Adriano revient sur sa descente aux enfers
Petit ou grand, tout fan de football connaît le nom d’Adriano. « Il Imperatore » a marqué le milieu des années 2000 pour ses qualités balle au pied qui rappelaient un certain Ronaldo Nazário, sous les couleurs de l’Inter Milan. Destiné à un avenir radieux, il a finalement été touché par les blessures, avant de sombrer dans l’alcool, après le décès de son père. Retourné dans les favelas du Brésil aux côtés de ses proches et loin de sa célébrité d’antan, l’ex-international brésilien s’est confié pour The Players Tribunes. L’ancien héritier de Ronaldo - dont des vidéos le voyant dans son quartier ont fait surface ces derniers jours - est revenu sur le mal profond qu’il a enduré lors de ses années en tant que joueur.
« Savez-vous ce que cela fait d’être une promesse ? Je le sais. Y compris une promesse non tenue. Le plus grand gâchis du football : Moi. J’aime ce mot, « gâchis ». Pas seulement à cause de sa sonorité, mais aussi parce que je suis obsédée par le fait de gâcher ma vie. Je suis bien comme ça, dans un gaspillage effréné. J’aime cette stigmatisation, a indiqué Adriano, qui est retourné vivre dans son quartier natal de Vila Cruzeiro (Brésil). Je n’aime pas donner des explications aux autres. Mais en voici une. Je bois parce que ce n’est pas facile d’être une promesse qui reste endettée. Et c’est encore pire à mon âge. Beaucoup de gens n’ont pas compris pourquoi j’ai abandonné la gloire des stades pour m’asseoir dans mon vieux quartier et boire jusqu’à l’oubli. Parce qu’à un moment donné, je l’ai voulu, et c’est le genre de décision sur laquelle il est difficile de revenir. (…) J’avais dix ans lorsque mon père a été abattu. J’ai grandi en vivant ses crises. La responsabilité de subvenir aux besoins de la maison incombait entièrement à ma mère. Et qu’a-t-elle fait ? Elle a fait face. Elle a compté sur l’aide de nos voisins. Après sa mort, tout a empiré, parce que je me suis isolé. J’étais seule en Italie, triste et déprimée, et j’ai commencé à boire. (…) Les gens n’ont pas compris pourquoi je suis retourné dans la favela. Ce n’était ni pour l’alcool, ni pour les femmes et encore moins pour la drogue. C’était pour la liberté… La seule chose que je cherche à Vila Cruzeiro, c’est la paix. Ici, je marche pieds nus et torse nu, juste en short. Je joue aux dominos, je m’assois sur le trottoir, je me rappelle mon enfance, j’écoute de la musique, je danse avec mes amis et je dors par terre » Adriano (42 ans) fera son retour sur les terrains, une dernière fois, lors d’une rencontre entre Flamengo et l’Inter, le 15 décembre prochain. Une manière de dire 'au revoir’ à tous ceux qui l’ont soutenu et qui le soutiennent encore.
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