Pays-Bas - États-Unis : les notes du match

À l'occasion du premier huitième de finale de ce Mondial 2022, les Pays-Bas, glaçants de réalisme, ont pris le meilleur (3-1) face aux États-Unis de Christian Pulisic et Timothy Weah. Portés par Denzel Dumfries, buteur et double passeur décisif, et Memphis Depay, clinique offensivement, les Bataves rejoignent ainsi les quarts de finale. Reste désormais à connaître le futur adversaire : l'Australie ou l'Argentine.

Par La Rédaction FM
15 min.
Denzel Dumfries sous les couleurs des Pays-Bas @Maxppp

La phase de poules de la Coupe du Monde au Qatar s'est à peine terminée que nous avons droit aux matches à élimination directe, avec le premier huitième de finale entre les Pays-Bas, leader de la poule A et les États-Unis, dauphin du groupe B derrière l'Angleterre, qui jouera le Sénégal plus tard dans la soirée de dimanche (20 heures, match à suivre sur notre live commenté). Les Oranje, absents de l'édition 2018, avaient à cœur de réitérer leurs derniers parcours en Coupe du Monde, avec un dernier carré en 2014 et une défaite en finale en 2010. De son côté, la Team USA, également privée du dernier Mondial, réalisait déjà un parcours semblable que ses deux dernières participations mais espérait éviter une sortie prématurée de la compétition.

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Pour ce faire, Gregg Berhalter faisait confiance à son leader offensif Christian Pulisic sur le couloir gauche aux côtés de Jesus Ferreira, qui disputait ses premières minutes en Coupe du Monde, et le Lillois Timothy Weah. Du côté de Louis van Gaal, le sélectionneur batave retrouvait Memphis Depay et Cody Gakpo pour son duo d'attaque, accompagnés de Klaassen en numéro 10, tandis que Virgil van Dijk accompagnait Jurrien Timber et Nathan Aké dans la défense à trois. Dès le début de la rencontre, les États-Unis mettaient rapidement la pression sur leur adversaire de l'après-midi dans le jeu. La première occasion de l'entame de match était à mettre à leur crédit, par l'intermédiaire de Pulisic, dont la frappe pied gauche était captée par Andries Noppert (3e).

Les Oranje domptent les USA !

Néanmoins, à la suite d'un superbe mouvement collectif (20 passes avant le but selon Opta), Depay débloquait la marque sur le centre parfait de Denzel Dumfries derrière le point de penalty, qu'il reprenait de l'intérieur du pied pour tromper Matt Turner (1-0, 10e). Le rythme de la première période se calmait au fil du temps, avec peu d'offensives des deux côtés, avant que les Oranje ne se réveillent au meilleur des moments, après une frappe dangereuse de Weah avant le temps additionnel (43e). Encore bien présent et remuant sur son couloir droit, Dumfries, dans un même scénario de l'ouverture du score, trouvait Daley Blind dans la surface pour crucifier le portier adverse (2-0, 45+1e) pour confirmer l'avantage au score et permettre à Louis van Gaal de revenir dans les couloirs du Khalifa International Stadium avec deux buts d'avance.

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Au retour des vestiaires, Gakpo se muait en dernier défenseur pour dévier la tentative de Zimmerman à la suite d'un corner, sauvant le ballon sur sa ligne (49e). Derrière, Matt Turner gardait comme il pouvait ses coéquipiers dans le match, mettant en échec des Néerlandais avec de bien meilleures intentions offensives au début du second acte (50e, 62e, 71e, 75e). De quoi redonner un peu d'espoir à la Team USA, qui réduisait la marque sur le centre de Pulisic de manière peu académique (2-1, 76e). Ce premier but motivait les supporters américains, qui poussaient leurs joueurs dans un temps fort étasunien dans la dernière demi-heure. Mais Dumfries douchait les hommes de Gregg Berhalter en fin de rencontre grâce à Blind, qui servait Dumfries au second poteau pour trouver le chemin des filets et sécurisait un peu plus la qualification pour les quarts de finale de cette Coupe du Monde. Malgré six minutes de temps additionnel, les Pays-Bas gardent leur avantage de deux buts face aux États-Unis et joueront donc le vainqueur d'Argentine-Australie, prévu ce samedi soir à 20 heures.

- Revivez l'intégralité de la rencontre en live commenté

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- L'homme du match : Dumfries (8) : aligné au poste de piston droit, l'international hollandais (40 sélections, 5 buts) débutait logiquement ce huitième de finale. Souvent sollicité dans les premiers instants, l'ancien du PSV restait vigilant malgré la pression américaine et l'activité incessante de Pulisic et Robinson (7e, 22e). Toujours aussi précieux sur le plan offensif, il le prouvait une nouvelle fois en servant, sur un plateau, Depay (9e) avant de réitérer juste avant la pause en déposant le même ballon pour Blind (45+1e). Double passeur décisif, le joueur l'Inter Milan se rendait, certes, parfois coupable d'un déchet technique (28 ballons perdus) et d'une projection trop importante, laissant beaucoup d'espace dans son dos. Tout proche d'offrir une troisième offrande sur un centre millimétré vers Depay (50e), il sauvait les siens sur une mauvaise transmission de Depay (75e) avant de conclure son excellente prestation par un but ô combien important (81e).

Pays-Bas

  • Noppert (6) : auteur de prestations sérieuses en phase de groupes, le dernier rempart du SC Heerenveen n'a pas tardé à se mettre en évidence dans ce huitième de finale. Impérial face à Christian Pulisic, le numéro 23 des Bataves sortait le grand jeu pour laisser les siens dans le match (3e). Plus tranquille au fil du match, il profitait de la domination stérile des Américains pour préserver sa cage inviolée. Une nouvelle fois décisif face à Weah (43e), il s'inclinait finalement face à la déviation chanceuse de Wright (76e). Solide dans le dernier quart d'heure, il préservait malgré tout la qualification des siens pour les quarts de finale.

  • Blind (7) : coupable d'un mauvais alignement et fautif sur la première offensive des USA (3e), l'expérimenté latéral gauche de l'Ajax Amsterdam (97 sélections, 2 buts) a vécu un début de rencontre très délicat. Pris de vitesse et trop peu tranchant dans ses interventions, le numéro 17 des Bataves a également gâché sur le plan offensif. Parfaitement trouvé par Gakpo, il voyait sa frappe s'envoler dans les tribunes du stade Khalifa (18e). L'ancien de Manchester United avait malgré tout le mérite de doubler la mise sur un caviar de Dumfries (45+1e). Plus en vue au fil des minutes (9/13 dans le duel, 8 ballons récupérés), il abandonnait, une nouvelle fois, les siens sur la réduction du score américaine (76e) avant de se rattraper en déposant une offrande à Dumfries (81e). Prestation irrégulière mais décisive malgré tout.

  • Timber (7) : préféré à Matthijs De Ligt dans l'axe droit de la défense néerlandaise, la grande promesse du football néerlandais n'a pas eu grand-chose à faire malgré la maîtrise américaine au cours du premier acte. Bien aidé par ses milieux de terrain, le joueur de l'Ajax, natif d'Utrecht, s'est contenté de bien cerner les quelques appels de Pulisic. Du haut de ses 21 ans, il a globalement très bien tenu son rang.

  • Van Dijk (7,5) : patron de la charnière centrale du côté de Liverpool, le capitaine de la sélection néerlandaise (52 sélections, 6 buts) s'est une nouvelle fois montré irréprochable (6 ballons récupérés). En véritable leader, le défenseur des Reds a parfaitement piloté sa défense malgré les intentions offensives américaines. Auteur de plusieurs interventions défensives décisives (13e, 17e, 44e, 85e), il n'a jamais laissé le moindre espace à Jesus Ferreira, son adversaire direct. Impérial dans les airs, il a rendu une nouvelle prestation de haute volée.

  • Aké (7) : à l'instar de ses deux compagnons de défense, le joueur de Manchester City (27 ans) n'a pas failli pour sa 33ème sélection (3 buts) sous le maillot hollandais. Fort d'un superbe retour en début de rencontre (8e), il s'est globalement montré appliqué sur le plan défensif. Pris dans les airs au retour des vestiaires (49e), il se reprenait finalement pour terminer cette rencontre avec sérieux. Un match rigoureux pour le Citizen.

  • Dumfries (8) : voir ci-dessus

  • De Roon (5,5) : titularisé face au Qatar et une nouvelle fois préféré à Teun Koopmeiners pour débuter ce huitième de finale, le numéro 15 des Pays-Bas a effectué une prestation globalement sérieuse face à la densité du milieu américain. Concentré et auteur d'une belle activité pour prendre la mesure du trio Mckennie-Musah-Adams, l'ancien de Middlesbrough, aujourd'hui sous les couleurs de l'Atalanta, a souvent régné dans le combat physique. Remplacé par Koopmeiners (6), parfois frustré par le manque d'animation offensive des siens et averti pour une intervention jugée trop rugueuse sur Pulišić (60e). Il a malgré tout apporté par son jeu de passe vers l'avant et ses prises d'initiative sur le plan offensif.

  • De Jong (6,5) : leader technique de cet entrejeu néerlandais et buteur lors du dernier match face au Qatar, le milieu de terrain du FC Barcelone, souvent cité du côté de Manchester United au cours des dernières semaines, s'est (encore) montré à la hauteur du rendez-vous. Obligé de travailler défensivement dans un système conçu pour subir, le numéro 21 des Bataves a fait le (sale) boulot. Fort d'un bel impact physique, présent dans les duels, vigilant pour couper les trajectoires (8 ballons récupérés), il s'est également signalé par son excellente communication pour coulisser avec ses coéquipiers. Averti pour une faute sur Aaronson (87e), son apport reste indéniable.

  • Klaassen (4) : buteur en toute fin de rencontre lors de la première journée face au Sénégal, le milieu de terrain de l'Ajax n'a pas connu une rencontre très agréable. S'adonnant principalement à des tâches défensives, il n'a jamais pu mettre en lumière ses qualités dans la construction du jeu. Auteur d'un pressing très intéressant dans l'entrejeu pour bloquer la dynamique américaine, le numéro 14 des Oranje cédait finalement sa place à la pause. Remplacé par Bergwijn (3,5), qui a tenté d'apporter sa vitesse et sa vivacité sur le front de l'attaque. En vain. Coupable de quelques imprécisions techniques, il n'a jamais véritablement pesé sur la rencontre.

  • Gakpo (4,5) : phénomène du football hollandais, l'attaquant du PSV Eindhoven, auteur de trois buts en trois rencontres dans ce Mondial, n'a pas connu la même réussite face aux USA. Très discret et rarement trouvé par ses partenaires, le joueur de 23 ans a surtout observé la domination collective des hommes de Gregg Berhalter. Toujours aussi intéressant dans la prise de profondeur, il est malgré tout à l'origine de l'ouverture du score. Précieux pour repousser sur sa ligne (49e) au retour des vestiaires, il a tenté de faire parler sa technique pour mettre à mal la défense américaine. Sans grande réussite. Remplacé par Wout Weghorst (90+3e).

  • Depay (7,5) : de retour dans le onze lors de la troisième journée de la phase de groupes, l'attaquant du Barça, passé par l'OL, était une nouvelle fois aligné à la pointe de l'attaque néerlandaise. Pour sa 85ème sélection (42 buts) sous le maillot hollandais, le numéro 10 des Oranje ne tardait pas à briller. Décisif sur sa première frappe (9e), le Blaugrana lançait les siens de la meilleure manière. Disponible pour ses coéquipiers et précieux dans le jeu de remise, il a été le seul de son équipe à dynamiser l'attaque néerlandaise. Très intéressant dans le jeu entre les lignes, il était tout proche de s'offrir un doublé sans un excellent Turner (50e, 61e, 71e). Un match plein pour l'homme fort des Pays-Bas malgré une remise douteuse à l'entrée du dernier quart d'heure. Remplacé par Simons (82e).

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États-Unis

  • Turner (6) : le gardien d'Arsenal est allé chercher le ballon au fond des filets sur les deux seules incursions des Pays-Bas en première période, avec la frustration de ne rien pouvoir faire sur chaque but. Abandonné par sa défense, il est aussi impuissant sur le but à bout portant de Dumfries. Son arrêt réflexe sur une déviation de Zimmerman (50e), sa claquette sur une frappe de Memphis (61e) puis son double arrêt (71e) ont au moins maintenu les siens dans le match après la pause.

  • Dest (4) : une partie mitigée pour le latéral de l'AC Milan, très en vue offensivement, parfois au détriment de son travail défensif (2/10 au duel). Son manque d'agressivité sur Blind, sur qui il est en retard, a coûté le 2e but aux siens, alors qu'il a parfois laissé Zimmerman un peu seul derrière. Globalement, il a eu de bonnes intentions et une volonté louable. Il a parfois perforé les Oranje grâce à sa vitesse, mais il aura eu du mal dans la réalisation du dernier geste, aussi bien dans ses centres que ses tirs. Remplacé par Yedlin (75e), décisif pour son premier ballon grâce à son avant-dernière passe sur le but américain.

  • Zimmerman (6) : le joueur de Nashville a de quoi être frustré. Plutôt performant dans la couverture et dans les duels (5/7), il n'a pas commis d'erreur et est toujours resté concentré. Il a bien lutté face à Depay, lui qui a souvent été abandonné par Dest à droite. Le joueur de Nashville n'a toutefois pas pu empêcher la défaite des siens et a failli tromper la vigilance de Turner (50e).

  • Ream (5,5) : l'expérimenté défenseur américain, en difficulté face à la vitesse des attaquants néerlandais, a compensé par ses qualités dans d'autres domaines. Plus à l'aise dans les duels (5/7 remportés), l'homme de 35 ans s'est aussi parfois montré précieux balle au pied pour casser des lignes et trouver des intervalles. À noter que le Cottager était proche de réduire la marque sans une intervention de Gakpo sur sa ligne (49e), et qu'il ne communique pas bien avec Robinson sur le but du 3-1 (81e).

  • Robinson (4) : ses débordements, dédoublements et incursions ont été cohérents et justes, apportant le danger dans les derniers mètres adverses. Le joueur de Fulham pourra regretter d'avoir laissé un boulevard à Dumfries, passeur décisif pour Depay sur l'ouverture du score (10e), puis de l'avoir complètement oublié dans son dos sur le but du KO (81e). À noter, tout de même, deux retours décisifs dans sa surface (45e, 63e). Remplacé par Morris (90e+2).

  • Adams (6) : primordial devant sa défense (2 dégagements, 1 interception) et dans le cœur du jeu, le milieu de Leeds n'a pas à rougir de sa prestation face aux Pays-Bas. Le capitaine de la Team USA a fait preuve d'agressivité sur le porteur du ballon. Tous les ballons sont passés par ses crampons (91 ballons touchés, 91% de passes réussies, 1 passe clé) Son offrande pour Pulisic a failli être décisive d'entrée (3e).

  • Musah (4,5) : le milieu de terrain de Valence a manqué de finesse technique (10 ballons perdus), ce qui a par moments fait défaut aux siens. Son gros travail abattu dans l'entrejeu s'est fait ressentir au fil de la partie, puisqu'il a levé le pied au fil des minutes. Offensivement, il a un peu déçu. Il n'a pas vraiment su faire de différence, trouver des décalages ou créer le danger autour des cages hollandaises, si ce n'est sur un ou deux centres et un tir contré en fin de partie.

  • McKennie (5) : on était en droit d'en attendre un peu plus de l'une des stars de la Team USA. Défensivement, il a parfois semblé pas assez concerné. Il oublie par exemple totalement Depay au marquage sur le premier but (10e) et s'est rendu coupable de quelques pertes de balle évitables (14 ballons perdus). À noter un retour important devant sa surface (30e). Offensivement, il a manqué de tranchant et de justesse devant le but (3 tirs, un cadré), même si sa qualité technique a aussi apporté (2 passes clés). Remplacé par Aaronson (67e), qui a tenté d'amener de la percussion.

  • Weah (5) : d'abord enfermé sur son côté droit, l'attaquant du LOSC a pas mal dézoné, n'hésitant pas à venir chercher le cuir dans le rond central pour se mettre en confiance. La seule fois où il a véritablement pu prendre de la vitesse, il a été dangereux (41e), juste avant de buter sur Noppert (42e), qu'il n'aura ensuite plus mis en difficulté. Remplacé par Wright (67e), qui a manqué de spontanéité lorsqu'il a effacé Noppert et vu Dumfries repousser son tir sur sa ligne (75e). Avant de redonner brièvement de l'espoir aux siens, avec de la réussite, sur un centre de Pulisic (76e).

  • Ferreira (3) : une prestation à oublier pour l'attaquant du FC Dallas, qui disputait ses premières minutes de la compétition au Qatar. Invisible et jamais dans le bon tempo, il a été complètement éteint par la charnière centrale des Oranje. Remplacé par Reyna (4) à la pause, inexistant dans un rôle de n°9 avant de reculer d'un cran au milieu du terrain. Là encore, le milieu offensif du Borussia Dortmund a peiné à déséquilibrer le bloc oranje et à se montrer dangereux, à l'instar de sa frappe totalement dévissée (74e).

  • Pulisic (6) : il a commencé son match de la pire des manières en ratant son face-à-face contre Noppert (3e), ce qui aurait pu changer la physionomie de cette partie. Autrement, l'attaquant de Chelsea a été incisif, provoquant énormément et faisant souvent les bons choix dans la zone décisive depuis son côté gauche. S'il a manqué de puissance dans ses frappes (52e, 79e), il s'est rattrapé par ses bons ballons dans la surface. C'est d'ailleurs depuis la droite qu'est venu son centre décisif pour Wright (74e). Lorsqu'il avait le ballon, il y avait souvent le danger, ce qu'on ne pourra pas lui enlever.

Les compositions officielles au coup d'envoi

Le XI des Pays-Bas

Le XI des États-Unis

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