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Coupe du Monde 2022, Équipe de France : Theo Hernández, l'heureuse surprise des Bleus

Alors qu'il ne partait pas dans la peau d'un titulaire au Qatar, Theo Hernández a profité de la blessure de son frère, Lucas, pour s'imposer avec brio dans le couloir gauche de l'équipe de France dans cette Coupe du Monde 2022.

Par Lucas Billard
4 min.
Theo Hernandez avec les Bleus au Qatar @Maxppp

« On sait que ça va être un gros match, on va bien travailler pour gagner cette finale, j’aurai une grosse pensée pour mon frère, j’espère qu’il sera là. » Voilà ce que déclarait un Theo Hernández (25 ans) lucide quelques secondes après le coup de sifflet final de la demi-finale de Coupe du Monde entre la France et le Maroc (2-0), mercredi. La joie dans ses paroles, le bonheur dans ses yeux, mais la tristesse et les regrets dans sa tête. Difficile de lui en vouloir quand on sait que le latéral gauche de l'AC Milan ne doit probablement sa place dans le XI de Didier Deschamps qu'à la blessure de son frère, Lucas Hernández, en début de compétition.

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Un bonheur contrasté pour Theo Hernández

Titularisé dans le couloir gauche face à l'Australie (4-1), confirmant qu'il était bien le n°1 de Didier Deschamps au départ de ce Mondial, Lucas Hernández n'aura passé que 13 minutes sur le terrain au Qatar en raison d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Theo, qui l'a remplacé avant de délivrer une passe décisive face aux Socceroos pour Adrien Rabiot, a forcément ressenti des sentiments mitigés.

« Je joue pour les deux. Quand le coach m'a appelé, Lucas était fier de moi. Moi aussi, j'étais fier d'être avec lui. Après, il y a eu cette très mauvaise nouvelle. On le voulait avec nous. C'est difficile pour lui, sa blessure est très longue. Quand je l'ai remplacé, ce n'était pas facile pour moi non plus. Je l'ai vu par terre... Je n'étais pas très bien. Mais je voulais célébrer cette victoire pour mon frère. On se parle tous les jours depuis qu'il est parti », expliquait-il après le premier match.

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Un autre attaquant redoutable sur la gauche

Si la prestation de l'ancien joueur du Real Madrid a rassuré, cela n'a pas empêché les suiveurs du ballon rond de s'interroger sur le manque de profondeur de banc à ce poste de latéral gauche. D'autant plus après le très mauvais match d'Eduardo Camavinga face à la Tunisie (0-1), pour le dernier match de poules, confirmant que Theo Hernández n'avait pas intérêt à se blesser. La France entière touche du bois : il n'en est rien et le Milanais monte clairement en puissance dans cette Coupe du Monde, se montrant comme un élément essentiel des Bleus.

Son profil, beaucoup plus offensif que celui de son frère, a fait des étincelles sur le rectangle vert pour les adversaires de l'équipe de France (1 but, 2 passes décisives). Offensivement, son apport, avec ses nombreux dédoublements et ses appels à toute allure, est considérable, alors que sa jolie complicité avec Kylian Mbappé s'améliore au fil des jours. Lucas, par exemple, ne se serait peut-être pas retrouvé dans la même zone que Theo sur le premier but de la demie face aux Lions de l'Atlas (5e minute, but le plus rapidement dans une demie de Coupe du Monde depuis 1958).

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Le danger Messi pour mieux s'affirmer ?

S'il est peut-être parfois un peu plus vulnérable d'un point de vue défensif, qu'il s'est fait quelques frayeurs et rendu coupable d'une faute aussi grossière qu'inutile sur Mason Mount qui aurait pu coûter cher aux Tricolores face à l'Angleterre (2-1), Theo Hernández compense par son abnégation, sa combativité de guerrier, sa générosité et sa vitesse, qui donnent du fil à retordre à ses vis-à-vis. Un dénommé Lionel Messi, qui aime se balader sur la droite du terrain pour mieux rentrer sur son pied gauche magique, croisera d'ailleurs la route du n°21 français, dimanche (16 heures), pendant la finale de ce Mondial 2022 face à l'Argentine.

Le latéral formé à l'Atlético de Madrid sait qu'il aura fort affaire face à la Pulga, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps se trouvant, qui plus est, dans une forme étincelante depuis plusieurs mois, comme il le rappelle dans ce tournoi au Qatar. La solidité de Theo Hernández dans cette affiche de prestige au Lusail Iconic Stadium sera peut-être l'une des clés de la finale. L'optique de soulever la Coupe du Monde, comme son frère en Russie, ressemble à l'occasion rêvée, pour le natif de Marseille, de s'affirmer comme le meilleur joueur du monde à son poste.

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