Le cas Théo Zidane inquiète le Real Madrid et l’Espagne
À 20 ans, Théo Zidane arrive à un tournant de son aventure au Real Madrid. Malgré des qualités et un potentiel évidents, le fils de Zizou n’a pas totalement convaincu de l’autre côté des Pyrénées.
Le nouveau Zidane. Depuis plusieurs années maintenant, la France cherche celui qui succédera à la légende tricolore. Beaucoup ont été cités, mais personne n’a réussi à prendre la suite de l’ancien numéro 10 des Bleus tout simplement parce qu’il n’y en a pas deux comme lui. Unique, Zizou a transmis son amour du ballon rond à ses quatre fils Enzo (28 ans, Fuenlabrada), Luca (24 ans, Eibar), Théo (20 ans, Real Madrid) et Elyaz (17 ans, Juvenil B). Tous ont avancé avec cette étiquette de "fils de" mais aussi d’hériter de ZZ sur le terrain. En particulier l’aîné, Enzo, qui évoluait au milieu comme son père. À présent, c’est un peu la même chose pour Théo qui occupe aussi ce poste.
Théo avant Zidane
Né en 2002 à Marseille, il a pris sa première licence à l’âge de 6 ans au CD Canillas en Espagne. Deux ans plus tard, en 2010, il a intégré le centre de formation du Real Madrid. Il y a fait toutes ses classes en franchissant avec succès les étapes les unes après les autres. En parallèle, il a fait ses premiers pas en équipe de France U16 le 22 mai 2018 à l’occasion d’un match contre l’Allemagne. Entré en jeu 49 minutes, il n’avait pas pu éviter la défaite des siens (2-3). Un an plus tard, il a participé à l’Euro U17. Sélectionné avec les Tricolores, Théo Zidane avait profité de l’occasion pour donner l’une de ses très rares interviews au site de l’UEFA.
Le footballeur d’1m94 avait expliqué avancer bien qu’il soit dans l’ombre de son paternel. «Pour être honnête, je n’entends pas grand-chose sur ce qu’on dit de mon nom. Je suppose que certains essaient de me comparer à mon père, mais cela fait partie du jeu. Quand je joue, je suis Théo avant Zidane. Je veux être reconnu pour ça. Avant de venir aux Championnats d’Europe, il [Zinedine Zidane] m’a dit de m’amuser en jouant, de me faire confiance et de ne pas changer ma façon de jouer parce que c’est comme ça que j’ai rejoint l’équipe nationale. Il m’a dit que, quoi qu’il arrive, il sera fier de moi. J’ai de la chance, je connais la bonne personne pour me donner des conseils.» Il ne restait plus qu’à les appliquer.
Du Real Madrid à la France
Titulaire face à l’Angleterre lors du premier match (59 minutes jouées), il s’était ensuite contenté d’entrées en jeu. Sélectionneur de l’équipe à l’époque, Jean-Claude Giuntini était conquis comme il l’avait avoué à RMC Sport. «C’est un potentiel à venir, et l’avenir. C’est un milieu axial, très longiligne, généreux dans l’effort avec une bonne vision périphérique et grâce à sa taille un bon joueur de tête. Mais il doit jouer des matchs et continuer à travailler physiquement pour aller plus haut.» Depuis, Théo Zidane a continué son bonhomme de chemin. Passé directement en sélection U19, suite à l’épidémie de covid 19 qui lui a fait sauter la case U18, le milieu a découvert la Youth League en club. Une compétition qu’il a remportée avec les Merengues en 2019-20.
Quelques mois plus tard, il a été intégré à certains entraînements du groupe professionnel tout en évoluant avec le Castilla (3 apparitions). Une fierté pour le jeune homme de 20 ans. En parallèle, la France a continué à croire en lui avec des sélections en U20 (4 capes). Mais depuis le 10 octobre 2021 et un amical face à la Tunisie, le joueur aux 21 sélections chez les jeunes (2 buts) n’a plus retrouvé les Français. En club, il a continué à évoluer avec le Castilla. En 2021-22, il est apparu à 22 reprises. Cette saison, il en est déjà à 23 matchs, dont 8 en tant que titulaire (1 but). Utilisé régulièrement par Raul, Théo a longtemps été considéré en Espagne comme celui qui pourrait réussir à se faire un nom et surtout un prénom dans la fratrie Zidane.
Un joueur qui n’a pas totalement convaincu
Mais les avis ont un peu évolué de l’autre côté des Pyrénées. Outre l’émergence de son petit-frère Elyaz, son niveau questionne. Journaliste pour Relevo, Sergi Santos nous confie : «cette année, il commence à peine à vraiment jouer avec le Castilla, malgré le fait qu’il ait déjà 20 ans. C’est un milieu offensif, avec beaucoup de qualité, mais il manque un peu de physique. À l’avenir, il me semble très difficile pour lui d’atteindre la première division, au moins dans l’une des grandes ligues.» Un avis qui est un peu partagé par Andrés Onrubia, journaliste et correspondant pour AS et la Cadena SER à Paris, qui a été contacté par nos soins.
«On dirait un joueur assez léger. Il est grand, lent et il a un bon toucher de balle, mais ses mouvements sont lents. Son point fort, c’est qu’il se sert bien de son corps. Son point faible, je pense que c’est sa lenteur. C’est difficile pour lui d’enchaîner. À Madrid en ce moment, on parle peu de lui. Il s’est entraîné avec l’équipe première, mais ils ne voient pas comme un crack. Concernant son avenir, pour le moment, la seule chose qui est dite, c’est qu’il continuera à Madrid.» Pour combien de temps ? Là est la vraie question. Rapidement désigné comme le possible digne héritier de Zizou, Théo Zidane a du pain sur la planche pour convaincre Madrid et l’Espagne qu’il peut s’imposer au plus haut niveau.
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