Ligue 1

Entretien avec... Fabrice Abriel : « Je veux jouer tous les matches »

Par Aurélien Léger-Moëc
5 min.

Et si la véritable trouvaille marseillaise s'appelait Fabrice Abriel ? Débarqué sur la Canebière le 27 juillet et présenté le même jour que Fernando Morientes, l'ancien Lorientais n'est pas la figure de proue du recrutement phocéen. Mais en quelques matches amicaux et en raison de la blessure de Lucho Gonzalez, il s'avère être un élément précieux dans l'effectif de Didier Deschamps. Une chose est sûre, Fabrice Abriel ne posera pas de problèmes à son entraîneur, tant par sa polyvalence que par son sens du collectif particulièrement aiguisé. Pour Footmercato, le milieu de terrain revient sur ses premières sensations à l'OM et sur l'ambitieuse saison qui l'attend.

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Footmercato : Quel bilan faites-vous de vos premiers pas à l'Olympique de Marseille ?

Fabrice Abriel : Je me suis bien adapté, il y a une bonne ambiance. Et surtout, les victoires accélèrent l'adaptation.

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FM : Ressentez-vous la puissance physique de l'effectif marseillais dont on parle tant ?

FA : On essaie de tous faire beaucoup d'efforts dans l'aspect collectif. Parce qu'on sait que souvent Marseille, ou d'autres grandes équipes, pêche par excès d'invidualisme. On sait que c'est là-dessus qu'on doit faire la différence. Tant qu'on aura un bloc compact et agressif à toutes les lignes, on ne sera pas loin de la vérité.

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FM : Avez-vous l'impression de prendre le dessus plus facilement sur vos adversaires ?

FA : Oui, car on a marqué rapidement lors des deux premiers matches et puis on peut marquer à n'importe quel moment. Le plus important, c'est qu'on sente que l'équipe travaille bien défensivement. Ne pas prendre de buts, c'est mettre toutes les chances de son côté pour gagner le match. <br

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« Une force au-dessus de la moyenne »

FM : Vous avez effectué votre préparation à Lorient avant d'arriver à l'OM. Quelles différences vous ont marqué entre les deux préparations ?

FA : Je n'ai pas fait les deux préparations. Avec Lorient, la préparation est beaucoup plus intense niveau course. Ce qu'on demande dans le jeu à Lorient, pour pallier nos manques individuels par un collectif irréprochable, c'est beaucoup d'efforts, de courses. Donc on travaille beaucoup cela à l'entraînement. Donc je suis arrivé à Marseille assez « frais ». Même si je ne suis pas au top, j'étais prêt tout de suite et bien sur le terrain. J'ai pris la préparation en cours.

FM : Un joueur vous a-t-il impressionné particulièrement à votre arrivée à Marseille ?

FA : Non, sur le terrain personne en particulier. Tout le monde mérite de porter ce maillot et ils ont tous une qualité, une force au-dessus de la moyenne par rapport à ce que j'ai pu connaître dans les autres clubs. Mais tout doit être mis au service du collectif. C'est l'intérêt.

FM : Vous êtes loués par votre état d'esprit, vos performances avec l'OM sont bonnes. Mais pourtant, le retour de Lucho Gonzalez et les bonnes prestations de Benoît Cheyrou vous condamnent au banc de touche. N'est-ce pas frustrant ?

FA : Non, et je n'y pense pas du tout. Pour moi, le principal est de prendre les matches les uns après les autres. Je me bats pour que l'équipe gagne. L'essentiel, c'est de gagner le titre, ou au moins quelque chose. Il faut faire une grosse saison ensemble. La différence se fera là : chacun devra apporter, au moment où il joue, une plus-value. C'est comme ça. Dans les grands clubs, il y a de la concurrence. À nous d'être intelligents et de bien l'utiliser. <br

« L'essentiel, c'est de gagner le titre »

FM : Comprenez-vous toutefois que, pour certains joueurs titulaires la saison dernière comme Valbuena ou Hilton, il est plus difficile d'accepter leur nouveau statut ?

FA : Oui, c'est difficile à accepter et je le comprends. Moi j'ai toujours joué tous les matches tous les ans depuis que je joue au football. Bien sur que ce sera difficile, même pour moi d'accepter. Mais le principal n'est pas là. Tant qu'on gagne, il faut qu'on sente toute l'équipe concernée derrière le résultat. Qu'on joue ou pas, qu'on soit en tribune ou pas. Et c'est cela qui fera notre force. Et on sera tous heureux à la fin de soulever quelque chose.

FM : Vous semblez avoir facilement changé d'état d'esprit au sujet de votre propre cas. Comment avez-vous fait pour accepter ce nouveau statut ?

FA : Mais je n'ai pas encore changé d'état d'esprit ! Dans ma tête, je veux jouer tous les matches. Cette année, j'ai commencé le championnat titulaire, et bien j'aimerais le finir de la même manière. Mais je ne me prends pas la tête pour savoir si je participerai à toutes les rencontres, je m'en fous. <br

« Tout le monde m'a accepté »

FM : Avez-vous eu droit à des remarques sur votre passé de parisien ?

FA : C'est ça qui est extraordinaire : je n'ai pas eu droit à une seule remarque. Tout le monde m'a accepté, tout le monde m'a souhaité la bienvenue. Est-ce que c'est de l'hypocrisie ? Je n'y crois pas trop. Et puis je ne suis pas le premier à avoir fait cette transition.

FM : Et puis vous êtes couvert par Heinze et Cissé cette année...

FA : Oui, voilà. En tout cas, je n'ai pas eu de problèmes.

FM : Et comment a réagi votre ami Nicolas Anelka en apprenant votre transfert à l'OM ?

FA : Il était très content, très heureux. Il m'a dit : « voilà un club qui va te propulser encore plus haut, tu le mérites ». Lui reste un supporter du PSG.

FM : Votre mercato a été assez agité. Vous avez failli rejoindre Nancy, puis Lens avant de vous engager avec l'OM. Racontez-nous comment cela s'est déroulé.

FA : Déjà, j'ai beaucoup de respect pour ces deux clubs-là, qui ont tout fait pour m'avoir. On avait beaucoup avancé avec ces deux clubs. Par rapport à ça, je leur souhaite une bonne saison. Mais Marseille était un club qui me correspondait plus et qui me permettra de m'étalonner aux autres joueurs et au niveau de la Ligue des Champions. C'est un choix personnel. À Nancy ou Lens, j'aurais apporté quelque chose de différent. J'aurais eu plus un rôle d'accompagnateur, pour donner un peu de sécurité et de maîtrise dans le jeu. Là, je viens vraiment pour continuer d'apprendre et progresser. Nancy et Lens ont compris mon choix. Et on pourra peut-être se recroiser dans l'avenir, qui sait !

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