Eliminé à ce stade de la compétition l'an dernier par Manchester City, le Real Madrid est cette fois opposé aux Italiens de l'Atalanta. Et après un match passé en grande partie à 11 contre 10, les Merengues ont réussi par s'imposer péniblement en toute fin de match grâce à Ferland Mendy.
Sorti sans gloire de la dernière édition de la coupe aux grandes oreilles par Manchester City, le Real Madrid de Zinedine Zidane affronte un adversaire moins huppé cette saison en huitième de finale : l’Atalanta. Mais les Merengues étaient prévenus, car les joueurs de Gian Piero Gasperini ont prouvé l’an passé qu’ils avaient les armes pour chahuter les grands d’Europe. Le PSG peut d’ailleurs en témoigner. De plus, l’entraîneur de la Casa Blanca doit gérer ce match aller sans plusieurs de ses stars.
Un rouge et une blessure pour la Dea en 30 minutes
En effet, Sergio Ramos, Eden Hazard, Dani Carvajal, Karim Benzema, Eder Militão, Marcelo, Federico Valverde, Rodrigo, Alvaro Odriozola manquent tous à l’appel. Une incroyable hécatombe qui a d’ailleurs obligé ZZ à aligner un trio offensif Isco-Asensio-Vinicius Jr sans véritable avant-centre. Terrible pour le pestiféré Mariano Diaz. De son côté, l’Atalanta, qui a perdu Papu Gomez, déplorait surtout l’absence de Hans Hateboer. Le match a démarré avec une possession de balle pour la Dea. Comme c’était attendu, les hommes de Gasperini ont rapidement tenté d’apporter le danger devant le but de Courtois par des centres, mais en vain.
Les débats se sont rééquilibrés avant le quart d’heure de jeu. La Casa Blanca a pris le contrôle du cuir et son jeu a souvent penché à gauche. très offensif, Ferland Mendy a été l’un des hommes les plus recherchés en première période. C’est d’ailleurs l’un de ses déboulés qui a provoqué le carton rouge de Freuler dès la 17e minute. Réduite à dix, l’Atalanta a logiquement reculé, laissant le ballon presque exclusivement à des Merengues très pressants. mais que ce soit Nacho (25e), Isco (38e) ou Vinicius Junior (39e), toutes les tentatives madrilènes ont été vaines.
Le héros Mendy
L’Atalanta tenait bon, mais la malchance a encore frappé quand Duvan Zapata a dû abandonner les siens à la 30e minute en raison d’une blessure musculaire. Un deuxième coup dur après le rouge de Freuler. Un terrible scénario qui aurait pu virer à la catastrophe si Pierluigi Gollini n’avait pas sorti le grand jeu face à une tête de Raphaël Varane durant les arrêts de jeu de la première période (45e+1). Au retour des vestiaires, ce n’était qu’un jeu d’attaque-défense. L’Atalanta était obligée de défendre son but, moins fringante physiquement. Logique au vu des événements de la première période. Mais les Transalpins se sont battus comme des soldats.
Dominateurs, les Merengues ont eu quelques occasions (48e, 53e), mais ils se heurtaient souvent au mur bergamasque. Malheureusement pour les coéquipiers de Pasalic, le réveil d’un des hommes qui leur a fait beaucoup de mal en première période, Ferland Mendy, leur a été fatal. Servi plein axe par Modric, à vingt mètres du but de Gollini, le gaucher madrilène a crucifié le gardien italien d’une belle frappe enroulée du droit (1-0, 86e). La domination espagnole a fini par payer, mais au vu des efforts fournis par les hommes de Gasperini, le scénario est cruel. Après deux éliminations consécutives en huitièmes de finale, le Real Madrid s’offre une belle option.
- Homme du match : Mendy (6,5) : très offensif et positionné très haut, l’ancien Lyonnais a été l’un des détonateurs de son équipe en première période. Souvent recherché, il a profité de la bonne couverture de Nacho dans son dos pour multiplier les montées. L'une d'elles a d'ailleurs été l'un des tournants de la rencontre. C'est en effet lui qui a provoqué le carton rouge reçu par Freuler sur une percée saignante (17e). Un carton qui fera toutefois beaucoup parler demain en Italie. Resté haut sur le pré pour apporter un plus offensivement, il était toutefois un peu moins en vue en deuxième période. Mais à la 86e, il a signé un véritable chef-d'oeuvre. Parfait servi par Modric, il a inscrit le but de la victoire d'une belle frappe enroulée du droit.
Atalanta :
- Gollini (5,5) : le gardien italien a été très solide sur sa ligne. Si l’Atalanta revenait à la pause sans encaisser de but, c'est aussi grâce à ses bonnes interventions et à son arrêt réflexe monstrueux sur une tête de Varane (45e). Mis à part quelques petits arrêts (58e, 71e), il aura en réalité passé une soirée plutôt tranquille (grâce à sa défense). Malheureusement, il ne pouvait qu’effleurer la jolie frappe de Mendy sur le but.
- Mæhle (5,5) : sur son couloir droit, l’ancien joueur de Genk a beaucoup couru. Logique étant donné son rôle de piston, mais il a fallu pour lui gérer les montées fulgurantes de Ferland Mendy tout en essayant d’être utile dans les rares attaques de son équipe. Remplacé par Palomino à la 86e.
- Toloi (6) :le défenseur brésilien avait ce rôle de défenseur un peu brut qui n’hésite pas à être autoritaire et dur sur l’homme par moment. Un bon complément de ses deux autres compères de l’axe. Même s’il n’est pas non plus très inspiré dans ses relances, il a su tenir bon sur l’axe droit et a plus d’une fois couvert Mæhle lorsque Vinicius et Mendy dédoublaient.
- Romero (6,5) :positionné dans l’axe de la défense à trois (ou cinq) de Gasperini, l’Argentin se devait de suivre les nombreux appels dans l’axe de Vinicius ou Asensio. Il n’a pas hésité à sortir sur le porteur du ballon quand il le fallait (39e, 65e). Un match solide de sa part sans jamais baisser d’intensité et c’était important après l’entrée en jeu de Mariano. Prestation impressionnante pour lui.
- Djimsiti (6,5) : avec un scénario pas à son avantage, la défense de l’Atalanta a dû subir les assauts et les multiples centres du Real Madrid. Et à ce petit jeu, Djimsiti a été très important. Le défenseur albanais a livré une vraie prestation de soldat, s’imposant dans tous ses duels au sol ou dans les airs (30e, 49e, 57e). De quoi soulager très souvent son équipe.
- Gosens (5,5) : comme son coéquipier de l’autre côté du terrain, Gosens a du résister aux débordements de Lucas Vazquez tout en gardant suffisamment de jus pour essayer de faire monter le bloc quand son équipe avait le ballon. Et ce n’était pas simple. La fatigue accumulée au fil du match ne l’a pas aidé à faire des interventions très propre (71e) mais ça a suffit pour tenir.
- De Roon (6) : c’était un match difficile par sa mission ce soir. Très vite orphelin de son coéquipier au milieu après son exclusion, De Roon a dû se contenter de bien défendre, mais surtout de lancer le pressing sur Toni Kroos pour empêcher le maitre à jouer allemand d'être dans un confort. L’entrée en jeu de Pasalic lui a fait du bien. Il s'est parfois sacrifié pour empêcher les Madrilènes de marquer (89e).
- Freuler (non noté) : le milieu suisse réalisait jusqu’ici un match correct. Mais après s’être fait prendre de vitesse par Ferland Mendy qui partait seul au but, il faisait faute et était logiquement exclu (17e).
- Pessina (6) : sur le papier, Pessina avait ce rôle de milieu juste derrière les attaquants. Mais après l’exclusion de Freuler, il est vite devenu l’homme à tout faire de l’équipe se retrouvant à droite, à gauche, en défense en attaque pour essayer de compenser l’infériorité numérique. Et c’est plutôt réussi. C’est lui qui s’est occupé de couvrir Gosens ou Mæhle quand ils étaient en difficulté.
- Zapata (non noté) : son excellent jeu dos au but et sa capacité à toujours remiser dans le bon tempo avaient réussi à gêner pas mal de fois la défense madrilène. En trente minutes, il avait su prendre les espaces dans le dos de Mendy et Nacho. Mais une blessure à la cuisse et la nécessité de Gasperini de combler son milieu après l’exclusion de Freuler auront eu raison de lui. Remplacé par Pasalic (5,5) à la 30e. L’ancien Monégasque a essayé d’aider son équipe en s’occupant de suivre Luka Modric dans ses déplacements pour l’empêcher de prendre le jeu à son compte. Il est rentré en mettant la même intensité que ses partenaires. Et ça aide.
- Muriel (5) : isolé en attaque après la sortie de Zapata, l’attaquant colombien n’a pas démérité ce soir. Il a essayé d’exploiter le peu de ballon qu’il a eu. Sa vitesse et ses appels ont réussi à créer quelques occasions à son équipe (21e, 34e). Mais forcement en infériorité numérique, il a dû beaucoup courir pour soulager son équipe défensivement. Pas le meilleur match pour s’illustrer en attaque donc surtout quand on est si seul devant. Remplacé par Ilicic (4) à la 55e. Il aurait pu débuter le match, mais il l’a finalement commencé sur le banc. L’attaquant slovène, comme son coéquipier colombien, n’a pas pu s’illustrer, mais il a essayé d’apporter sa touche technique pour conserver les ballons. Son manque de vitesse ne l'a pas aidé à se débarrasser du marquage de Varane. Remplacé par Malinovsky à la 87e.
Real Madrid
- Courtois (5) : le Belge pas eu grand-chose à faire. La faute surtout au manque d’adresse des joueurs de Bergame dans leurs centres. Une petite alerte toutefois sur une frappe de Muriel juste avant la mi-temps.
- Lucas Vazquez (5) : nettement moins sollicité que son pendant gauche, Mendy, l’Espagnol n’a rien apporté de spécial sur son flanc droit. Il a d’ailleurs surtout privilégié les passes courtes, assez souvent en retrait. Aucun danger n’est venu de lui.
- Nacho (6,5) : aligné aux côtés de Varane, il a été excellent dans ses interventions. Auteur de tacles parfois trop rugueux, il s’est imposé dans presque tous ses duels. Il a également été très bon lorsqu’il s’agissait de couvrir un Mendy très offensif. Auteur d’une percée dangereuse (25e).
- Varane (6) : comme son compère en défense, il a été impeccable face aux attaquants adverses. Il s’est également permis de signer l’action merengue la plus dangereuse de la première période lorsque son coup de tête a été repoussé de justesse par Gollini (45e+1).
- Mendy (6,5) : voir ci-dessus.
- Casemiro (5,5) : râtisseur hors-pair, le Brésilien n’a pas eu de mal à imposer sa loi au milieu de terrain. Et quand l’Atalanta a été réduite à dix et privée de Zapata, c’est devenu un jeu d’enfant. Seul bémol : le carton jaune récolté avant la demi-heure de jeu le privera du match retour. Il aurait d’ailleurs pu récolter un deuxième jaune pour simulation (83e).
- Kroos (5,5) : l’Allemand a encore régalé avec ses passes lasers. Et comme ses partenaires de l’entrejeu, il a bénéficié d’un pressing moins intense de l’Atalanta pour trouver des décalages et combiner avec Modric. Mais comme ses partenaires, il a manqué de créativité. Sa frappe lointaine non cadrée (80e) résume bien les choses.
- Modric (5,5) : dès que la musique de la Ligue des Champions retentit, le Croate de 35 ans retrouve des jambes ! Pas spécialement en vue au début de la rencontre, le jeu madrilène penchant à gauche, le vice-champion du monde 2018 est monté en puissance. Profitant d’une Atalanta moins pressante, il a enchaîné les combinaisons et les centres dangereux. À la 48e, après un échange avec Asensio, il a failli marquer après un extérieur du pied qui aurait ravi un certain Rafa Benitez… Auteur de la passe décisive pour Mendy (86e).
- Asensio (4,5) : très discret en première période, il devait pourtant aider Isco en pointe. Sa première action dangereuse a été une tête à la 39e minute. Trop peu. Un peu plus virevoltant au retour des vestiaires, mais sans plus. A l’heure où le Real comptait sur lui pour pallier l’hécatombe en attaque, il a déçu. À noter quand même un coup franc cadré mais capté tranquillement par le portier adverse (72e). Remplacé par Duro (78e).
- Vinicius Junior (5) : à l’origine de l’action qui a entraîné le rouge de Freuler (17e), le Brésilien a certes souvent fait mal à Toloi par ses dribbles. Mais question finition, c’est pas ça. Il y a toujours eu un pied (39e) ou une tête (53e) pour contrer ses tentatives. Remplacé par Mariano Diaz (58e), qui n’a absolument rien fait.
- Isco (6,5) : il était partout. Positionné dans l’axe de l’attaque suite à l’absence de Benzema, le numéro 22 était l’une des attractions de ce match, avant même le coup d’envoi. Pas vraiment très fringant ces derniers temps avec le Real, l’ancien Malagueño allait-il assurer en Ligue des Champions ? Eh bien oui. Bien évidemment, il ne s’est pas contenté de rester à la pointe de l’attaque. Souvent redescendu d’un cran pour toucher le cuir, il a été impliqué dans tous les bons coups. C’est lui qui a initié le mouvement à l’origine de l’action de Mendy ayant entraîné le carton rouge de Freuler (17e), avant d’alerter Gollini (38e) et de donner un ballon de but à Vinicius (39e). Très utile dans le coeur du jeu pour combiner avec ses coéquipiers, Isco a justifier la raison pour laquelle Zidane a préféré le titulariser plutôt que d’aligner Mariano Diaz. Remplacé par Arribas (76e).
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