Uruguay - Pays-Bas : les notes du match

Par La Rédaction FM
8 min.
Pays-Bas Wesley Sneijder @Maxppp

Les Pays-Bas disputeront dimanche soir la finale de la Coupe du monde sur la pelouse du Soccer City de Johannesburg face à l’Allemagne ou l’Espagne. Les Néerlandais ont composté leur billet pour ce grand rendez-vous grâce à une victoire logique mais très longue à se dessiner face à une valeureuse et séduisante équipe d’Uruguay (2-3).

Trente deux ans. Cela faisait trente deux ans que les Pays-Bas attendaient de disputer une nouvelle finale de Coupe du monde de football. Ce soir, cette longue période de disette a pris fin. En l’emportant face à l’Uruguay (2-3), les hommes de Bert Van Marwijk ont l’occasion de devenir champions du monde dimanche soir sur la pelouse du Soccer City de Johannesburg. Seulement, face à l’Espagne ou l’Allemagne, ils devront se montrer bien plus convaincants et investis pour croire au sacre final.

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Car aujourd’hui, les coéquipiers de Wesley Sneijder n’ont pas été étincelants, loin de là. Ils ont logiquement ouvert le score après une longue période de domination grâce à une superbe frappe du gauche de Giovanni Van Bronckhorst de près de 38 mètres (0-1, 18e). Mais ils ont ensuite été incapables de poursuivre sur leur lancée, se faisant rejoindre en fin de première mi-temps sur un tir brossé du gauche de Diego Forlan des 30 mètres (1-1, 41e). Au retour des vestiaires, les Oranje profitaient de leur fraîcheur physique pour faire la différence.

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Wesley Sneijder, l’un des seuls Néerlandais vraiment au niveau dans ce Mondial, prenait les choses en main. Le meneur de jeu de l’Inter Milan redonnait l’avantage aux siens d’une frappe légèrement déviée (1-2, 69e). Un avantage que le funambule Arjen Robben allait aggraver de la tête quelques minutes plus tard (1-3, 73e). La Celeste, émoussée physiquement, jettera tout de même ses dernières forces dans la bataille. Elle faisait même douter les Européens en toute fin de match après un deuxième but au courage de Maxi Pereira (2-3, 92e).

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Au bout du suspense, les Néerlandais décrochent donc leur place en finale. Ils espèrent faire mieux qu’en 1974 et 1978. À l’époque, la génération dorée du football batave avait échoué sur la dernière marche. Côté Uruguay, belle surprise de ce Mondial sud-africain, on retiendra son joli parcours, sa volonté sans faille, la culture tactique de leur entraîneur Oscar Washington Tabarez et le flair de leur gâchette Diego Forlan.

L'homme du match : Wesley Sneijder (6) : c'est décidément son année. Décisif avec l'Inter au cours de la saison dernière, il l'est également avec sa sélection. Comme face au Brésil, il inscrit un but salvateur, à la 70e, d'une belle frappe enroulée. Moins rayonnant dans le jeu, il reste le lien indispensable au sein d'une équipe qui donne parfois l'impression de ne pas savoir jouer de manière collective. Il sera l'atout offensif numéro un des Oranje en finale.

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Uruguay :

  • Muslera (5) : le portier uruguayen s’est montré fébrile en début de match. S’il ne peut rien sur le but somptueux de Van Bronckhorst, le pensionnaire de la Lazio de Rome n’a pas vraiment rassuré sur ses sorties aériennes plus que moyennes. Lors du second acte, il a été décisif devant Rafael Van Der Vaart (68e et 88e), mais a dû s’incliner face à une frappe déviée de Wesley Sneijder (69e) et a été impuissant sur la tête d’Arjen Robben (73e).

  • Caceres (5) : très appliqué, le joueur du FC Barcelone a avant tout cherché à contenir les débordements d’Arjen Robben. Il y est plutôt bien parvenu sur l’ensemble de la rencontre. La contrepartie est qu’il a parfois été trop timide offensivement. Averti (29e)

  • Godin (5) : dans la lignée de ses prestations depuis le début de la compétition, le défenseur central de Villarreal a livré une partie solide et intéressante. Présent sur l’homme, il a étouffé Robin Van Persie. Il a cependant oublié le marquage d’Arjen Robben sur le troisième but néerlandais.

  • Victorino (5) : très fort dans le un contre un, le stoppeur de l'Universidad du Chili a sauvé son camp à de nombreuses reprises face aux tentatives néerlandaises. Il a sombré physiquement au fil de la seconde période.

  • M. Pereira (5,5) : le début de match très actif de Dirk Kuyt l’a beaucoup gêné. Le joueur de poche de Benfica s’est parfaitement repris, s’illustrant par un apport offensif soutenu. Il dévie malencontreusement la frappe de Wesley Sneijder dans ses filets (69e). Plus emprunté en fin de match, il a laissé trop de liberté à son adversaire du soir. Il a inscrit le but de l’espoir en toute fin de match d’une jolie frappe du gauche (91e). Averti (21e).

  • Arevalos (4,5) : ce n’est pas le joueur le plus impressionnant, mais l’homme du Penarol bonifie la relance et simplifie le jeu de sa formation. Utile dans le harcèlement, il a néanmoins perdu beaucoup trop de ballons aujourd'hui.

  • Gargano (5,5) : le Napolitain, pas titulaire en début de Mondial, a abattu un gros travail de récupération. Simple dans l’orientation du jeu, il a été l'un des meilleurs de sa formation.

  • Pérez (5) : une nouvelle fois positionné tel un deuxième latéral droit, le Monégasque s’est révélé très important pour bloquer le couloir droit et donner un coup de main à ses milieux axiaux. Il n'a quasiment rien proposé offensivement...

  • A. Pereira (4,5) : généreux, l’habituel latéral gauche n’a pas été en réussite ce soir dans son utilisation du ballon. Et s’il s’est donc attelé à bien défendre, le joueur du FC Porto a bien failli être décisif sur deux frappes (36e et 51e). Remplacé par Sebastian Abreu (78e).

  • Forlan (6) : le redoutable buteur de l’Atlético Madrid est incroyable. Peu en vue en première période, l’attaquant est sorti de sa boîte pour égaliser d’une frappe brossée du gauche des 30 mètres plein axe (41e). Sa 4e réalisation du tournoi. Outre ce but, le capitaine n’a jamais baissé les bras, gênant sans cesse l’axe défensif oranje. Plusieurs tirs dangereux (67e et 71e). Remplacé par Sebastian Fernandez (85e)

  • Cavani (5) : L’attaquant élancé de Palerme a fait oublier Luis Suarez le temps d’un match. S’il n’a pas la même présence que le buteur de l’Ajax dans la zone de vérité, il est un formidable dévoreur d’espaces. Ses innombrables appels ont souvent soulagé ses coéquipiers. Sa combativité lui a parfois malheureusement coûté en lucidité à certains moments cruciaux.

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Pays-Bas :

  • Sketelenburg (4) : plutôt bon depuis le début de la Coupe du Monde, le portier s'est montré fébrile ce soir. Des prises de balle incertaines et des sorties peu rassurantes, il ne dégage pas toujours une grande sérénité. Il n'est pas exempt de tout reproche sur les deux buts uruguayens.

  • Van Bronckhorst (6) : son pied gauche a peut-être donné le plus beau but du Mondial. Sa frappe pure et sèche de 36 mètres, chronométrée à 109 km/h, a fini sa course dans la lucarne de Muslera, dont la détente n'a rien changé (18e). Le capitaine a livré par ailleurs un match sérieux. L'élément le plus rassurant de la défense néerlandaise.

  • Mathijsen (3,5) : le gros point faible de l'axe central. Sa lenteur saute aux yeux, même devant Forlan, loin d'être l'attaquant le plus rapide au monde. Il se fait balader par le capitaine de la Celeste sur son but. En difficulté quasi permanente dans ses relances.

  • Heitinga (5) : plus rassurant que son partenaire, il semble malgré tout souvent à la limite dans ses interventions. Cela a suffi face à l'Uruguay, mais en finale ?

  • Boulahrouz (4) : titularisé en l'absence de Van der Wiel, il a affiché ses limites, par moment flagrantes, notamment dans le domaine de la relance. Dans l'agressivité, pas de doute il est bien là, mais il aurait pu mettre les siens dans une position délicate avec une passe en retrait trop molle, que Cavani n'a pas réussi à convertir en but.

  • Van Bommel (5) : un premier tacle au bout de 20 secondes et pourtant, il fut un peu timoré ce soir. Bien sûr, sa roublardise fut encore mise à l'oeuvre, notamment sur le premier but, où son tampon, agrémenté d'une semelle sur un adversaire, permet à son équipe de conserver la balle, qui filera jusqu'au pied gauche de Van Bronchorst. Le gendre du sélectionneur a joué très simple et a rarement apporté le surnombre. Correct.

  • De Zeeuw (4) : son profil plus défensif a séduit son entraîneur à l'heure de remplacer un De Jong suspendu. Mais tant dans l'utilisation de la balle que dans la récupération, le milieu de l'Ajax n'a pas convaincu. Il a inquiété ses coéquipiers en chutant lourdement au sol après s'être pris le pied de Caceres en pleine tête. Logiquement remplacé à la mi-temps par Van der Vaart (5), qui eut du mal à entrer dans le bain. Placé assez haut pour forcer la décision, il joue un rôle prépondérant sur le 2e but en trouvant bien Van Persie. Auparavant, il avait buté sur le gardien (67e).

  • Sneijder (6) : voir ci-dessus.

  • Kuyt (5,5) : le Néerlandais le mieux entré dans le match. Disponible et inspiré, c'est lui qui allume la première mèche (4e). Mais il baissa vite d'un ton et eut tendance à trop chercher la solution individuelle, ce qui est plutôt rare pour lui. Il délivre un amour de centre à Robben pour le 3e but.

  • Robben (6) : très discret en première période car bien pris par la défense uruguayenne, il a enfin bénéficié d'espace en milieu de seconde période. Il aurait pu marquer sur un ballon repoussé par Muslera mais sa frappe du droit s'est envolée dans les nuages (67e). Et c'est finalement de tête qu'il va donner une plus grande ampleur au score, bien servi par Kuyt (73e). Il gâche un tête-à-tête avec Muslera en fin de rencontre (85e). Un bon match mais peut beaucoup mieux faire. Remplacé par Elia (90e).

  • Van Persie (5) : l'attaquant d'Arsenal n'a pas grossi son compteur but ce soir, et il n'en a quasiment jamais eu l'occasion. Très peu servi dans de bonnes conditions, il s'est surtout distingué par ses remises et ses déviations. C'est lui qui décale Sneijder sur le 2e but des Bataves.

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