OM : À quoi joue Gerets avec ses défenseurs ?
À Marseille comme à Paris, pour ne citer que ces deux clubs, tout peut aller très vite du jour au lendemain. Statufié un jour, un joueur (ou un dirigeant), peut être mis plus bas que terre le lendemain. Si le football français est habitué depuis longtemps à ce genre d'événements très fréquents chez les deux ennemis intimes, ils n'en restent pas moins surprenants.
Dernièrement, c'est l'Olympique de Marseille qui s'illustre de ce côté-là. Et dans un secteur de jeu tout particulier : la défense centrale. Pour rappel, malgré la présence de nombreux joueurs à ce poste (Givet, Rodriguez, Cesar, Civelli, Zubar), les Olympiens décident de recruter quand même deux autres renforts, Hilton et Erbati. Rodriguez blessé, les quatre autres Olympiens ayant vu débarquer le Brésilien et le Marocain sont immédiatement mis de côté. Sur le banc pour Zubar et Civelli. Au placard pour Givet et Cesar.
Choix plutôt étonnant, Érik Gerets fait donc confiance d'entrée de jeu à la paire Hilton-Erbati. Premier match de championnat, quatre buts encaissés contre Rennes. Nous sommes le 9 août. Quasiment un mois après jour pour jour, Erbati perd son rôle de titulaire et est remplacé par Zubar. Le Guadeloupéen réalise quelques matches de bonne facture. Réaction de Gerets. « D’après ce qu’ils (Hilton et Zubar, NDLR) m’ont démontré sur les derniers matches, je n’ai aucune raison de changer. Zubar a vécu des passages très décevants la saison dernière (...) c’est le complément idéal d’Hilton. » Bon, mais trop irrégulier, l'ancien Caennais est alors un coup applaudi, un coup sifflé par le Vélodrome. Si bien que c'est alors au tour de Lorik Cana de faire une pige dans l'axe de la défense. Performant à ce poste, l'Albanais aurait toutefois pu être conservé dans son rôle de milieu défensif perforateur afin de laisser leur chance à des Cesar, Civelli ou Givet qui rongeaint leur frein.
Un renouveau durable ou simple feu de paille ?
Puis arrive le retour de blessure de Julien Rodriguez. Longtemps indisponible, l'ex-Monégasque est à son tour immédiatement promu patron de la charnière centrale. Le natif de Béziers doit redonner confiance à un secteur sans cesse en proie au changement. Manque de chance, ce dernier rechute. Givet, Cesar et Erbati étant entretemps partis sous d'autres cieux, Gerets décide donc de relancer... Renato Civelli !
Après avoir joué ses deux premières minutes de la saison lors de la réception de Bordeaux, l'Argentin a depuis enchaîné trois matches. Les deux derniers comme titulaire. Et là, c'est à son tour d'être glorifié par son entraîneur après la victoire à Caen. « Il a été le meilleur avec Benoît Cheyrou. Je ne le voyais pas aussi bien que ce que je le vois maintenant. Ce n’est pas que je le sous-estimais, mais je ne le valorisais pas comme les autres joueurs. » Après huits mois passés au frigo, comment Gerets n'a-t-il pas pu déceler un tel renouveau bien avant ? Le mystère reste entier. Libre en juin prochain, Civelli pourrait finalement être prolongé, mais c'est encore trop tôt pour le dire. Le retour de Rodriguez et un regain de forme de Zubar pouvant encore tout chambouler...
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