Ali Ahamada : « J’ai réglé mes comptes avec Julien Cazarre »

Après une expérience contrastée en Turquie du côté de Kayserispor, Ali Ahamada (27 ans) est aujourd'hui sans club depuis janvier 2018. Il revient sur sa situation actuelle et sur son expérience turque. Entretien.

Par Curtis Macé
7 min.
Ali Ahamada @Maxppp

Foot Mercato : Vous êtes sans club depuis janvier 2018 et la fin de votre contrat avec Kayserispor, quel est votre quotidien actuellement ?

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Ali Ahamada: Je m’entraîne pour garder le rythme au club de chez moi, Martigues. Le matin, je m’entraîne avec le groupe et l'après-midi je suis avec un préparateur en salle de musculation ou en extérieur.

FM : Une signature avec le FC Martigues en National 2 pourrait être d'actualité ?

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AA: Ce n'est pas ma priorité car j'aimerais être dans un projet qui me permettrait de garder le statut de professionnel. Après je connais bien le club, Eric Chelle, le président et le maire, je sais très bien que c'est une opportunité que je pourrais avoir mais ce n'est pas ma priorité.

FM : Est-ce difficile d'être au chômage quand on est footballeur?

AA: Sincèrement, je ne m'y attendais pas aussi tôt. Ce n'est pas agréable surtout quand tu commences ta carrière jeune et que ça arrive très tôt. Tu n'es pas en fin de carrière donc c'est surprenant.

FM : Vous avez des touches avec des clubs actuellement?

AA: Oui j'ai des contacts avec des clubs. J'attends que tout cela se précise pour savoir vers quel club je vais m'orienter.

FM : Ce sont des clubs étrangers en majorité?

AA: Oui, ce sont des clubs étrangers. Il y a des clubs belges, grecs ou encore turcs. Malheureusement, un retour en Turquie peut être compliqué comme très simple car l'instabilité est assez délicate mais autrement les conditions de vie et les infrastructures sont très bonnes.

FM : Des noms précis de clubs?

AA: Pour le moment non, il n'y a rien de concret pour le moment, je suis encore dans l'attente.

FM : Un retour en France n'est donc pas forcément d'actualité ?

AA: Si, je suis intéressé, mais pour le moment je n'ai pas eu d'opportunité donc c'est pour cela mais sinon moi je n'ai aucun problème pour faire mon retour en France.

FM : Un projet d'un club de Ligue 1, Ligue 2 vous intéresse donc ?

AA: Oui bien sur, revenir là où tout a commencé c'est forcément intéressant.

FM : Il y a 1 an, vous deviez signer du côté de Metz, pourquoi le transfert a-t-il capoté ?

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AA: C'était par rapport à mon club turc qui a compliqué la chose en ne me transmettant pas le TMS (certificat de transfert), c'est ça qui a tout bloqué car on avait trouvé un accord avec Metz. La visite médicale était OK. Il y avait des arriérés qui n'avaient pas été payés par mon club et ils ont essayé de faire pression vis-à-vis de ça.

«J'ai réglé mes comptes avec Julien Cazarre»

FM : Vous étiez présent récemment sur le plateau de J+1, Comment s'est déroulé "LA" rencontre avec Julien Cazarre?

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AA: Ça s'est très bien passé. Maintenant c'est un sujet bouclé et j'ai réglé mes comptes avec lui. Je veux plus trop me pencher sur ça car ça a fait couler beaucoup d'encre. On a bien discuté, il a compris ce que je lui reprochais et maintenant c'est du passé.

FM : L'histoire se finit bien pour le coup...

AA: Oui bien entendu, il suffisait juste de se dire les choses. Julien a pu me comprendre et me connaitre car il ne me connaissait pas personnellement et cela a facilité pour arranger les choses.

«En Turquie, les dirigeants font un peu n'importe quoi...»

FM : Lors de votre arrivée en Turquie, le poste de numéro 1 vous avait été promis ?

AA: Oui c'était le cas, ça s'est super bien passé. Quand je suis arrivé en janvier, le coach voulait tout de suite me faire jouer quelques jours après ma signature. J'ai joué au bout d'une semaine et j'ai par la suite enchaîné les matchs. J'ai même été élu meilleur gardien de la Ligue. Fenerbahçe, Galatasaray et Besiktas s'étaient même positionnés pour me recruter mais le président avait refusé toutes les propositions. Quand les trois meilleures équipes du championnat turc te courtisent, ça fait forcément plaisir et cela veut dire que j'avais bien travaillé. C'était même inimaginable de recevoir ces propositions. Quand je jouais là-bas, j'ai vu l'engouement dans les stades, l'atmosphère était impressionnante.

FM : À choisir, vous préférez l'ambiance dans les stades de Ligue 1 ou dans les stades turcs?

AA: En Turquie, ce sont des fanatiques et c'est vraiment agréable. Mais au niveau sécurité ce n'est pas le top et c'est vraiment ce qui enlève la magie des fumigènes et de l'ambiance. Même à l'entrainement, les supporters étaient présents avec des fumigènes. En France, je n'ai pas connu cela car c'était interdit. C'est totalement différent.

FM : Regrettez-vous cette expérience en Turquie ?

AA: Non pas du tout. Le seul point négatif c'est juste l'instabilité. N'importe quel autre joueur passé là-bas confirmera mes propos. Les conditions de vie, d’entraînement, la relation avec les supporters sont assez incroyables. Ils vivent le football comme personne et c'est vraiment magnifique. L'instabilité des clubs gâche un peu tout cela et ils font un peu n'importe quoi au niveau des lois et de la protection des joueurs.

«Un retour au TFC m'intéresse...»

FM : Quel souvenir gardez-vous de votre but incroyable en ligue 1 contre Rennes, le 22 septembre 2012 ?

AA: Ça reste un moment magique, qui a marqué l'histoire du poste de gardien car ce n'est pas tous les jours qu'un gardien marque en Ligue 1. Je suis le second après Grégory Wimbée en 1996 donc ce sont des souvenirs qui vont rester. C'était un moment inoubliable.

FM : Que pensez-vous du TFC version 2018/2019 sous Alain Casanova que vous connaissez bien ?

AA: Il est arrivé avec une bonne philosophie de jeu, ça joue beaucoup au ballon. Malheureusement parfois à trop vouloir jouer, ce n'est pas toujours payant. Je pense qu'il a voulu changer l'étiquette de coach défensif qu'on lui avait collé. Je regarde quand je peux. J'essaye de voir leurs matchs bien sûr.

FM : Un retour au TFC dans le futur est envisageable?

AA: Oui pourquoi pas ! Étant donné que j'ai vécu beaucoup de bons moments là-bas, que j'ai été révélé au TFC et que je connais tout le monde au club, un retour ne me poserait pas de problème. C'est un club important pour moi.

Une qualification à la CAN 2019 pour les Comores serait «historique»

FM : Concernant la CAN 2019, tout est encore possible pour une éventuelle qualification des Comores, une victoire contre le Cameroun et la qualification serait en poche, vous y croyez ?

AA: Oui j'y crois. On a deux options pour une qualification. Soit on se qualifie en faisant un résultat sur le terrain du Cameroun, soit on gagne par tapis vert en passant par le tribunal du sport pour faire respecter le règlement. Il y a un article qui dit que quand on retire le droit d'organisation d'une compétition à un pays, il se doit de payer une amende voire d'être disqualifié de cette dernière. C'est un cas différent du Maroc. Le problème est que la double sanction n'est pas encore infligée au Cameroun. On essaye de voir pour que cette histoire soit réglée avant le match (22 mars prochain), sinon on ira jouer à 200% le match. En cas de qualification, on fera le maximum pour aller le plus loin possible. Mais ce sera avant tout une grande chose et une grande fierté de participer à la CAN 2019.

FM : Ce serait historique que les Comores se qualifient pour une Coupe d'Afrique des Nations car ce serait la première fois.

AA: Oui ce serait vraiment historique ! La sélection est toute récente et elle est vraiment bien en place depuis 2014 et la nomination du sélectionneur Amir Abdou. Il a construit quelque chose de concret et professionnel pour que les Comores soient une équipe qui tienne la route. Nous sommes une sélection comme les autres désormais. D'autres sélections sont plus en galère que nous, on n'a pas forcément des grands moyens mais on se débrouille.

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