Le cas Rayan Cherki fait sensation en Italie
La nouvelle avait été révélée l’an dernier, mais elle a refait surface : l’Italie aimerait piquer Rayan Cherki à la France. Qu’en pensent les observateurs transalpins ? Le débat est ouvert.
L’information en a surpris plus d’un. Alors qu’il a retrouvé une forme étincelante avec l’Olympique Lyonnais (2 buts, 3 passes décisives en 11 matches), Rayan Cherki (21 ans) voit sa cote d’amour remonter au plus haut. Longtemps considéré comme un énorme talent en perte de vitesse, le milieu offensif semble enfin avoir trouvé la bonne carburation pour confirmer tout son potentiel. Médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Paris avec la France de Thierry Henry, le Gone est redevenu un des leaders de l’équipe de France Espoirs.
Un intérêt pas si nouveau
Et depuis son come-back, certains aimeraient le voir prochainement chez les A de Didier Deschamps. Cherki doit encore confirmer sa bonne forme sur la durée pour espérer réellement monter d’un cran dans la hiérarchie, mais il est vrai que nos Bleus sont clairement en manque de profils de créateur comme le Lyonnais. Mais attention, car deux nations aimeraient « piquer » Cherki à la France : l’Algérie et donc l’Italie. L’intérêt des Fennecs n’est pas nouveau. Comme elle l’a fait avec Amine Gouiri et Houssem Aouar, et pour éviter un nouveau cas Fekir, la Fédération algérienne (FAF) cible tous les binationaux dont l’avenir est incertain avec les Bleus.
Mais RMC Sport a révélé dernièrement que l’Italie avait profité des origines transalpines d’un des grands-pères du joueur pour essayer de le convaincre de revêtir la tunique de la Nazionale. Il convient toutefois de rappeler que l’intérêt de la fédération italienne pour Cherki n’est pas si nouveau que ça. L’an dernier, l’ancien sélectionneur national, Roberto Mancini, avait déjà un œil sur le Gone. Dernièrement, les observateurs italiens ont également pu le voir à l’œuvre à l’occasion du match amical Italie-France Espoirs (2-2). Une rencontre au cours de laquelle Cherki avait signé un match référence (1 but, 1 passe décisive). Un match qui a convaincu Alex Frosio, journaliste à la Gazzetta dello Sport et suiveur des Espoirs italiens, de la nécessité de voir Cherki représenter son pays.
Un cas qui soulève encore le gros problème de l’Italie
« Je l’ai vu avec les moins de 21 ans contre l’Italie et cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi enthousiaste. Techniquement, il peut tout faire, à droite comme à gauche, il sait jouer avec les autres, il voit les lignes de passe, il est mobile. L’Italie manque d’un joueur aussi inventif en dehors de la surface de réparation. Le seul doute concerne notre difficulté historique à recruter de tels joueurs. » D’autres, comme la journaliste indépendante Valentina Clemente, sont, en revanche, un peu plus mesurés. « Je ne sais pas si le grand public le connaît vraiment au point de s’emballer sur ce profil. Il ne faut pas oublier que la Ligue 1 n’est pas diffusée en Italie, donc il n’y a pas la possibilité de le voir jouer. Après, oui, il y a un emballement de la presse. Il y a beaucoup d’intérêt, tout le monde ici a repris l’information de RMC, c’est un joueur qui est coté. Mais les médias italiens en jouent aussi avec le côté mercato, car Cherki a un profil qui intéresse la Serie A. »
Un bémol qui n’est pas le seul dans cette histoire. Si certains adoreraient voir un technicien comme Cherki venir prêter main-forte à l’équipe de Luciano Spalletti, Valentina Clemente nous rappelle que toute cette affaire souligne à nouveau l’un des gros problèmes du football italien et de la Squadra Azzurra : la faiblesse du réservoir de talents. « Quand on voit le profil de Cherki, comme pour Retegui (attaquant argentin naturalisé italien, ndlr), ça démontre qu’on va de plus en plus chercher des joueurs à l’étranger. Ça remet en question au niveau italien la formation transalpine et ses manques qui se font ressentir de plus en plus. Ça interroge sur la qualité de la formation italienne, le manque d’investissement des clubs. » Et si elle espère trouver une solution à ce problème, l’Italie ne boudera pas pour autant l’apport de renforts étrangers.
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