Notes du match UEFA Nations League

Italie - France : les notes du match

Dans l’obligation de s’imposer par deux buts d’écarts face à l’Italie pour terminer premier de leur groupe, les Bleus n’ont pas failli à leur tâche. À Milan, les hommes de Deschamps ont triomphé (1-3), et s’assurent d’éviter l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal au mois de mars.

Par La Rédaction FM
13 min.
Rabiot et Digne @Maxppp

Ce dimanche soir, l’équipe de France avait rendez-vous avec sa dernière rencontre en Ligue des Nations. Déjà qualifiés pour les quarts de finale, les Bleus rencontraient une équipe également qualifiée avec l’Italie. Vainqueuse de la première rencontre entre les deux équipes en septembre au Parc des Princes (1-3), la Squadra Azzurra se devait de consolider sa première place face à des Français revanchards. Ces derniers se présentaient d’ailleurs dans un 4-4-2 en losange assez inédit avec Christopher Nkunku en soutien d’un duo d’attaque composé de Randal Kolo Muani et Marcus Thuram. Pour ravir la première place à leurs hôtes du soir, les coéquipiers d’Adrien Rabiot se devaient de l’emporter par deux buts d’écart. Pour bien lancer cette mission, le milieu de l’OM a été le premier à sonner la charge. Sur un corner parfaitement tiré par Lucas Digne, Adrien Rabiot s’est trouvé au premier poteau et a trompé Guglielmo Vicario, dans les buts italiens en l’absence de Gianluigi Donnarumma, d’une belle tête (0-1, 2e).

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Lancés, les Bleus ont pu être plus sereins dans la construction de leurs actions et ont montré des choses intéressantes sur le pré. Et malgré une belle double parade de Mike Maignan face à Nicolo Barella (9e), les Bleus ont été globalement solides à San Siro malgré un pressing italien contraignant. Pour venir concrétiser leur bonne première période, les Français ont fait le break sur une superbe inspiration de Lucas Digne. Sur un coup-franc aux 30 mètres, le défenseur gauche a envoyé un missile qui a touché la barre puis le dos de Vicario avant d’entrer dans la cage transalpine (0-2, 33e). Un avantage de deux buts de courte durée : sur l’action suivante, Andrea Cambiaso réduisait l’écart au score à l’issue d’une belle action italienne (1-2, 34e). Malgré ce léger couac, les ouailles de Didier Deschamps sont entrées aux vestiaires avec un score mérité au tableau d’affichage.

Rabiot soigne son retour

Au retour des vestiaires, la France avait un double objectif en tête. Dans un premier temps, la France voulait conserver son avance au score. Dans le même temps, la perspective d’aller piquer la première place du groupe au nez et à la barbe de leurs adversaires du soir représentait quelque chose d’alléchant pour les Bleus. En ce sens, les Français ont cherché à se projeter encore plus vers l’attaque. Discret jusqu’ici malgré une prestation correcte, Christopher Nkunku a allumé la première mèche de la seconde période mais sa tentative était trop présomptueuse (58e). Emballants, les hommes en blanc ont continué de se projeter et leur opiniâtreté a payé sur un nouveau coup de pied arrêté. Et pourquoi changer une combinaison gagnante ? Sur une nouvelle offrande de Lucas Digne, Adrien Rabiot a armé une tête croisée qui est allée se loger dans la lucarne opposée de Vicario (1-3, 66e).

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Avec ce troisième but sur coup de pied arrêté dans le même match, les hommes de Didier Deschamps ont égalé leur record dans la matière qui datait d’une rencontre de 1991 face à l’Albanie. De nouveau à la première place du groupe, la France a continué d’afficher une maîtrise appréciable et qui n’a pas cédé malgré l’état d’esprit conquérant des Italiens, désireux de récupérer la première place du groupe. Une avance au score et une première place au classement que les Français n’ont pas lâché à l’image du sauvetage miraculeux de Mike Maignan en toute fin de rencontre (90+4e). Avec ce joli succès de l’autre côté des Alpes, la France réalise le coup parfait et sera donc tête de série à l’occasion des quarts de finale de Ligue des Nations qui auront lieu en mars prochain. Ainsi, les Bleus vont éviter l’Allemagne, le Portugal ou encore l’Espagne lors de ce stade de la compétition.

Homme du match : Digne (8) : il avait gros à jouer avec cette nouvelle titularisation, et le joueur d’Aston Villa l’a plus que rentabilisée. Il est passeur décisif sur corner dès la 3e minute de jeu avec un superbe centre pour Rabiot, puis à nouveau en seconde période sur coup-franc, toujours pour Rabiot. Mais le clou du spectacle reste son coup-franc extraordinaire (accordé à Vicario contre son camp), à plus de 30 mètres, six ans après le dernier inscrit par un joueur de l’équipe de France (Pogba contre la Russie en 2018). Défensivement, il a aussi tenu son rang en mettant Di Lorenzo hors d’état de nuire. On l’a quand même vu tirer la langue en fin de rencontre, ce qui peut se comprendre vu son activité.

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Italie

- Vicario (3,5) : remplaçant au pied levé un Gianluigi Donnarumma malade, le gardien de Tottenham rêvait sûrement d’un meilleur scénario pour sa 4e sélection avec la Squadra Azzurra. D’entrée, il peut mieux faire sur l’ouverture du score signée Rabiot de la tête (3e). Sur le coup franc de Digne, le ballon frappe la barre avant de rebondir sur l’arrière de sa tête et de rentrer au fond des filets (35e). En seconde période, il se couche rapidement sur la frappe lointaine de Nkunku (58e). Il ne peut ensuite rien faire contre cette nouvelle (belle) tête de Rabiot (66e).

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- Di Lorenzo (5) : souvent hésitant dans ses interventions, le capitaine du Napoli a connu une rencontre compliquée face à un Marcus Thuram très physique qui n’a pas hésité à lui rentrer dedans. Sa prestation moyenne se voit également dans les statistiques : huit duels gagnés sur 14 durant la rencontre, mais également 14 ballons perdus.

- Buongiorno (4,5) : son match débute mal puisqu’il est trop court devant Adrien Rabiot sur l’ouverture du score (3e). Au sol, il a pris quelques risques sur ses remises pour Vicario, alors qu’il fut pressé par un attaquant français, ou lorsqu’il monte pour défendre sur Thuram, laissant ainsi de l’espace dans son dos. Dont les Français n’ont pas toujours su profiter.

- Bastoni (6) : en position de latéral gauche lors des montées de Dimarco, il a connu des premières minutes difficiles face à Randal Kolo Muani. Il est ensuite monté en puissance au fil de la rencontre, en remportant l’intégralité de ses duels au sol (4) ou dans les airs (3). Sur les trois buts concédés, il ne peut rien faire.

- Cambiaso (7) : l’arrière droit de la Juventus concède le corner qui va amener la tête d’Adrien Rabiot (3e). Peu mis en difficulté par la suite défensivement, il n’hésite pas à monter. Et cela paye. Quelques secondes après le deuxième but français, il est à la réception d’un bon centre de Dimarco (35e) pour la réduction du score. En seconde période, il aura montré un peu plus de fébrilité défensivement. Mais il est resté dangereux devant, puisqu’il fut tout proche du doublé, mais sa frappe de la gauche passe juste à côté du poteau droit de Maignan (69e). Remplacé par Daniel Maldini (78e).

- Frattesi (4,5) :  il a été globalement absent des débats. Dépassé par l’impact physique de Manu Koné, il n’a pas su lui répondre dans la bataille de l’entrejeu. Lui qui se projette souvent dans la surface pour apporter du dagner est passé inaperçu. Enfin, c’est lui qui fait faute sur Christopher Nkunku sur le deuxième but de l’équipe de France. Remplacé par Giacomo Raspadori (66e).

- Locatelli (4) : en retard dans la plupart de ses interventions, le milieu de terrain de la Juventus a tenté d’apporter de l’impact dans l’entrejeu italien. Sans succès, puisqu’il a perdu de nombreux ballons (7) et de duels (10 perdus sur 14). Un bien triste match pour le joueur de 26 ans. Remplacé par Nicolò Rovella (66e).

- Tonali (5,5) : beaucoup d’activité pour le joueur de Newcastle. Même s’il n’a pas toujours été le plus prompt dans son activité défensive, il aura été précieux offensivement comme au match aller. Sur le but de Cambiasso (35e), c’est lui qui décale Dimarco dans le dos de Guendouzi au départ. Mais c’est également lui qui fait la faute sur Thuram qui va conduire au troisième but des Bleus.

- Dimarco (7) : comme au match aller au Parc des Princes en septembre dernier, le piston gauche de l’Inter Milan a une nouvelle fois été décisif. Sur le but italien, c’est lui qui récupère le ballon dans les pieds de Jules Koundé avant de partir dans le dos de Guendouzi et de délivrer un bon centre en première intention pour Cambiasso (35e). Important offensivement, avec ses nombreux centres en seconde période, il aura eu plus de mal défensivement, comme sur le but d’Adrien Rabiot (66e), où il lâche son marquage sur le Marseillais. Remplacé par Destiny Udogie (83e).

- Barella © (4) : plus de déchets techniques (16 ballons perdus) qu’à l’accoutumée pour le maestro de l’Inter Milan. Offensivement, excepté sa frappe captée en deux temps par Maignan en début de rencontre (9e) ou son centre sur l’aile droite (60e), il a connu des jours meilleurs.

- Retegui (3) : le meilleur buteur de Serie A a vécu un premier acte transparent avec seulement 7 ballons touchés durant la rencontre. Soit moins que le gardien italien Vicario (11). Le joueur de l’Atalanta a été muselé par le duo Ibrahima Konaté-William Saliba qui ne lui a pas laissé le moindre ballon à jouer. Davantage touché en seconde période, son apport n’aura pas été plus important. Remplacé par Moïse Kean (66e), dont la frappe en toute fin de match est stoppée par Mike Maignan (90e+5).

France

- Maignan (7) : de retour chez lui à San Siro, le portier de l’AC Milan a rempli le contrat, sans non plus être sur-sollicité. Vigilant sur une première mèche allumée par Barella (9e), il doit en revanche s’incliner sur le plat du pied de Cambiaso où il est totalement abandonné par sa défense (35e). Il ne s’est jamais endormi devant la platitude du spectacle au retour des vestiaires, et réalise l’arrêt qu’il faut sur cette dernière cartouche de Kean (90+4e). Un jeu au pied téléguidé, qui s’est révélé être une véritable arme sur certaines séquences.

- Koundé (5,5) : une micro erreur aux maxi conséquences. Si le Catalan s’est attelé à limiter l’influence de Dimarco, et qu’il l’a plutôt bien fait, l’un de ses rares moments de flottement a mené à un but adverse lorsqu’il a tenté un dribble dangereux et évitable dans son propre camp. . Pas vraiment de dépassement de fonction, mais ce n’est de toute façon pas ce qu’on attendait de lui. Remplacé par Pavard (82e).

- Konaté (7) © : capitaine du soir, le défenseur de Liverpool a rendu une prestation sans bavure. Intraitable et impactant dans le duel, toujours guidé par ce petit coup d’avance dans ses anticipations, il nous a même gratifiés de quelques passes lasers pour briser les lignes italiennes. Forcément, cette prestation vient jeter le flou sur la hiérarchie au poste de défenseur central, et notamment dans son duel à distance avec Upamecano, sur le banc ce soir.

- Saliba (7) : il avait besoin de se remettre la tête à l’endroit après ses dernières prestations moins abouties en sélection, et il l’a fait, au préjudice d’un Retegui qui n’a jamais pu exister face à lui. Il a livré un duel de tous les instants à l’attaquant de l’Atalanta, s’est montré intense, attentif dans la profondeur. Même si les Bleus concèdent un but ce soir, il a permis à son équipe de redevenir un bloc très difficile à bouger.

- Digne (8) : voir ci-dessus

- Guendouzi (5,5) : il a soufflé le chaud et le froid. S’il s’est révélé précieux par sa lecture du jeu et ses récupérations de balle, parfois même dans les 30 mètres italiens (20e), l’ex-Marseillais a trop pesé dans le jeu de son équipe. Il aurait pu s’exprimer avec plus de personnalité avec ballon, mais nous a trop servi du réchauffé, ce qui a pu être frustrant sur certaines séquences où les Bleus avaient quelque chose à jouer. Il doit faire mieux sur sa frappe non-cadrée en première période.

- Koné (7,5) : son match se boit sans soif, et avec des prestations comme ce soir ou comme face à la Belgique en septembre, on se demande si le Romain ne pourrait pas bouleverser la hiérarchie au milieu, tant son profil est rare. Ce soir, il a fait tellement de bien à son équipe, que ce soit par ses compensations, ses orientations, ses récupérations, et même ses projections. Une action de classe avec un double contact pas sans rappeler un certain Pogba (20e), et une grosse importance sur les seconds ballons. Parfois un peu trop d’envie, ce qui a pu donner suite à des fautes évitables, mais il ne s’est jamais caché.

- Rabiot (8) : on ne savait pas trop dans quel état on allait le récupérer pour sa première titularisation en Bleus depuis la demi-finale d’Euro contre l’Espagne, mais le Marseillais a rapidement évacué les doutes à son sujet. C’est lui qui ouvre le score dès la 3e minute de la tête sur un corner de Digne, son 5e but en Bleus pour sa 50e titularisation, et il n’a jamais baissé en régime. Une activité incessante, de l’impact, du rythme, et même un second but, encore de la tête, sur un coup-franc de Digne encore. Le DUC n’est pas revenu pour divertir les enfants, mais pour récupérer son dû.

- Nkunku (5) : dans une position de meneur et un rôle créateur qui collent naturellement à ses qualités, le joueur de Chelsea avait tout pour se sublimer. Mais il a trop manqué d’influence sur le jeu des Bleus. S’il est à l’origine du coup-franc qui mène au but de Digne, l’ex-Parisien a difficilement été trouvable entre les lignes. Quelques orientations bien pensées, une frappe dangereuse détournée par Vicario (58e), mais aussi des imprécisions et des choix à contre-courant, comme sur cette situation où il opte pour la solution individuelle alors que le jeu demande un décalage pour Kolo Muani (62e). Ce n’était pas sa version la plus inspirée ce soir.

- Kolo Muani (4) : titularisé au pied levé pour remplacer Coman, le Parisien a globalement traversé cette rencontre à l’ombre. Deux accélérations qui ont fait passer un frisson dans la défense italienne en début de match, mais beaucoup de déchets par la suite. Il a donné la sensation de se chercher dans les circuits et a souvent étalé ses qualités dans le désordre en seconde période. Si la réussite l’avait généralement escorté lors des derniers rassemblements, celui de novembre aura été nettement moins marquant.

- Thuram (6) : toujours 14 matches de suite sans but ni passe décisive en Bleus, mais du mieux dans le jeu, et c’est à souligner. Il n’y a pas de secret : ce système à deux attaquants rend assurément plus service à ses qualités que le 4-3-3 dans lequel il avait pu être utilisé à l’Euro. S’il n’a pas marqué, l’Interiste a au moins existé par son jeu en pivot, qui a souvent mis Buongiorno et Cambiaso en difficulté. Une belle action en solitaire (14e), une nouvelle en seconde période où il élimine trois joueurs grâce à sa puissance (65e), de la volonté traduite par ses d’efforts pour soulager son équipe, comme sur ce retour dans les pieds de Tonali (49e). Remplacé par Barcola (78e), remuant, mais qui n’a pas vraiment eu l’occasion de s’exprimer dans cette configuration d’attaque-défense en fin de match. Il est l’auteur d’un superbe grand-pont mais s’arrête de jouer de façon incompréhensible juste après.

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