Ligue 1

Les 35 recommandations du Sénat pour révolutionner le football français

La Commission sénatoriale qui a mis son nez dans le football français depuis des mois a rendu son verdict. De nombreuses recommandations, pour la plupart urgentes, sont notées pour permettre à l’élite du football de repartir sur des bases saines. Car pour Michel Savin, le rapporteur, et Laurent Lafon, le président de cette commission, elles sont actuellement très loin de l’être…

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Laurent Lafon, le président de la Commission sénatoriale @Maxppp

Une persévérance dans l’erreur. Voilà des mots forts qui figurent bel et bien dans le rapport final rendu par la Commission sénatoriale qui a enquêté durant plusieurs mois sur la santé du football professionnel français. Du deal avec CVC à la gestion des clubs en passant par celle de la LFP et de son président Vincent Labrune, le duo à la tête de la commission, Michel Sapin et Laurent Lafon, a enchaîné les auditions et les audits, pour se faire une idée de l’état de santé, qu’il soit financier ou éthique, de notre football.

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Comme vous l’avez compris au fil des derniers mois et des nombreux articles que nous avons publiés sur le sujet, la commission sénatoriale est vite tombée des nues devant les us et coutumes des dirigeants rencontrés. Déficit structurel dans les clubs, manque de communication entre les divers organismes, absence de transparence sur les conditions du deal avec CVC (que certains présidents, comme celui du Havre, ont dénoncé), masse salariale incontrôlée, bref le quotidien du football français depuis un certain temps, mais pas celui de ces sénateurs qui ont parfois halluciné devant la légèreté affichée par les têtes pensantes du monde professionnel.

Michel Savin et Laurent Lafon ont vite exprimé leur étonnement, au cours des auditions mais aussi lors de leur dernière conférence de presse tenue il y a un peu plus d’un mois. Rebelote ce mercredi au Sénat, où ils présentaient leurs 35 (!) recommandations pour sauver le football français. « Oui, on a été surpris de la façon dont les décisions se prennent, le manque de professionnalisme dans les processus. C’était une surprise, d’autant plus par rapport à la qualité individuelle des gens. Ce sont des gens qui ont réussi professionnellement. Pour réussir, c’est qu’ils ont des qualités. Ce qui est étonnant, c’est le décalage entre les qualités de ces personnes et les décisions qu’ils prennent autour de la table », a par exemple tancé Laurent Lafon.

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Contrôle de la masse salariale, refonte du système des droits TV…

Parmi ces diverses recommandations, celle de « ramener la DNCG au sein des bureaux de la FFF pour bien séparer les choses. La DNCG doit être complètement indépendante pour assurer ses contrôles ». L’entre-soi constaté a surpris les sénateurs, ou celle de mieux contrôler la masse salariale en limitant le nombre de joueurs. « La masse salariale pèse de façon très importante dans les clubs. Il y a deux propositions qu’on met sur la table. Après, ce sera un débat à avoir (…) pour que les 70% de la masse salariale soient bien respectés. Certains clubs dépassent ce pourcentage. Des clubs affichent des montants très importants de ventes de joueurs, mais lorsque ces ventes ne sont pas actées, cela met en difficulté budgétairement les clubs. La masse salariale doit être contrôlée lorsque la période des transferts est terminée. Il faut un deuxième contrôle après la période des transferts, pour bien vérifier si les chiffres annoncés ont été réalisés », a exposé Michel Savin, qui a découvert les coulisses du football professionnel. « Dans beaucoup de clubs de Ligue 1, le nombre de contrats dépasse les 40. Sur ces 40, on a remarqué qu’une dizaine ne joue jamais, ne serait-ce qu’une minute de rencontre professionnelle ».

Sur les droits TV, qui étaient au cœur des débats durant son enquête, la Commission sénatoriale souhaite changer les règles. « Il faut revoir les règles d’appels d’offre qui ne permettent pas d’optimiser le résultat, notamment pour le consommateur. Nous proposerons sur le plan législatif de renforcer la lutte contre le piratage ». Peut-être la seule recommandation désirée ardemment par Vincent Labrune, qui a eu droit à une nouvelle salve sur sa rémunération. Il appréciera sûrement la recommandation de plafonner les rémunérations des présidents de Ligue. Reste à savoir si ces recommandations seront suivies de réels effets.

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