Eddie Howe, l’architecte au cœur de la métamorphose des Magpies

Par Noah Thouery
4 min.
Eddie Howe, sur le banc de Newcastle @Maxppp

Club emblématique en Angleterre, Newcastle retrouve petit à petit les sommets qu’il a délaissé depuis plusieurs décennies. À la tête du projet ambitieux des Magpies, un homme, Eddie Howe.

Né à Amersham, dans le comté du Buckinghamshire, en 1977 (45 ans), Eddie Howe a d’abord été joueur avant d’être entraîneur. Avec 7 saisons au compteur sous les couleurs de Bournemouth et 270 matches joués (13 buts), l’actuel manager de Newcastle s’est fait un nom chez les Cherries. Surtout pour son coaching. L’ancien défenseur central réalise un premier passage réussi dans son ancienne écurie (2008-2011), avant de véritablement se faire un nom lors de son second passage (2012-2020), qui verra l’AFCB passer de la League One à la Premier League en l’espace de 3 saisons seulement. Une ascension fulgurante dont Eddie Howe en est grandement responsable.

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Et pour cause, le "gaffer" a réussi à confirmer la trajectoire exceptionnelle des Cherries dans l’élite du football anglais, en assurant les maintiens des siens à plusieurs reprises, pour aider le club à se stabiliser en PL. Mieux, le tacticien des Magpies réussissait à faire de Bournemouth une équipe tendance et excitante à suivre, à travers le développement du jeune Nathan Aké (ex-Chelsea), l’explosion de Ryan Fraser (14 assists en 2018/19), l’utilisation de joueurs-cadres (Lewis Cook, Harry Arter…) et l’aide du duo redoutable Callum Wilson - Joshua King à l’époque. Une période qui verra les Cherries terminer à la 9e place du championnat en 2016-2017. De quoi marquer les esprits pour Eddie Howe.

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Une arrivée tonitruante dans un club mythique, mais malade

Avant qu’Eddie Howe ne débarque officiellement sur le banc des Magpies en novembre 2021, l’équipe alors dirigée par Steve Bruce est au plus mal. Newcastle ne remporte pas la moindre rencontre sur ses 14 premières journées de Premier League. Une catastrophe qui fait pointer le club à la 19e place du championnat, juste avant l’année 2022 et une deuxième partie de saison qui s’annonce légendaire. En effet, la nouvelle direction a carte blanche sur le mercato hivernal grâce au rachat de Newcastle par un consortium saoudien. L’entraîneur anglais va donc voir arriver Bruno Guimarães (42 M€), Chris Wood (30 M€), Dan Burn (15 M€), Kieran Trippier (14 M€), Matt Targett ou encore Matty Longstaff, de retour de prêt. Des noms peu clinquants à l’époque même si le club était difficilement attractif au vue de sa situation (et les choix se sont avérés payants).

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Mais à partir de 2022, les Magpies deviennent intenables, injouables, comme possédés par un manager convaincu que le projet saoudien est sur la bonne voie. Eddie Howe est une bouffée d’air frais et va réinventer le rôle de certains joueurs, alors décriés. C’est le cas de Joelinton. Recruté pour 44 M€ en provenance d’Hoffenheim en 2020, le buteur brésilien se mue en milieu polyvalent, capable d’apporter autant en défense qu’en attaque. Kieran Trippier devient le leader du XI tandis que Guimarães régule l’entrejeu. Howe fait confiance en ses soldats, tels que Jacob Murphy, Joe Willock ou encore Fabian Schär, sans oublier l’insaisissable Allan Saint-Maximin sur son flanc gauche. Les résultats sont probants, Newcastle termine à la 11e place de Premier League en remportant 49 points au total, leur meilleur bilan depuis 2013-2014 et un certain Alan Pardew. Ça promet.

La machine est lancée, jusqu’où peut-elle aller ?

Dans la lignée d’une deuxième partie de saison historique, Newcastle réalise l’exploit de se qualifier pour la Ligue des Champions 2023-2024 en finissant 4e de Premier League en 2022-2023. Bien aidé par un mercato grandiose qui verra Alexander Isak (70 M€), Sven Botman (37 M€), Matt Targett (17,5 M€) ou encore Nick Pope (11,5 M€) faire leurs arrivées dans les travées de St James’Park, Eddie Howe a prouvé qu’il fallait désormais intégrer - ou réintégrer - les Magpies parmi les cadors anglais. Ces derniers auraient même pu remporter leur premier trophée sous l’ère saoudienne en Carabao Cup, finalement battus par Manchester United en finale (0-2). Rien de grave, la patte Eddie Howe a d’ores et déjà fait son effet.

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Et justement. Fort de sa politique sportive qui semble mieux structurée que chez certains de ses concurrents, Newcastle a une nouvelle fois été dépensier cet été, sans pour autant dévier de sa stratégie : apporter les profils souhaités par Eddie Howe. L’entraîneur anglais a la mainmise sur son effectif. C’est lui qui a préféré miser sur Lewis Hall (19 ans, 9 matches de PL avec Chelsea) en l’arrachant des Blues à l’aide d’un prêt payant à hauteur de 40 M€, alors que Marc Cucurella était également envisagé. C’est lui qui milite pour la venue de Sandro Tonali (64 M€) ou encore celles d’Harvey Barnes (44 M€) et de Tino Livramento (37 M€), pourtant blessé avec les Saints l’an passé.

Aujourd’hui, la pression n’est pas la même. Les Magpies sont attendus au tournant et découvrent l’Europe. Et ça s’est vu face à l’AC Milan malgré le nul (0-0). En championnat, les hommes d’Eddie Howe sont désormais ciblés par les ogres anglais : défaite face à City (1-0), Liverpool (1-2) mais aussi Brighton (3-1). Rien d’alarmant mais tout de même. Offensivement, les pensionnaires de St James’Park semblent bien plus armés qu’auparavant, en démontre l’humiliation infligée à Aston Villa (5-1) pour l’ouverture de la PL et plus dernièrement, la gifle envoyée à Sheffield United (0-8). Le ton est donné et le défi s’annonce immense face au Paris Saint-Germain, pour une affiche aussi excitante qu’atypique sur le papier.

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