La lente et terrible descente aux enfers Kostas Mitroglou

À 34 ans, Kostantinos Mitroglou a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle. Un parcours fait de hauts mais aussi de bas. Et comment ne pas évoquer son passage raté à l’Olympique de Marseille, le début de la fin pour certains.

Par Dahbia Hattabi
4 min.

25 janvier 2021. Il y a près de deux ans maintenant, l’Olympique de Marseille officialisé le départ définitif de Kostantinos Mitroglou. Un soulagement pour les Phocéens puisque le Grec a été une terrible erreur de casting. Mais il faut dire que sur le papier, le recruter était un pari osé. C’est en tout le cas le sentiment qu’on pouvait avoir en parcourant le CV de l’attaquant. Tout a commencé en Allemagne. C’est là-bas que le natif de Kavala s’est installé avec sa famille et a débuté le football à l’âge de six ans.

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Benfica a su en tirer le meilleur

Passé par plusieurs clubs, il a intégré le centre de formation du Borussia Mönchengladbach en 2005. Il y resté deux ans avant de rentrer au pays. Direction Athènes pour défendre les couleurs de l’Olympiakos dès 2007. Un club avec lequel il a remporté six titres de champion national en deux passages. Le premier n’a pas été un franc succès puisqu’il a notamment été prêté à Panionios (en 2011) et Atromitos (2011-12). A son retour dans la capitale en 2012, Mitroglou a montré un meilleur visage et s’est imposé à la pointe de l’attaque où il a enchaîné les buts.

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Il n’en fallait pas plus pour qu’il tape dans l’oeil des Anglais. Et c’est Fulham qui a dégainé un chèque de 15 millions d’euros pour le recruter à l’hiver 2014. Apparu à trois reprises, il n’a marqué aucun but. Le temps de jouer le Mondial avec son pays, l’avant-centre a ensuite été renvoyé à l’Olympiakos sous la forme d’un prêt. Puis il a enchaîné avec un nouveau prêt, cette fois-ci à Benfica. Et il a rapidement été comme un poisson dans l’eau avec 24 buts au total. Recruté définitivement contre 7 millions d’euros, il a poursuivi en inscrivant 27 réalisations.

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Le grand attaquant de l’OM, un costume trop grand

Impressionné, l’OM en a fait son grand attaquant à l’été 2017. Mais la magie n’a pas vraiment opéré chez les pensionnaires de l’Orange Vélodrome où il a peu à peu disparu des radars (16 buts en 50 apparitions). Prêté à Galatasaray et au PSV Eindhoven pour se relancer, Mitroglou n’a pas vraiment brillé. Il a donc quitté l’OM en janvier 2021 afin de rejoindre l’Aris Salonique. De retour au pays, il voulait se relancer. Mais la mayonnaise n’a pas pris puisqu’il n’est apparu qu’à dix reprises (2 buts). La dernière fois, c’était le 9 mai 2021 face au PAOK (défaite 2-0, entrée en jeu 8 minutes).

Il s’agit d’ailleurs de son ultime représentation en tant que footballeur professionnel. Après plus de vingt mois sans jouer, il a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle. C’est ce qu’ont annoncé les médias grecs et portugais ce week-end. En effet, le joueur né en 88 a décidé d’évoluer au sein du club amateur de Rheurdt-Schaephuysen. C’est donc en Allemagne, là où il est né en tant que footballeur qu’il a décidé de boucler la boucle. Une carrière faite de hauts et de bas, mais aussi de regrets. C’est ce que nous avoue Martial Debeaux, journaliste spécialiste du football grec.

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Une fin de carrière en toute discrétion

«Pour sa carrière, il restera probablement l’attaquant grec le plus talentueux. Il a eu beaucoup de très bons moments à l’Olympiakos et à Benfica, plus quelques autres en sélection. Mais on retiendra aussi les regrets de s’être raté à Fulham et à partir du moment où il a signé à l’OM même s’il a un peu limité la casse. Difficile à dire si c’est un manque de sérieux ou de mental mais il aura quand même eu une belle carrière. Surtout que c’est pas simple de s’imposer en Grèce quand on est issu de la diaspora, lui venait d’Allemagne et il a fallu s’adapter.» Le passage à l’OM a été un vrai tournant dans son parcours à l’écouter.

«D’un point de vue sportif, ça a été clairement la fin, le début de la chute. Mais je pense que l’été où il signe, il arrive blessé et ça a fait la différence car il n’a jamais pu se relancer après ça même lors de ses prêts ou son retour en Grèce. Peut-être qu’il aurait dû partir dès sa première saison à l’OM, par exemple à l’Olympiakos où il aurait été sûr d’avoir du temps de jeu. Mais je sais pas si ça aurait changé grand chose.» Le Grec a cumulé les échecs et les galères. A 34 ans, il a décidé de ne jouer que pour le plaisir. «Je pense pas qu’il va reprendre une carrière professionnelle. C’est un mec casanier et très famille. Il est bien en Allemagne auprès des siens et il finira tranquillement sans faire de bruit.» C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

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