Toulouse - PSG : les notes du match

Retour à la Ligue 1 ce dimanche pour un PSG qui a frappé un grand coup en Ligue des Champions cette semaine. Vainqueurs flamboyants sur la pelouse de Leverkusen en 8e de finale aller (4-0), les Franciliens se déplaçaient à nouveau aujourd’hui, à Toulouse (10e). Une rencontre importante pour les hommes de Laurent Blanc, alors que Monaco est revenu virtuellement à deux points après sa victoire sur Reims vendredi. Alors, le technicien français envoyait un message fort : le onze vainqueur en Allemagne était reconduit en intégralité sur la pelouse du Stadium, face à un TFC mené par un ancien Parisien, Clément Chantôme.

Mais gênés par l’horaire (le PSG n’avait pas encore joué à 14h cette saison), un terrain compliqué et surtout une équipe toulousaine entreprenante, le champion de France vivait un début de rencontre compliqué. Dans cette configuration, le TFC se prenait à rêver et passait même à quelques millimètres d’ouvrir le score. A la réception d’un bon centre, Aurier trouvait le poteau avant que Braithwaite ne manque sa reprise à deux mètres du but, le ballon étant finalement sauvé par Sirigu sur sa ligne (27e)… Un véritable tournant, puisque quelques minutes plus tard, Lavezzi obtenait un pénalty. Une aubaine pour Ibrahimovic, qui transformait sans trembler (0-1, 32e). Assommés, les locaux commençaient à subir, à mesure que le PSG imposait sa patte, sans forcer. Thiago Silva était à deux doigts de faire le break avant la pause mais manquait le cadre face au but vide (42e). Et ce quelques secondes avant… l’égalisation toulousaine ! Sur un centre de Didot, Ben Yedder catapultait le ballon sous la barre d’une belle reprise (44e). Les deux équipes rentraient au vestiaire dos à dos.

Dès le retour des vestiaires, le PSG manquait la correctionnelle, alors que Thiago Motta évitait miraculeusement l’expulsion suite à un tacle dangereux sur Chantôme. Mais par la suite, le PSG a arrêté de se faire peur. Lavezzi a fait taire ses détracteurs en donnant l’avantage aux siens d’une belle frappe en pivot à ras de terre (56e), avant que Zlatan Ibrahimovic ne s’offre le doublé de la tête, sur un coup franc botté par Cabaye, tout juste entré en jeu (68e). Entre temps, Toulouse s’était heurté à un Sirigu décisif devant Chantôme et Aurier. Mais les Violets ont des ressources et Ben Yedder s’offrait lui aussi le doublé (72e), permettant aux siens de rêver à une fin de match de folie. Courageux, les locaux ne parviendront finalement pas à inquiéter Sirigu et Paris amplifiait même son avantage avec le troisième but de Zlatan Ibrahimovic sur un pénalty transformé en deux temps. Le 22e but de la saison pour le Suédois en Ligue 1. Bousculé, le PSG assure donc l’essentiel dans la cité rose, et reprend cinq points d’avance sur l’AS Monaco. Un retour à la routine réussi, en somme.

L’homme du match : Ibrahimovic (7) : comme souvent, le génial suédois a attendu son heure pour sortir de sa boîte. Transformant un pénalty pour sa première tentative de la rencontre, il offrait ensuite une occasion en or à Lucas d’une passe dont il a le secret. Souvent redescendu très bas pour aider à la construction, c’est d’ailleurs dans le jeu de déviation et la dernière passe qu’Ibra s’est signalé ce soir, offrant de nombreuses balles de but à ses partenaires. Mais le Suédois a quand même tenu à faire le spectacle, avec un missile de 35 mètres sur coup franc dévié de justesse par Boucher. Sans être flamboyant, il s’offrira quand même un triplé avec un pénalty transformé en deux temps après une Panenka manquée (89e). Pas de doute, ce nouveau succès parisien porte la signature de Zlatan.

Toulouse :

• Boucher (6) : récemment transféré du Havre, le jeune gardien effectuait son premier gros match en professionnel. Il concède un penalty d’Ibrahimovic à la 32ème minute mais n’a pas beaucoup eu à s’employer en première période. Solide dans les airs il concède successivement une frappe bien placée, une tête hors de portée et sauve un penalty transformé finalement en deux temps. Quatre buts concédés donc mais du potentiel chez ce jeune gardien.

• Aurier (5,5): le capitaine ivoirien de cette équipe toulousaine a été solide cet après-midi. Il aurait pu ouvrir le score à la 25ème minute, mais sa reprise s’est échouée sur le poteau et son coéquipier Braithwaite n’a pu conclure. Il passe tout près de l’égalisation à 2 partout à la 64ème minute mais sa tête est détournée par Sirigu.

• Veskovac (4,5) : le Serbe a été relativement solide sur son côté. Il est néanmoins coupable sur le but de Lavezzi à la 56ème minute. Pas un grand match pour lui même s’il est solide dans les airs et sur ses duels.

• Spajic (4,5) : incontournable depuis son arrivée de Belgrade, le Serbe est coupable d’une faute sur Lavezzi dans la surface à la demi-heure de jeu. Le penalty qui en découle permet à Paris d’ouvrir la marque. Par la suite, il n’aura jamais réussi à s’en remettre, apparaissant en difficulté.

• Yago (6): le défenseur burkinabé a su imposer son autorité dans la défense toulousaine ce soir. Serein et robuste, il a été bon dans la relance et les attaquants parisiens se sont peu frottés à lui. Pas suffisant pour éviter la défaite des siens.

• Akpa-Akpro (5,5) : malgré beaucoup de ballons perdus, le défenseur ivoirien a été solide dans les duels. Il en remporte la majorité de ses face à face et n’a pas été mauvais dans sa relance. Il se blesse néanmoins après une béquille à la 60ème et est ensuite remplacé par Sylla poste pour poste. Ce dernier est coupable d’une main dans la surface qui amène un penalty et le triplé d’Ibrahimovic.

• Chantôme (4): Clément Chantôme retrouvait ses anciens coéquipiers cet après-midi. Il n’a cependant pas été le meilleur toulousain, coupable notamment de quelques déchets dans la transmission et d’une trop grande fragilité dans les duels.

• Didot (6) : légèrement un cran en-dessous dans ses face à face, le milieu de terrain de 31 ans a en revanche bien orienté le jeu de son équipe. Il a peu perdu de ballons et est l’auteur du très bon centre pour l’égalisation de Ben Yedder. Il est remplacé par Trejo à la 68ème minute.

• Aguilar (5) : le Colombien a su se rendre disponible pour ses coéquipiers et a été efficace dans son rôle de sentinelle. Son mètre 85 ne l’a pas aidé dans les duels aériens mais il n’a en revanche, pas pris de risques inutiles en soignant ses relances.

• Braithwaite (3,5): le Danois s’est procuré plusieurs occasions dans ce match. Après une frappe un peu molle à la 22ème minute, il s’offre le raté de cette 26e journée quelques minutes plus tard. Après une tête d’Aurier sur le poteau, il se retrouve seul devant la ligne et pousse le ballon tellement lentement, qu’il laisse le temps à Sirigu de se relever et de sauver l’ouverture du score toulousaine.

• Ben Yedder (6,5) : très bon match du petit attaquant toulousain. Toujours aussi à son aise techniquement, il a été très précieux à l’attaque du Téfécé. Il égalise peu avant la mi-temps, sur un très bon centre de Didot en reprenant le ballon de l’intérieur du pied qui vient se loger sous la barre de Sirigu. Il profite d’une erreur de Motta pour inscrire le deuxième but des Violet et Blanc, sur un enroulé à ras de terre qui trompe le portier parisien.

PSG :

• Sirigu (6,5) : drôle de rencontre pour le portier italien. Pas souvent inquiété, il a cependant dû s’employer pour sauver miraculeusement une grosse occasion toulousaine (27e). Fusillé par Ben Yedder, il ne peut rien sur l’égalisation des locaux. Vigilant face à Chantôme (61e) puis décisif devant Aurier (64e), il est l’un des artisans de ce succès difficile des Parisiens.

• Van der Wiel (4,5) : sale après-midi pour le Néerlandais. Alors que les offensives toulousaines penchaient de l’autre côté, c’est de son couloir que sont venues les plus belles opportunités adverses : il laisse d’abord Didot centrer pour Aurier sur le gros manqué de Braithwaite, avant d’abandonner complètement Ben Yedder au marquage sur l’égalisation toulousaine. Emprunté, il a commis plusieurs fautes inutiles.

• T. Silva (6) : solide dans les airs et dans les un contre un, le central brésilien a fait son match, renvoyant inlassablement les centres adverses. Il aurait même pu ajouter un but à sa performance, mais a manqué sa reprise à bout portant sur un centre d’Ibrahimovic. S’il a oublié Braithwaite sur le gros raté du Danois en première période, il est ensuite parvenu à le tenir en respect sans trop forcer son talent.

• Alex (5) : moins à la fête que son compère de la défense centrale, Alex est apparu émoussé. Moins tranchant qu’à l’accoutumée, il a souffert face à la vivacité de Ben Yedder qui l’a souvent pris à défaut comme en témoigne le doublé de l’attaquant de poche.

• Maxwell (5,5) : ce soir, le Brésilien avait un client face à lui, en la personne d’un Serge Aurier en état de grâce ces dernières semaines. Et l’ancien du Barça a souffert face à la fougue du latéral toulousain. Apparu fatigué, il a fait preuve de laxisme au marquage mais a profité d’une nette baisse de forme d’Aurier pour passer une seconde période plus tranquille.

• T. Motta (5,5) : indispensable au système de Laurent Blanc, le milieu italien a fait parler le vice aujourd’hui, lui qui aurait dû être expulsé en début de seconde période, pour un tacle méritant un deuxième avertissement. Dans le jeu, il a comme à son habitude fait la pluie et le beau temps au milieu de terrain. Malheureux, c’est lui qui offre une « passe décisive » à Ben Yedder sur le deuxième but toulousain.

• Matuidi (6,5) : sûrement le milieu de terrain le plus actif côté parsien, le Français a cependant connu pas mal d’imprécisions, notamment dans le jeu long. Mais son engagement sans faille aura souvent soulagé son équipe, et son allant aura permis aux siens de s’offrir quelques opportunités en attaque. Il aurait même pu s’offrir un but sans la vigilance de Boucher.

• Verratti (6) : émoussé après son récital en Ligue des champions face à Leverkusen, Verratti s’est adapté et a donné dans la sobriété sur cette rencontre. Pas d’extravagance, il a beaucoup travaillé dans le premier acte, limitant les prises de risque. Apparu fatigué dans le deuxième acte, il est remplacé par Cabaye (66e). Le Français s’offrira une passe décisive deux minutes plus tard.

• Lucas (4,5) : comme souvent cette saison, le Brésilien a démontré de l’envie sur son côté droit, où il a souvent tenté de percuter. Mais il a cependant connu bien trop de déchet, que ce soit dans ses dribbles ou ses passes. Et cette fois-ci, pas de geste décisif pour sauver sa prestation. Remplacé par Pastore (66e).

• Lavezzi (6,5) : rencontre des plus paradoxales pour l’ailier italien. Discret dans l’animation offensive, il s’est débrouillé pour obtenir un pénalty sur sa première incursion dangereuse dans la surface. Disparu peu à peu de la circulation, il a ensuite surgi de nulle part pour donner l’avantage aux siens d’une belle frappe en pivot. S’il a encore parfois montré ses limites au niveau technique, sa grinta aura été des plus précieuses dans une rencontre compliquée comme celle de cet après-midi. L’Argentin monte en puissance, c’est incontestable.

• Ibrahimovic (7) : voir ci-dessus