrique des Nations 2021 : les raisons d'un fiasco pour l'Algérie

Tenante du titre, l'Algérie a été éliminée dès le premier tour d'une CAN à 24 équipes. Elle a terminé dernière dans un groupe composé de la Côte d'Ivoire, de la Sierra Leone et de la Guinée-Équatoriale. Retour sur les raisons d'un fiasco.

Par Hanif Ben Berkane
3 min.
La déception de Riyad Mahrez sous les couleurs de l'Algérie @Maxppp

Avant le début de cette CAN 2021, l'Algérie, considérée comme la grande favorite de la compétition, était très attendue. Les hommes de Djamel Belmadi, qui restaient sur une incroyable série de 33 matches sans défaite, avaient pour objectif d'aller chercher une deuxième CAN de suite. Et dans un groupe composé de la Sierra Leone, de la Guinée Equatoriale et de la Cote d'Ivoire, rien ne laissait penser que les Fennecs ne passeraient pas le premier tour. Encore plus dans une compétition à 24 où 66% des équipes passent en 8es. Mais l'Algérie a enchaîné les mauvaises prestations dans cette CAN et n'a jamais su se relever.

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Finalement, lorsque l'on regarde de plus près, certains signes inquiétaient un peu les suiveurs de la sélection. Depuis plus d'un an maintenant, l'Algérie semblait stagner dans son jeu voire régresser surtout d'un point de vue défensif. Lors des éliminatoires, déjà, les Fennecs n'avaient jamais su battre le Burkina Faso et avaient surtout montré des failles avec notamment des défenseurs centraux sur le déclin : Aissa Mandi et Djamel Belamri. Malgré la qualification pour les barrages, les certitudes n'étaient plus vraiment présentes.

Une série d'invincibilité qui a fait plus de mal que de bien

Mais même avec les quelques doutes sur la défense et la fébrilité observée au milieu de terrain depuis le départ d'un certain Adlène Guedioura, l'Algérie ne perdait toujours pas. Comme si elle ne savait plus perdre. Lorsqu'elle réalisait une prestation moyenne, elle était sauvée par ses individualités (Mahrez, Belaili ou même Slimani). Et quoi que l'on dise, en prolongeant la série d'invincibilité et en se rapprochant du record de l'Italie (37), l'Algérie a fini par déjouer et surtout a fini par ne plus vraiment se remettre en question. Notamment Djamel Belmadi. Avec une équipe qui ne perdait pas, le sélectionneur de l'Algérie a eu du mal à faire les changements qu'il fallait et à se questionner sur certains points. Aussi bien dans le choix des hommes que dans sa capacité à analyser les failles de son équipe.

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Lors des dernières rencontres, les failles étaient parfois masquées par la faiblesse des adversaires notamment lors des qualifications au Mondial. Et avec toujours cette série de matchs sans défaite en tête, Belmadi a aussi eu du mal à renouveler son effectif. L'ancien coach d'Al Duhail n'a jamais su lancer d'autres joueurs et a eu le syndrome du vainqueur. Il s'est toujours reposé sur les hommes qui lui ont offert le sacre en 2019 alors que leurs performances déclinaient surtout en défense. Résultat, l'Algérie s'est présentée à la CAN avec la même équipe (à un changement près) que celle de la dernière édition. Et avec des joueurs beaucoup moins performants, la différence s'est faite ressentir.

Un jeu trop lisible

Avec une équipe qui ne tourne pas vraiment, l'Algérie n'a pas réussi non plus à proposer autre chose d'un point de vue tactique. Très vite après le succès en 2019, le fameux 4-3-3 de Belmadi a commencé à s'essouffler et l'équipe a proposé un jeu très stéréotypé en abusant du jeu vers ses ailiers Mahrez et Belaili. Le sélectionneur des Fennecs n'a jamais su changer la tactique et proposer une autre manière de jouer.

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Enfin, l'Algérie est arrivée dans cette CAN avec un statut de favori et était logiquement l'équipe à battre pour tous ses adversaires. Loin de la surprise de 2019, la bande à Mahrez était attendue et surtout analysée. Ce n'est pas pour rien si elle a semblé autant impuissante dans cette compétition. Et même si Belmadi a tenté de changer la tactique en proposant très souvent un 4-2-3-1, l'équipe a souvent semblé en manque de repères et d'équilibre. Mais si cette élimination en poule de la CAN reste un vrai fiasco pour la sélection algérienne, ce scénario peut donc être jugé comme prévisible. L'Algérie doit maintenant vite se relever et se pencher sur les barrages de la Coupe du monde 2022 qui auront lieu en mars prochain, car un nouvel échec pourrait coûter cher à Djamel Belmadi...

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