Le mercato historique du FC Lorient
Surprise de cette saison en Ligue 1 avec une 6e place, Lorient charme sur le terrain et par sa gestion en interne, un peu à l’image du RC Lens. En réalisant les deux plus grosses ventes de son histoire cet hiver, le club merlu a su réinjecter intelligemment ses fonds pour peut-être, renouer avec la Coupe d’Europe pour la première fois depuis 20 ans.
C’est la belle surprise de cette première partie de saison en Ligue 1, et elle s’appelle Lorient. Actuellement 6e du championnat, le club breton a laissé l’objectif maintien fixé en début de saison dans le rétroviseur, et s’apprête à entamer un marathon sans répit pour potentiellement retrouver la Coupe d’Europe la saison prochaine. Avec 35 points en 20 journées, les Lorientais accusent seulement un retard de 3 points sur Monaco, 4e et donc virtuellement qualifié pour la phase de groupe de l’Europa League.
Si l’effectif des Merlus a drastiquement changé avec les départs de Dango Outtara pour Bournemouth et de Terem Moffi vers Nice cet hiver - partis tous les deux pour 22,5 M€ hors bonus, faisant d’eux les deux plus grosses ventes de l’histoire de Lorient - le club du Morbihan ne nage pas pour autant en eaux troubles, en atteste sa victoire dans le derby breton face à Rennes vendredi dernier (2-1), sans le Burkinabé ni le Nigérian.
Des rentrées d’argent bien réinjectées
En récupérant plus de 45 M€ sur les transferts de deux de ses joueurs phares, Lorient a réalisé un mercato ambitieux. Jean-Victor Makengo (24 ans), qui évoluait depuis 2020 à l’Udinese, actuel 7e de Serie A, a signé dans le Morbihan pour la somme record de 11 M€. En débarquant avec un statut de joueur désormais confirmé, le Français a également vu le très prometteur Ayman Kari (18 ans) le rejoindre. Preuve que le club breton tourne bien en interne : une option d’achat a été incluse dans l’opération impliquant le Titi d’Or 2021, considéré comme l’un des plus grands espoirs du PSG. À côté de ça, les Merlus se sont positionnés sur des joueurs prometteurs, mais dans le creux de la vague dans leurs clubs respectifs, à l’image de Romain Faivre, prêté par l’OL mais qui avait déjà brillé dans le Morbihan du côté de Brest, ou encore de Bamba Dieng, coqueluche des supporters de l’OM mais pas dans les plans d’Igor Tudor, acheté pour seulement 7 M€ (+ 3 de bonus).
Si les ventes de Dango Ouattara et de Terem Moffi ont été associées à un "manque d’ambition" par de nombreux supporters lorientais ces derniers jours, la façon dont le club a su réinjecter cet argent est un contre-argument implacable. Avec cet effectif, l’actuel 6e de Ligue 1 affiche un groupe aussi compétitif qu’en amont du mercato. Chrislain Matsima a rompu son prêt pour retourner à Monaco, Quentin Boisgard a lui été prêté à Pau, mais au final, Lorient n’a pas tellement perdu au change puisque les deux joueurs étaient peu utilisés par Régis Le Bris cette saison.
La quête de l’Europe est lancée
Bien que le bateau ait parfois tangué cette saison dans le Morbihan, à l’image de la série de 6 matchs sans victoire entre la 11e et la 16e journée, les capitaines ont su retrouver de la stabilité au fil des rencontres. Avec des postes désormais doublés intelligemment, voire triplés, Lorient peut s’aventurer plus sereinement pour aborder la deuxième phase du championnat, alors que le club est aussi engagé en 1/8 de finale de Coupe de France (face à Lens).
Dans le sillage de Lens - dont le destin semble étroitement lié - qui épate depuis deux saisons par son projet édicté par Franck Haise - passé par Lorient entre 2013 et 2017 -, et sa capacité à se renouveler incarnée par Florent Ghisolfi - également passé par Lorient entre 2017 et 2019 -, désormais à Nice, Lorient pourrait bien terminer la saison 2022/2023 comme l’autre grande sensation de ce championnat. S’il faudra faire preuve d’une irrégularité sans faille pour chiper la 3e place de l’OM, qui compte 8 points d’avance sur Lorient, les 4e et 5e places, respectivement qualificatives pour l’Europa League et l’Europa Conference League, semblent elles, à portée de main. Comme l’indique l’illustre chant du club : «allures guerrières, les Merlus feront trembler l’adversaire».
En savoir plus sur