À quatre jours de recevoir l’Atlético de Madrid, le PSG s’est imposé face à Lens (1-0). Mais cette victoire, à 11 contre 10, ne dit pas tout des difficultés rencontrées par les Parisiens ce soir…
Solide leader de Ligue 1 avant de défier le RC Lens pour le compte de la 10e journée, le Paris Saint-Germain avait l’opportunité de réaliser une très belle opération comptable après la défaite de l’AS Monaco face à Angers, vendredi soir. Organisés en 4-3-3 avec la titularisation de Safonov et Ruiz, les hommes de Luis Enrique ne tardaient d’ailleurs pas à faire sauter le verrou de la défense lensoise. Evitant le tacle de Gradit, Barcola s’offrait un rush solitaire avant de servir Dembélé, seul pour reprendre du pied droit au second poteau (1-0, 4e). Mis en confiance, les Rouge et Bleu ne baissaient pas le pied et manquaient de peu le break. D’abord sur une frappe en première intention de Ruiz, servi en retrait par Hakimi, avant que Dembélé ne trouve le montant gauche de Samba (15e).
En grande souffrance face aux vagues parisiennes et incapable de se montrer véritablement dangereux aux abords de la surface francilienne, le RC Lens de Will Still, aligné en 3-4-3, perdait également Sotoca sur blessure (17e). Malgré ce début de match cauchemardesque et une nouvelle frappe de Ruiz captée par le dernier rempart artésien (30e), les visiteurs s’enhardissaient au fil des minutes et profitaient de la maladresse des champions de France en titre dans les derniers mètres. Si Machado mettait une première fois Safonov à contribution en claquant une tête smashée entre Hakimi et Marquinhos (32e), Samba sortait lui le grand jeu face à Asensio pour maintenir son équipe en vie (35e).
Le PSG prend déjà le large en tête du classement
Après une légère inquiétude concernant Dembélé, victime d’un mauvais coup, les Parisiens se procuraient deux nouvelles occasions juste avant la pause mais Asensio voyait sa première tentative terminer dans le petit filet lensois (42e) avant de buter sur Samba encore impérial (43e). Trop brouillon dans le dernier geste, à l’image d’un nouveau deux contre un mal géré par Barcola (45+4e), le PSG virait malgré tout en tête à la pause. Au retour des vestiaires, les débats s’équilibraient largement mais aucune des deux formations ne parvenait à se procurer de réelles situations. Un choc qui allait finalement connaître un nouveau tournant à l’heure de jeu. Coupable d’un tacle dangereux sur le tibia droit d’Hakimi, Khusanov était finalement expulsé par Willy Delajod après intervention du VAR (59e).
En infériorité numérique et très nerveux, les Lensois continuaient malgré tout de jouer leur va-tout, à l’image d’Ojediran, tout proche d’égaliser après un tir contré par Marquinhos (68e). Sous pression, le PSG repartait à l’attaque mais Barcola, auteur d’une belle frappe enroulée, tombait encore sur un Samba des grands soirs (72e). Entré en jeu quelques minutes plus tôt, Doué passait tout proche du break mais sa tentative fuyait de peu le cadre lensois (76e). Qu’importe (ou non ?), le club de la capitale ne craquait pas et validait un nouveau succès. Avec cette victoire (1-0), le Paris Saint-Germain conforte sa première place et prend six longueurs d’avance sur l’AS Monaco. Lens enchaîne une deuxième défaite de rang et recule au 7e rang.
Homme du match : Samba (7,5) : une prestation XXL. Difficile de lui imputer le premier but parisien, où il est livré à lui-même et totalement abandonné par sa défense. Il réalise ensuite un bel arrêt réflexe devant Ruiz (15e), puis un exploit en face à face devant Asensio (35e), même si c’est sa relance dangereuse qui est à l’origine de l’action. Il s’emploie bien devant son coéquipier en sélection, Barcola, avant la pause (43e), et lui retire un but qui prenait la direction de sa lucarne (73e). Encore deux arrêts pour maintenir son équipe à flot (76e, 77e).
Paris Saint-Germain
- Safonov (5) : pour son troisième match en championnat dans les cages parisiennes, le portier russe n’a pas eu beaucoup de travail à réaliser durant les 45 premières minutes face aux offensives artésiennes. La frappe de Zaroury (22e) et la tête de Machado (32e) ont représenté ses seuls "dangers". En revanche, il a beaucoup été utilisé dans la première relance par ses coéquipiers - comme en témoigne son nombre important de ballons touchés (38) - et a alterné entre jeu court avec ses défenseurs et jeu long pour trouver ses attaquants. Avec plus ou moins de succès. En deuxième période, Lens n’a pas su le mettre plus en danger que cela.
- Hakimi (6) : très bon à l’Orange Vélodrome le week-end dernier, le Marocain a encore répondu présent sur le plan offensif où ses combinaisons avec Vitinha et Dembélé ont fait mal aux Lensois. Lancé sur le côté droit par Asensio, il bouge Kevin Danso avant de trouver Ruiz qui bute sur Samba (15e). Fauché par Khusanov, qui a écopé d’un second carton jaune (59e), il n’a été inquiété par Zaroury, ni par Machado sur le plan défensif.
- Marquinhos © (6,5) : le Brésilien avait souvent un coup d’avance sur les offensifs lensois, comme sur son intervention devant Zaroury (38e). En début de seconde période, il a montré de la nervosité et a été sanctionné d’un carton jaune après avoir rendu justice à Hakimi, qui venait d’être taclé par Khusanov. Mais, il a rapidement repris ses esprits pour rattraper la petite bévue de Pacho face à Ojediran (68e).
- Pacho (6,5) : après avoir muselé Elye Wahi dimanche dernier, l’international équatorien a su faire le job face à M’Bala N’Zola, en empêchant l’Angolais d’être dangereux dans sa surface. S’il s’est troué sur son intervention devant Ojediran, mais bien rattrapé par Marquinhos (68e), l’ancien joueur de Francfort a encore sorti une belle prestation derrière, avec notamment six duels remportés sur 7 au sol.
- Mendes (5) : le latéral gauche portugais n’a pas été mis en difficulté par Chavez, qui s’est constamment remis sur pied gauche pour être dangereux, sans succès. Auteur d’un très bon retour devant l’Équatorien (7e), il revient rapidement pour mettre un terme au contre nordiste (36e). En revanche, il s’est moins projeté, contrairement au week-end dernier, même s’il peut terminer ce PSG-Lens avec un but. Mais Samba s’est encore une fois interposé (78e).
- Neves (7) : meilleur joueur sur la pelouse de Marseille lors du Classique, le milieu de terrain d’1,74m a de nouveau répondu présent dans les duels - 12 remportés sur 15 - face aux milieux lensois et notamment Adrien Thomasson, avec qui il s’est frictionné en première mi-temps. En revanche, il a eu plus de déchets que sur ses dernières sorties (17 pertes de balle), sans conséquences, tant son impact dans le milieu de terrain parisien est énorme.
- Vitinha (7) : la pointe basse du milieu parisien a encore dicté le jeu de l’équipe de Luis Enrique. Également présent dans l’impact physique - 7 duels gagnés sur les 7 disputés - face aux Lensois, le Portugais a su calmer le jeu quand il le fallait et l’accélérer quand il en avait l’occasion. En seconde période, il a profité de la supériorité numérique parisienne pour s’aventurer plus haut sur le terrain.
- Ruiz (5,5) : au départ du but de Bradley Barcola, même si sa passe est prolongée par Chaves, le milieu de terrain ibérique a été actif dans les 30 derniers mètres pour apporter du danger dans la défense lensoise. Mais contrairement à l’Euro, il est moins efficace face au but. Par deux fois, Brice Samba a pris le meilleur sur lui (15e et 30e). Remplacé par Warren Zaïre-Emery (71e), dont la tentative est trop axiale pour inquiéter Samba (76e).
- Dembélé (7) : de retour sur l’aile droite, après avoir occupé un rôle axial à Marseille, le numéro 10 parisien a inscrit son cinquième but de la saison en championnat - son premier but depuis le 21 septembre dernier - après une passe de Barcola (4e, 1-0). Mais il a aussi repiqué au centre, comme sur ce tir qui touche le poteau droit de Samba (15e). Son duo avec Hakimi a été l’un des points forts du PSG dans cette rencontre avec l’un qui rentrait à l’intérieur tandis que l’autre prenait le côté droit. Touché au mollet au cours de la première période, il a été remplacé lors de la seconde, en prévision de la rencontre face à l’Atlético de Madrid en Ligue des champions. Remplacé par Kang-in Lee (61e), dont la frappe est passée juste à côté du but de Samba (67e).
- Asensio (5) : comme souvent lorsqu’il est à ce poste de faux 9, l’Espagnol est beaucoup redescendu pour participer au jeu - ce qui a permis à Ruiz et Neves de se projeter en attaque - et pour combiner avec ses partenaires. Mais il a encore une fois péché dans la finition. Après avoir vu sa première tentative être stoppée par Samba (35e), il s’emmène le ballon vers l’extérieur et voit sa frappe passer à côté du petit filet (42e) et ne trouve pas Dembélé après le décalage de Barcola (44e). En seconde période, il est fauché par Gradit alors qu’il partait au but (47e), avant de s’éclipser jusqu’à sa sortie. Remplacé par Désiré Doué (71e), qui s’est procuré plusieurs occasions sans pour autant parvenir à battre un Brice Samba en feu.
- Barcola (6,5) : il ne lui aura fallu que quatre minutes pour être décisif en débordant sur son côté gauche et en délivrant une passe décisive pour Dembélé (4e, 1-0). Mais comme face à Marseille, le meilleur buteur de Ligue 1 a multiplié les mauvais choix, alors qu’il a souvent pris le dessus sur Chávez et Granit. Il doit mieux jouer les contres (2e et 24e) et doit donner le ballon à Neves (45e+4). En seconde période, il centre dans le dos d’Asensio (66e), avant de voir Brice Samba s’envoler sur sa frappe enroulée (72e).
Lens
- Samba (7,5) : voir ci-dessus
- Chavez (4) : quatre minutes lui ont suffi pour mettre Lens dedans. En sortant aléatoirement, il a exposé son équipe qui a concédé l’ouverture du score de Dembélé instantanément (4e). Des choix très souvent approximatifs, un placement parfois grossier, et des centres pas toujours précis… Il reste l’auteur d’un bon retour sur Barcola (24e). Bien trop gentil devant Doué, il se fait enrhumer (82e).
- Gradit (3) : il n’est pas tout net sur le but de Dembélé en début de rencontre. Au départ de l’action, c’est lui qui remet Barcola en jeu par son tacle. Rarement accordé à Chavez, il a laissé des espaces béants dans son dos, que n’ont, heureusement, pas toujours su exploiter les Parisiens. En un contre un, Barcola l’a souvent fait passer pour un plot, et il a manqué de dureté sur certains duels. Il est averti après un tacle encore en retard sur Asensio (48e), et est remplacé par Malang Sarr (62e). L’ancien de Chelsea réalise une intervention en pompier de service devant Doué (77e).
- Danso (2) : l’Autrichien a erré comme une âme en peine ce soir au Parc. Son duel avec Hakimi sur lequel il se fait vulgairement bousculer (15e) avait déjà annoncé la noirceur de sa soirée. Quelques instants plus tard, son intervention est absolument maladroite, et il peut s’estimer heureux de ne pas concéder le penalty avec cette main (19e). Il perd un ballon dangereux à 20 mètres de sa surface, même si les torts sont partagés avec Samba, auteur d’une mauvaise relance (35e). Un placement approximatif qui couvre encore Asensio (43e), et une intervention trop timide sur Doué (77e). Il se fait encore dévorer par Doué bien trop facilement (90+2e). Le duel, pourtant réputé pour être sa qualité première, a surtout ressemblé à une défaillance ce soir.
- Khusanov (2) : révélation du début de saison lensois, l’homme qui valait 100 millions selon Danso est passé à côté de son match, et c’est un euphémisme. Il oublie la présence de Dembélé dans son dos sur le premier but, et comme Danso et Gradit, il est rarement sorti dans le bon timing lorsque Lens voulait enclencher un pressing. Une nouvelle relance qui expose son équipe (43e), et une vilaine faute sur Hakimi qui lui coûte une expulsion (60e).
- Machado (4) : si prompt à animer son couloir habituellement, le Colombien a cette fois été beaucoup mons actif. La faute à un Achraf Hakimi inoxydable, qui a constamment limité son influence et l’a forcé à défendre. Sur sa rare montée, il voit sa tête captée par Safonov (33e), mais ses centres ont trop peu trouvé destinataire. Parmi les 5 défenseurs, il a quand même été le plus rassurant, ou le moins inquiétant, c’est selon.
- Diouf (6) : ses orientations et ses projections ont fait un grand bien à son équipe, surtout en première mi-temps, et il a généralement été l’inventeur des situations lensoises. Une action de classe lorsqu’il élimine Neves (26e), une incursion qui mène à une belle occasion en seconde période (54e), et un nouveau numéro en solitaire lorsqu’il élimine trois Parisiens (55e). Il arrive en bout de course sur cette action initiée par Zaroury (77e). Du déchet technique en fin de match. Remplacé par Pereira da Costa (82e), auteur d’une belle orientation (84e), qui aurait dû accoucher sur une situation artésienne.
- Thomasson (3) : dans ce nouveau rôle de numéro 6, l’ancien Nantais a failli à sa tâche, à savoir verrouiller l’entrejeu. Il a semblé régulièrement, voire constamment, loin des actions. Trop facilement transpercé, il est à la dérive sur cette opportunité gâchée par Ruiz (15e), et a globalement défendu sur les talons. Avec ballon, il a donné la sensation de se chercher en permanence dans les circuits de passe. Une soirée à l’ombre, et un manque d’influence criant. Remplacé par El Aynaoui (62e), qui est entré avec personnalité. Il a eu le mérite de s’embarquer dans une action en solitaire, mais sa frappe a été contrée par Marquinhos (68e).
- Zaroury (3) : l’international marocain n’a pas été dans le ton de la rencontre. Une belle ouverture pour Nzola en début de match, mais beaucoup de superflu ensuite. Il a parfois trop tricoté, ce qui a pu ralentir certaines situations de contre (34e), ou n’a pas fait les bons choix, comme sur cette action où il se jette dans la gueule du loup en optant pour la solution individuelle devant Marquinhos (38e). Il n’a jamais trouvé le bon rythme quand il a tenté de combiner, sauf sur cette dernière action où il est l’auteur d’un très bon centre pour Diouf (77e). Remplacé par Labeau-Lascary (80e), qui n’a pas vraiment eu l’opportunité de s’exprimer.
- Nzola (3) : pas besoin d’attendre cette rencontre pour savoir qu’exister face à Pacho est une mission périlleuse. Ce soir, l’Angolais s’est contenté de miettes et n’a pas vraiment pu exister. Il a mis beaucoup de volonté, c’est une certitude, mais a souvent couru dans le vide, et s’est rendu coupable de nombreuses approximations techniques. Il a aussi gâché des situations de contre, généralement mal exploitées.
- Sotoca (non-noté) : il n’a pas eu le temps d’exister, qu’il s’est blessé (17e). Remplacé par Ojediran (3) à la 20e minute, maladroit et auteur d’une vilaine faute dès son entrée en jeu sur Neves. Il a accusé un lourd déchet technique, et aurait pu coûter un but à son équipe en perdant un ballon devant sa surface (50e). De l’envie, mais parfois trop, ce qui l’a poussé à faire des fautes parfois évitables. Une belle action qu’il se construit seul, quand même, après avoir récupéré le ballon, mais sa frappe est détournée par Marquinhos (68e).