Liga : la saison cauchemardesque d’Elche
En enchaînant un 19e match sans victoire samedi dernier face au Séville FC (3-0), Elche bat des records de médiocrité depuis le début du championnat. Plus que jamais derniers de Liga, les « Franjiverdes » semblent condamner à vivre l’enfer jusqu’à la fin de la saison.
Elche célèbre ses 100 ans d’existence en 2023. Et une chose est sûre, les supporters de l’Estadio Martínez Valero n’oublieront jamais cette année historique… Pas pour les bonnes raisons, malheureusement. Plongés dans les fins fonds de la Liga (20e) avec seulement six minuscules points, les hommes de Pablo Machin font honneur au statut de lanterne rouge en ayant porté le bonnet d’âne pendant 14 journées consécutives. Le club situé dans la province d’Alicante n’a tout simplement obtenu aucune victoire à la mi-saison (6 nuls / 13 défaites) et a égalé la pire série sans succès de son histoire (1970/1971).
Les coéquipiers d’Álex Collado ne font décidément pas les choses à moitié puisqu’ils détiennent également le titre de moins bonne attaque (12 buts inscrits) et défense du championnat (39 buts encaissés). Plus humiliant encore, ils possèdent à ce jour plus de cartons rouges (7) que de points dans leur besace. Enfin cerise sur le gâteau, ils se sont faits éliminer par le modeste club de troisième division espagnole, Ceuta, en seizièmes de finale de la Coupe du Roi. Bref, un bilan cataclysmique pour Elche et on voit mal comment il pourrait redresser la barre en deuxième partie de saison en allant chercher le maintien. Le premier non-relégable (Real Valladolid) est déjà à 14 points.
Cinq entraîneurs en six mois
Mais alors quelle est la source de toutes les difficultés rencontrées par l’écurie de Joaquín Buitrago ? La direction a voulu d’abord s’attaquer à la racine de l’arbre en limogeant à plusieurs reprises ses entraîneurs. Depuis août 2022, les partenaires de Milla Pere ont déjà connu cinq coachs différents : Francisco Rodríguez, Alberto Gallego (intérim), Jorge Almirón, Sergio Mantecón (intérim) et enfin Pablo Machín. Et on ne peut que constater que cette méthode ne porte pas ses fruits puisqu’aucun d’entre eux n’a réussi à remettre à flot le navire en plein naufrage.
Actuellement au poste certainement le moins convoité de la planète football, Pablo Machin ne perd pas espoir malgré tout. Après la nouvelle déconvenue le week-end dernier sur la pelouse du Séville FC (3-0), le stratège espagnol de 47 ans a voulu se montrer optimiste. « Personne n’a dit que la situation n’était pas compliquée, mais cela dépend de nous. Notre objectif est de concourir à chaque match. Nous devons montrer que nous pouvons jouer à haut niveau pendant plus longtemps. Jusqu’à l’expulsion, nous avons vu une équipe courageuse qui a rendu les choses difficiles pour Séville. (…) Le football ne peut pas toujours être aussi cruel avec nous ». L’ancien tacticien de Gérone avait également affirmé que « l’équipe n’est pas morte », il y a quelques semaines.
Tous les joueurs sont libres de plier bagage
Quid des joueurs dans cette histoire aux allures de tragédie ? Ces derniers ont une grande part de responsabilité dans le calvaire que vit Elche. Le mauvais rendement des éléments clés de la saison dernière comme Enzo Roco, Pedro Bigas ou encore Lucas Boyé est une première raison. Le faible apport des nouvelles recrues (Lirola, Clerc, Quina,…) est également un vecteur essentiel du dysfonctionnement au sein de l’effectif. Un recrutement qui faisait d’ailleurs polémique avant même que la saison débute, ce qui a provoqué les premières tensions entre le propriétaire et homme d’affaires, Christian Bragarnik, et l’ex-entraîneur, Francisco Rodríguez.
Les dirigeants du club ibérique ont donc décidé de s’activer début janvier dès l’ouverture du mercato hivernale. Les Argentins Lautaro Blanco et Lisandro Magallán et le Sévillan José Ángel Carmona ont rejoint l’équipage, tandis que Javier Pastore et, plus récemment, Roger Martí l’ont quitté. Des départs qui font écho aux propos de Machin la semaine dernière, qui a avoué que tous les joueurs de l’équipe peuvent s’en aller s’ils ne sont pas satisfaits. Les supporters quant à eux manifestent leur mécontentement. Une cinquantaine de fans ont participé ce dimanche à une manifestation dont l’objectif était de protester contre la gestion sportive et sociale du club dirigée par Christian Bragarnik.
Un énorme trou noir donc, où on peine à entrevoir la lumière. Même les livres d’histoire sont contre Elche. Depuis l’existence de la première division nationale espagnole, aucune équipe n’a jamais réussi à rester dans l’élite sans victoire pendant plus de 17 matchs. Elche va devoir se battre contre la légende pour réaliser l’exploit. Pour que ce voyage au bout de l’enfer se transforme en conte de fées miraculeux.
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