Ligue des Champions

PSG : le déclassement de Gianluigi Donnarumma enflamme l’Italie

Hier soir, Gianluigi Donnarumma a suivi du banc la défaite du PSG face au Bayern Munich en Ligue des champions puisque Luis Enrique lui avait préféré Matvey Safonov. Un choix très discuté en Italie, le pays de Gigio.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Gianluigi Donnarumma contre l'Atlético au Parc @Maxppp

La nouvelle guerre des gardiens. Après une saison 2023-24 plutôt tranquille, le feuilleton préféré du Paris Saint-Germain a fait son grand retour sur vos écrans. En effet, Luis Enrique a relancé les débats autour du poste de numéro dans les cages franciliennes. Une saga qui a connu de nombreux rebondissements ces dernières années avec Salvatore Sirigu, Kevin Trapp, Alphonse Areola, Gianluigi Buffon ou encore Keylor Navas dans les rôles principaux. Cette fois-ci, c’est Gianluigi Donnarumma (25 ans) qui est au centre de la scène. Titulaire en force, il est désormais sérieusement menacé par Matvey Safonov. Ce n’est pas vraiment une surprise puisque le Russe âgé de 25 ans avait annoncé la couleur après la signature de son contrat jusqu’en juin 2029. Quand on lui avait demandé s’il était prêt à devenir la doublure de Gigio dans la capitale, il avait répondu très clairement : « mais qui t’a dit ça ? Moi, on ne m’a pas dit ça.» Il avait ensuite développé plus longuement sur le sujet.

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« Personne ne m’a jamais dit que j’étais numéro deux. Je viens à Paris pour me battre. Je veux jouer au football. Même s’ils m’avaient dit que j’étais numéro deux, je ne les aurais pas écoutés. C’est à moi de donner le meilleur de moi-même. Je ne me vois pas comme un numéro deux. Je ne veux pas être un remplaçant. Si on me place en numéro deux, ça ne sera pas facile pour le numéro un… Je vais me battre avec lui en permanence. Je n’ai jamais perdu de compétition. J’ai toujours été le gardien numéro un. À Krasnodar, j’ai toujours été le numéro un. En équipe nationale, j’étais remplaçant lors du premier match, puis je suis devenu le gardien numéro un. J’ai toujours été le numéro un jusqu’à présent. Je ne peux pas être remplaçant. (…) Je suis russe et personne ne me connaît ici en France. Peut-être qu’ils n’ont pas encore prévu de me mettre numéro un tout de suite. Mais j’y crois ».

"Gigio" envoyé sur le banc hier soir

Et visiblement, il a eu raison. Pointé du doigt pour son irrégularité ou encore ses erreurs lors des grands rendez-vous en Europe, "Gigio" agacerait de plus en plus Luis Enrique, qui n’apprécierait pas qu’il n’applique pas ses consignes comme l’a récemment expliqué L’Equipe. Pour toutes ces raisons et sûrement d’autres, "Lucho" a décidé de donner sa chance à Matvey Safonov. Hier soir, lors d’un match crucial face au Bayern Munich en Ligue des champions, l’Asturien a titularisé le Russe (6 matches cette saison) et laissé l’Italien (11 matches cette saison) sur le banc de touche. Un choix fort et assumé par le principal intéressé, malgré la défaite 1 à 0 du PSG et la boulette de Safonov, qui s’était montré plutôt rassurant avant cela. «Mon objectif est que tous mes joueurs soient prêts en fonction du match qu’on joue. On savait que le Bayern ferait ce type de pressing et je pensais que Safonov serait le meilleur joueur pour surmonter ça.»

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Puis, Luis Enrique a ajouté qu’il était le seul et unique responsable de la débâcle parisienne. Si ses joueurs ne sont pas exempts de tous reproches, il a en partie raison puisqu’il a fait les choix. D’ailleurs, sa décision de laisser Donnarumma sur le banc a beaucoup fait parler en France, mais aussi en Italie, le pays du portier parisien. Contacté par nos soins, Michele Tossani, journaliste pour Tuttosport et le Corriere della Serra, a avoué être surpris par la décision du coach du PSG. «Je pense que Gianluigi Donnarumma est un grand talent, mais qu’il n’a pas progressé comme attendu. Son problème, c’est le jeu au pied. Cependant, je ne comprends pas le choix de Luis Enrique parce que Safonov n’est pas irréprochable. Je serais toutefois surpris que Donnarumma devienne numéro 2. Après je ne sais pas ce que Luis Enrique pense. Mais pour hier soir, je ne comprends pas son choix. Donnarumma reste l’un des meilleurs gardiens de but d’Europe. »

L’Italie se questionne

Le sentiment est un peu le même pour Valentina Clemente, journaliste spécialiste du football italien qui a suivi durant plusieurs années le PSG. «Si on doit refaire toute l’histoire pour donner un cadre un peu plus large, on sait qu’au PSG, le poste de gardien de buts ça a toujours été un petit peu différent par rapport à d’autres clubs. On l’a vu ces dernières années avec toutes les histoires entre Salvatore Sirigu, Kevin Trapp, Keylor Navas, etc..Maintenant, c’est le tour de Donnarumma. C’est clair qu’il alterne de magnifiques prestations et des situations un peu plus dures avec des erreurs un peu "bête". Il manque un peu de continuité, c’est vrai. Dans une situation comme celle du PSG actuellement en Ligue des champions, je pense que Luis Enrique a fait un choix fort pour démontrer quelque chose. Sûrement que le destin s’est retourné contre lui comme Safonov a fait une erreur qui a coûté le match. Je ne sais pas jusqu’où ce choix de ne pas donner de continuité à ce poste peut être gagnant. Ce n’est pas une bonne chose pour tout le monde.»

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Elle poursuit : « c’est un poste délicat, où ce n’est pas évident au haut niveau d’avoir ce mécanisme de réaction et de vitesse. Je ne pense pas que Safonov ait une grande expérience pour faire la différence. Après il peut faire un bon match mais ça dépend aussi des joueurs devant lui. La défense du PSG a toujours été un point d’interrogation. C’est compliqué de dire qu’il a bien fait de mettre Donnarumma sur le banc ou qu’il s’est trompé. A mon avis, c’est juste que quand on fait un choix, on se doit de le poursuivre sauf si la situation est catastrophique. Ce qui n’est pas le cas. Il faut travailler dans la continuité pour donner de la confiance. Sinon, il aurait été mieux de changer de gardien dès le début de la saison. Maintenant que la saison a commencé, c’est compliqué de mettre ce piment et cette concurrence entre les gardiens.» Et ce n’est visiblement que le début, d’autant que Luis Enrique n’a pas exclu de l’équation Arnau Tenas (0 match joué cette saison), un portier qu’il a fait venir et qu’il apprécie énormément.

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