OM - PSG : les notes du match
L’OM, qui accueillait le PSG pour un Classique au sommet, a rapidement été dépassé par les Parisiens, encaissant trois buts en première période et perdant Harit sur carton rouge discutable. La seconde mi-temps a vu le PSG gérer tranquillement son avance tandis que Marseille, réduit à dix, cherchait seulement à limiter les dégâts.
Un Classique bouillant. Car pour la première fois depuis longtemps, c’est un OM qui squatte le haut du classement qui recevait le PSG à l’Orange Vélodrome. C’était aussi la première confrontation entre deux maîtres tacticiens, Roberto De Zerbi et Luis Enrique, qui n’ont finalement pas fait de folie dans leurs compositions d’équipe. Classique, les deux onze l’étaient, dans la lignée des dernières sorties. Avec une petite subtilité côté parisien, puisque c’est Ousmane Dembélé qui endossait le rôle si contesté de faux numéro 9, laissant ainsi le couloir droit à Kang-In Lee.
C’étaient les Parisiens qui dominaient le début de rencontre, avec une qualité technique supérieure. Cela allait vite, trop vite pour les Marseillais qui encaissaient un but dès la 7e minute. Déboulé de Nuno Mendes servi par Barcola, centre devant le but, Rulli qui repousse et le ballon revenait sur João Neves qui n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (0-1, 7e). Douchés, les Olympiens essayaient de réagir, mais courraient surtout après le ballon. Et cela empirait quelques minutes plus tard. Harit intervenait en retard sur Marquinhos. Après un moment d’hésitation, l’arbitre M. Letexier décidait de le sanctionner d’un carton rouge direct, assez sévère. Voilà qui minait encore plus les Marseillais et qui ruinait un peu le scénario de la rencontre.
Une deuxième période inutile
Et puisque cela tournait au cauchemar pour l’OM, autant y aller à fond. Sur un centre presque anodin d’Hakimi, Balerdi détournait le ballon dans son propre but alors que Rulli était sorti des cages (0-2, 28e). Le calvaire n’était pas encore fini. Dembélé déboulait, croisait sa frappe. Le ballon lui revenait dans les pieds malgré la présence de Kondogbia, et il pouvait tranquillement offrir un but facile à Barcola (0-3, 40e). Pour les supporters marseillais, c’en était trop, et certains décidaient de quitter le stade avant même la mi-temps.
Au retour des vestiaires, De Zerbi effectuait deux changements avec les sorties de Greenwood et Wahi, pour Rowe et Koné. Mais cela ne changeait pas à la physionomie du match, qui tournait à un exercice de conservation de balle pour le PSG, assis sur cette avance confortable. Luis Enrique en profitait pour faire reposer ses cadres, et il sortait ainsi Nuno Mendes, puis Barcola et Zaïre-Emery. Fabian Ruiz et Désiré Doué auraient pu alourdir le score avec plus de précision. Les Olympiens semblaient juste déterminés à ne pas encaisser de nouveau but, pendant que le PSG jouait sur un petit rythme. Deux ingrédients qui ont composé la recette d’une deuxième période lénifiante.
Homme du match : Neves (8) : premier Classique et premier but avec le Paris Saint-Germain, au meilleur des moments pour le Portugais (7e, 0-1) ! Après le centre à ras-de-terre de Barcola, il profite de ce ballon mal repoussé par Geromino Rulli pour récupérer le ballon et le mettre au fond des filets. En plus de sa réalisation, le milieu a répondu présent dans les duels (8 gagnés sur les 10 disputés) et dans la progression du ballon. Remplacé par Marco Asensio (78e), qui voit sa double tentative être arrêtée par Rulli (87e).
Olympique de Marseille
- Rulli (3) : son match commence par une première occasion de Dembélé assez simple à capter (3e). C’est ensuite une longue descente aux enfers pour le portier marseillais. Dès la 6e minute, il réalise une très mauvaise sortie, où il repousse un ballon dans les pieds de Neves (6e). Ce qui coûte le premier but à son équipe. Il anticipe, par la suite, mal l’action du but contre son camp de Balerdi (29e). Pas plus actif sur le but de Barcola avant la mi-temps (40e). Un rare bon arrêt vient clore sa mauvaise période (45e), sur une frappe d’Hakimi, cependant hors-jeu. Un peu plus en jambe dans le second acte, il réalise quelques arrêts honnêtes.
- Murillo (5) : rare satisfaction dans le marasme collectif marseillais. Son premier duel du match contre Barcola est solidement repoussé (2e) dans sa surface. Quelques minutes plus tard, le Panaméen réalise un joli tacle, de nouveau, sur Barcola (4e). Toujours face au jeune attaquant parisien, le défenseur marseillais l’empêche de l’entrée dans la surface (8e). Un peu moins attrayant offensivement, Murillo ne se distingue que légèrement du reste du XI marseillais ce soir.
- Balerdi (2) : auteur d’interventions moyennes depuis le début du match, il sombre totalement à la demi-heure de jeu. Balerdi tue le match de son équipe, déjà bien entamé par le carton rouge d’Harit, d’un but contre son camp complètement évitable (29e). Totalement passif sur le but de Barcola (39e), il continue de livrer une mauvaise copie durant l’ensemble de sa partie. Le brassard de capitaine serait-il un poids trop lourd à porter pour le jeune défenseur ?
- Kondogbia (2) : après quelques prestations assez sympathiques depuis le début de saison, Kondogbia retombe tranquillement dans ses travers. Son tacle sur Dembélé (38e) en retard permet au ballon de rester dans la surface et coûte finalement un but. Sur de nombreuses actions, le joueur, aligné en défense centrale, ne savait pas vraiment quoi faire de ses ballons.
- Brassier (2) : que dire de son match ? Aligné sur le côté gauche de la défense, il ne commence pas très bien son match avec un premier ballon perdu et envoyé en touche dès la première minute de jeu. Sur cette mauvaise vague, il a continué de surfer sur les ratés et les pertes de balle (7 au total). Après un début de saison compliqué dans son nouveau club, Brassier continue d’accumuler les mauvaises prestations.
- Højbjerg (3,5) : auteur d’un bon début de saison sous ses nouvelles couleurs olympiennes, ce match est cependant loin d’être une référence pour le milieu de terrain danois. Peu en vue, il commet une vilaine faute sur Neves (23e). Højbjerg tente plus tard de percer la défense parisienne, mais est stoppé par Pacho (45e). Pas son meilleur match sous la tunique phocéenne.
- Rabiot (3,5) : Adrien Rabiot n’a pas réalisé un grand match, ni même un bon match, à l’image de l’ensemble de la formation phocéenne. Le milieu de terrain n’aura toutefois pas rendu une si mauvaise copie que cela. Il aura su, à de nombreuses reprises, conserver le ballon à des moments clés du match. Ses actions offensives seront pour la plupart assez compliquées. Peu inspiré, pas assez physique, il n’a pas assez pesé pour porter sur ses épaules le milieu de terrain de l’OM.
- Harit (non noté) : les rares ballons touchés par Amine Harit, durant les quelques minutes jouées, n’auront pas été très intéressants. Il perd la sphère de manière très dangereuse (10e), ce qui procure une grosse occasion aux adversaires du soir. Son carton rouge contestable (20e), après une faute sur Marquinhos, ne pourra pas lui être plus reproché que cela, tant la couleur du carton semble discutable.
- Greenwood (3) : premier classique raté pour Greenwood. À la 14e minute de jeu, il réalise un beau passement de jambes, puis revient dans l’axe pour envoyer un centre à Henrique qui loupe totalement sa reprise. Ce sera l’une, voire la seule bonne action de sa partie. Peu avant la fin de la première période, il tente un dribble, parfaitement raté (45e+4), qui sera sa dernière action de la rencontre. Remplacé par Jonathan Rowe à la mi-temps (4). L’attaquant, spécialiste des fins de matchs en fanfare, n’aura pas réitéré l’exploit contre l’OL. Il n’aura cependant pas été mauvais sur le peu qu’il a eu à faire.
- Wahi (2) : techniquement en dessous, des appels inexistants… une première période fantomatique pour Wahi. Sa conduite de balle, catastrophique, conduit à la 36e minute à une situation difficile qui permet aux Parisiens de partir dans un contre dangereux. Seulement 22 ballons touchés pour le buteur marseillais. C’est toujours trop peu. Remplacé par Ismaël Koné (3) à la mi-temps. Qui n’a pas pesé sur la fin de la rencontre.
- Luis Henrique (2) : sur sa première grosse occasion de la rencontre, il loupe totalement sa reprise sur un bon centre de Greenwood (14e). Le joueur brésilien a ensuite disparu. Invisible, il aura aussi accumulé les pertes de balles (11 au total). Ses appels, trop peu nombreux, n’auront pas dynamisé l’attaque marseillaise. Remplacé par Pol Lirola (85e) qui n’a pas pu se distinguer en bien ni en mal.
Paris Saint-Germain
- Donnarumma (6) : le portier italien a passé une soirée très tranquille à l’Orange Vélodrome, avec uniquement un arrêt à réaliser sur une frappe contrée en première mi-temps. La seconde période a été encore plus ennuyeuse pour lui, qui n’a pas eu à s’employer à une seule reprise. Une bonne soirée au boulot pour Gianluigi Donnarumma.
- Hakimi (6,5) : comme à chaque match, le Marocain s’est beaucoup porté vers l’avant, pour mettre le feu à l’arrière-garde marseillaise, notamment par ses centres. Le deuxième but du PSG (29e) intervient après un nouveau centre de sa part, détourné par le capitaine olympien Leonardo Balerdi (29e). En début de seconde période, il doit avoir deux passes décisives, mais Barcola (47e) et Ruiz (81e) ne cadrent pas leur frappe. Son match a également été facilité par Luis Henrique, fantomatique lors de ce Classique.
- Marquinhos © (6,5) : le capitaine parisien n’a été bougé qu’à une seule reprise par les Phocéens - sur la faute de Harit, sanctionné d’un carton rouge (20e). Sinon, le joueur le plus capé de l’histoire du club parisien a remporté le peu de duels qu’il a eu à disputer (3 duels remportés sur 4) et s’est même permis de frapper au but (70e).
- Pacho (7) : l’Olympique de Marseille n’a rien eu à se mettre sous la dent. Parce que les Phocéens ont été réduits à dix après 20 minutes de jeu et, car l’international équatorien a rapidement calmé les quelques offensives marseillaises, comme sur son bon retour face à Elye Wahi (29e) ou son tacle contre Pierre-Emile Hojbjerg (45e+1). Impressionnant depuis le début de la saison, il l’a encore été ce soir, sur le peu de travail qu’il a eu.
- Mendes (6,5) : contrairement à ses dernières sorties, le latéral portugais s’est projeté offensivement pour apporter du danger sur son couloir gauche. C’est par ailleurs son centre qui a entraîné le but de Neves (7e). Défensivement, Mason Greenwood n’a pas vu le jour devant lui, sans pour autant que l’ancien du Sporting n’ait pas beaucoup s’employer. Remplacé par Lucas Beraldo (50e), qui a occupé un registre plus défensif et qu’il a permis à Luis Enrique de mettre en place une défense à 3 dans le second acte, qui n’a pas été mis en danger.
- Vitinha (7) : de retour dans le onze de départ après avoir entamé la rencontre contre le PSV, le milieu de 24 ans a repris sa place plus bas dans l’entrejeu parisien où il s’est contenté du minimum. Des transmissions globalement réussies, des longs ballons distillés, et surtout, de nombreuses récupérations (12 au total). Mais également plusieurs pertes de balles, sans conséquences.
- Zaïre-Emery (7,5) : le jeune milieu parisien a très certainement réalisé sa meilleure prestation depuis un long moment. Beaucoup de courses à la perte pour empêcher le milieu olympien de ressortir le ballon, le joueur de 18 ans a été bon dans ses transmissions et impactant dans le duel. Remplacé par Fabian Ruiz (67e), qui doit mettre le ballon au fond des filets après le super service de Hakimi (79e) et qui voit sa nouvelle tentative stoppée par Rulli (90e).
- Neves (8) : voir ci-dessus
- Lee (5) : Luis Enrique a gardé sa confiance envers lui malgré sa performance ratée contre le PSV en Ligue des champions. Aligné souvent dans l’axe en tant que faux numéro 9, le Sud-Coréen a finalement collé le côté droit. Mais mis à part ses relais avec Hakimi sur le couloir droit, l’ancien joueur de Majorque n’a pas fait grand-chose dans cette rencontre. Remplacé par Senny Mayulu (78e), qui disputait son premier Classique à 18 ans.
- Dembélé (7) : l’ancien joueur du FC Barcelone a été très actif dans cette position axiale, qu’il a à plusieurs reprises occupé en seconde partie de saison dernière. Auteur de la première frappe cadrée du match (4e), l’international français est redescendu pour participer et pour aérer le jeu. Il a également repris son côté préférentiel sur le côté droit pour accélérer et percuter, comme à son habitude. Le troisième but parisien (40e), vient de sa frappe repoussée par Rulli quelques secondes auparavant, avant qu’il ne reprenne le ballon pour trouver Barcola au second poteau. Mais comme face au PSV en milieu de semaine, Dembélé a pêché dans la finition et doit terminer ce choc avec au moins un but, mais son tir – après un excellent service de Barcola – est non cadré (56e).
- Barcola (6,5) : impliqué sur le but de Neves puisque c’est lui qui décale Nuno Mendes pour le centre, l’ancien Lyonnais a eu beaucoup de déchet dans ses dribbles et a longtemps été barré par Murillo sur son côté gauche. Mais le meilleur buteur du championnat a été présent au bon moment — au second poteau à la réception de la passe de Dembélé — pour inscrire le troisième but parisien (40e). Il doit mettre un doublé, après un très bon service de Hakimi, mais il rate totalement sa reprise (47e). Malgré son but, le meilleur buteur de Ligue 1 n’a pas réalisé sa meilleure prestation sous les couleurs parisiennes. Remplacé par Désiré Doué (67e), qui s’est emmêlé dans des arabesques souvent inutiles au lieu de jouer simple. Sa première frappe a été stoppée par Rulli (72e), sa seconde tentative a été captée (81e).