Mercato OL : les deux options de Rayan Cherki
Crack annoncé depuis plusieurs années à l’OL, Rayan Cherki a connu une saison 2023-2024 atypique tant collectivement qu’individuellement. Et alors qu’un statut de titulaire ne lui est pas garanti entre Rhône et Saône à un an de la fin de son contrat, le numéro 18 va vivre un été crucial pour la suite de sa carrière.
L’OL a vécu une drôle de saison. Après un été mouvementé et marqué par un mercato tronqué avec le durcissement de la DNCG à l’égard du club rhodanien, ce dernier a été amorphe en première partie de saison. Rapidement, les Gones ont été largués et ont coulé à la dernière place de Ligue 1. Et après les échecs Laurent Blanc et surtout Fabio Grosso, les dirigeants rhodaniens ont eu la bonne idée de miser sur Pierre Sage début décembre. Et l’arrivée du coach de 45 ans a métamorphosé la formation rhodanienne. Terminant la première partie de saison par trois succès de choix face à Toulouse, Monaco puis Nantes, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette sont ainsi sortis de la zone de relégation juste avant la fête.
La saison en demi-teinte de Rayan Cherki
Propulsés ensuite par un mercato hivernal fastidieux (environ 56 millions d’euros pour l’arrivée de sept joueurs), les pensionnaires du Groupama Stadium ont réalisé une deuxième partie de saison phénoménale et tout bonnement historique. Meilleure équipe de France en 2024, l’Olympique Lyonnais a remporté 12 de ses 17 matches en deuxième partie de saison. En Coupe de France, les hommes de Pierre Sage se sont frayés un chemin sinueux jusqu’en finale avant de subir la loi du Paris Saint-Germain au stade Pierre-Mauroy (2-1). Un redressement sportif qui a fait les frais de Rayan Cherki. Titulaire sous Laurent Blanc, le prodige lyonnais a été malmené sous la houlette d’un Fabio Grosso très maladroit sur sa gestion des hommes. Remis au goût du jour par Pierre Sage qui l’a aligné dans une position hybride de milieu droit pouvant dézoner dans l’axe, le numéro 18 rhodanien n’a pas eu l’apport escompté dans la peau d’un titulaire.
Capable de faire la différence par un geste ou une fulgurance, l’ambidextre a trop souvent pêché face au but et son langage corporel n’a pas toujours plu aux supporters de l’OL, peu patients avec lui. Et alors que Saïd Benrahma, Malick Fofana et Gift Orban sont arrivés cet hiver pour renforcer les Gones offensivement, son temps de jeu et son statut ont été mis en danger. Désormais remplaçant, Rayan Cherki a néanmoins pu compter sur le soutien de son entraîneur qui a toujours voulu l’aider à progresser, comme il l’avait affirmé en mars dernier : «déjà, son statut de remplaçant n’est pas définitif. En tout cas, s’il fait des rentrées dynamiques comme il l’a fait contre Nice avec le bon choix, l’issue de l’action qu’il se crée, il n’y a aucune raison que les choses n’évoluent pas pour lui. C’est un joueur qu’on accompagne dans le processus de devenir le grand joueur qu’il doit être. Dans tous les cas, on est patient avec lui et on ne lâchera pas parce que c’est un gamin du club. C’est un gamin qui mérite d’être accompagné et en tout cas, lui aussi est partie prenante dans ce projet. Donc c’est sa patience aujourd’hui qui fait sa force et on attend que ses performances se stabilisent et lui permettent d’avoir plus de temps de jeu aussi.»
Et après une première de saison ratée à l’instar de toute son équipe, le numéro 18 des Gones a montré une nette montée en puissance au gré des semaines. Devant se contenter d’un statut de supersub qui a fait de grandes différences, lors de plusieurs victoires importantes face à Toulouse, où il a battu les Pitchounes à lui tout seul, ou encore Brest, le crack de la génération 2003 a contribué au regain de forme des siens. Néanmoins, ce statut n’est pas viable pour un joueur de ce talent et a de quoi interroger. Si intéressant dans sa faculté à toujours vouloir aller de l’avant, le Gone a également agacé certains pour sa volonté de parfois en faire trop. Et son manque de finition impacte sûrement sur la vision qu’ont les observateurs de sa saison. Auteur de 3 buts et 9 passes décisives en 39 rencontres lors de cette cuvée, l’international Espoirs aurait pu marquer plus de buts et se montrer plus décisif dans les grands rendez-vous comme lors de sa finale de Coupe de France fantomatique face au PSG. Dès lors, le jugement des gens aurait été bien différent à son égard. Auteur d’un petit but en Ligue 1, Cherki devrait compter quatre unités de plus à en croire ses stats avancées qui évoquent 5,4 xG (expected goals ndlr) pour lui. Créatif à souhait, le joueur de 20 ans peut se targuer d’être le deuxième meilleur passeur décisif chez les U21 dans les cinq grands championnats avec six offrandes. Un bilan qui le place entre Savio et Jude Bellingham, rien que ça.
Cherki recalé par un club anglais aussi bluffé par son talent qu’inquiet par son attitude
Forcément, son avenir interroge à l’heure où le mercato estival commence à pointer le bout de son nez. Amoureux de son club de toujours, Rayan Cherki, capable du meilleur comme du pire, peine à convaincre et fait débat, au sein même des supporters lyonnais. Dans le groupe professionnel depuis la saison 2019-2020, Cherki est déjà l’un des éléments les plus chevronnés entre Rhône et Saône. Depuis plusieurs mois désormais, l’incertitude règne quant à son avenir. Alors qu’il avait déjà été annoncé proche de rejoindre plusieurs clubs par le passé, dont le PSG à l’hiver 2023, l’international Espoirs risque d’être sollicité dans les prochaines semaines. Une aubaine pour l’OL qui aspire à vendre son joueur, selon nos informations, à un an de la fin de son contrat. Évalué à 25 millions d’euros par la plateforme Transfermarkt, le numéro 18 rhodanien pourrait permettre à l’OL de renflouer ses caisses en cas de vente. Et de nombreux intermédiaires tentent de s’immiscer dans un dossier géré par Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé. Selon nos informations, le joueur, qui ne cesse d’être associé au PSG (ce qui paraît compliqué vu les relations entre le PSG et l’entourage de Kylian Mbappé qui gère les intérêts de la pépite lyonnaise) a été proposé dans plusieurs clubs anglais ces dernières semaines. L’un d’entre eux, qui évolue dans le très haut de tableau de Premier League, avait d’ailleurs avoué être bluffé par les qualités du joueur mais n’envisageait pas une seule seconde de forcer son arrivée tant la réputation du joueur semble le desservir outre-Manche.
Ces dernières semaines, ce dernier avait d’ailleurs multiplié les sorties qui laissaient penser à un départ à l’issue de la saison : «ces moments resteront à jamais gravés dans mon cœur. J’aimerais remercier tout le monde, toutes les personnes rencontrées ici, celles qui m’ont aidé quand c’était dur, mais aussi celles qui m’ont critiqué, car c’est grâce à elles que j’en suis là. Je ne regretterai jamais d’être resté.» Et alors qu’un grand chambardement était évoqué en serpent de mer ces dernières semaines, les joueurs formés au club étaient en première ligne. Pour marquer le coup, le meneur de jeu a offert des bagues à ses coéquipiers qui, comme lui, ont été formatés par le centre de formation ultra-performant des Gones. Un geste qui ressemblait également à des cadeaux d’adieu à court ou moyen terme.
L’OL ouvert à un départ
Reste qu’une vente n’est pas forcément désirée par le joueur, selon nos informations. Bénéficiant de l’un des salaires les plus imposants du vestiaire lyonnais (environ 320 000 euros par mois), l’intéressé sait que peu de clubs pourront lui offrir de tels émoluments. En somme, trouver une formation ambitieuse capable de lui offrir un tel salaire avec un statut important risque d’être compliqué pour lui. Rester encore un an à Lyon pour faire grimper encore plus sa valeur pourrait être plus judicieux pour Cherki, avec notamment la Ligue Europa que les pensionnaires du Groupama Stadium joueront la saison prochaine. Pour autant, cette solution n’arrange pas Lyon, peu enclin à le céder gratuitement dans un an.
Lors de l’une de ses dernières interventions médiatiques de la saison, le natif de Pusignan avait d’ailleurs fait allusion à une potentielle année supplémentaire chez lui à l’issue de la finale de Coupe de France : «merci à tous de vous êtes déplacés, d’avoir mis de l’ambiance, d’avoir cru en nous. Même si à l’instant la saison est mise de côté, car on voulait la coupe. On voulait faire plaisir aux supporters, à nos proches. Ils ont pris du temps pour nous, je suis désolé pour ça. J’espère qu’un jour on pourra leur rendre.» Une chose est sûre, l’été s’annonce chaud et très incertain pour un Rayan Cherki clairement à la croisée des chemins…
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