OM : les 6 dates marquantes de l’ère Pape Diouf
Décédé hier soir, Pape Diouf laissera une trace indélébile dans l'histoire de l'Olympique de Marseille. Voici d'ailleurs quelques-uns de ses faits marquants sur la Canebière.
Mai, puis novembre 2004 : on le connaissait journaliste et agent de joueurs. Mais après de longues conversations avec celui qui était à l'époque président de l'Olympique de Marseille, Christophe Bouchet, Pape Diouf accepte de devenir le manager général (directeur sportif) du club phocéen en mai 2004. Avant de prendre le fauteuil de président de l'OM au départ de Bouchet en novembre. Une accession au pouvoir que Diouf avait commentée quatre ans plus tard. « Je suis le seul président noir d’un club en Europe. c’est un constat pénible, à l’image de la société européenne et surtout française, qui exclut les minorités ethniques. »
juillet 2004 : il n'était pas encore à la tête de l'OM, mais Pape Diouf, qui gérait les affaires sportives, était aux premières loges lorsque Didier Drogba a quitté Marseille pour rejoindre Chelsea pour 37 M€. Un départ (la 2e plus grosse vente de l'histoire du club) dont Diouf ne voulait pas à la base. «Lorsque je suis arrivé (à l'OM), j’ai discuté avec les supporters et ces derniers m’ont dit : “J’espère qu’on ne vendra pas Drogba”. Je leur dis on ne le vendra pas sauf offre mirobolante. Moins d’une semaine après, Christophe Bouchet vient me dire que Robert Louis-Dreyfus vient de recevoir une offre de 30 M€ pour Drogba. Je lui ai dit que s’il quittait le club, je partais moi aussi. Au bout d’une nuit de discussion, Bouchet a réussi à me convaincre, j’ai accepté de reprendre les négociations et j’ai finalement obtenu 37 M€ et il est parti», avait-il déclaré au Phocéen quelques années plus tard.
juillet 2005 - juin 2006 : nous sommes en juillet 2005 quand Pape Diouf signe l'un de ses plus gros coups sur le mercato. Pas financièrement, mais sportivement. Parti se perdre à Galatasaray après un passage au FC Metz, Franck Ribéry fait son retour en L1. Une saison suffit à l'ailier pour devenir un titulaire incontournable dans le onze olympien et convaincre Raymond Domenech de le prendre avec lui au Mondial 2006. Une compétition durant laquelle Ribéry clame son envie de rallier l'OL, allant même jusqu'à le dire au JT de 20h de TF1. Mais c'était sans compter sur la ténacité de Diouf. « J’étais avec mes collaborateurs dans mon bureau, et j’ai dit ce jour-là que s’il avait une chance sur 1000 de partir, il venait de la perdre. (…) Il (Ribéry) s’est assis, je me suis mis debout, je lui ai dit : "Franck, il parait que tu veux me voir. J’ai deux choses à te dire: la première, c’est que même si on me donnait une indemnité comme jamais l’OM n’en a touchée dans son histoire, tu ne partirais pas. Et la deuxième chose, c'est que si tu ne veux pas jouer, libre à toi, mais tu joueras en réserve. Et si ne tu ne veux pas jouer en réserve non plus, je ne te payerai pas. C'est à toi de choisir" », avait confié Diouf à RMC Sport. Une ténacité qui a payé puisque l'OM a vendu Ribéry au Bayern Munich en 2007 pour 30 M€, soit la troisième vente la plus onéreuse de l'histoire du club.
5 mars 2006 : c'est sans doute l'une des décisions les plus critiquées de Pape Diouf qui a fini par faire la fierté du peuple marseillais. À l'époque, l'OM doit se rendre au Parc des Princes pour disputer le traditionnel Clasico du championnat de France face au Paris Saint-Germain. Cependant, Diouf juge que les conditions de sécurité ne sont pas optimales pour les supporters phocéens. Résultat : il refuse d'envoyer ses titulaires au Parc. À la place, c'est un groupe de jeunes qui embarque dans le TGV direction Paris pour ce qui restera à jamais «le match des minots». Un 0-0 sans saveur, mais l'essentiel est là. Les jeunes pousses marseillaises ont tenu la dragée haute aux titulaires parisiens. Et Diouf a renforcé sa popularité auprès des fans de l'OM.
25 juin 2008 : lancé dans le grand bain de la Ligue 1 à 17 ans par l'Olympique Lyonnais, Hatem Ben Arfa jouissait du statut d'espoir numéro un du football français. En 2008, il a d'ailleurs conclu sa dernière saison avec les Gones en raflant le titre de meilleur espoir du championnat avant de s'engager officiellement avec l'OM. Recruté pour environ 12 M€, HBA a été la recrue la plus chère de la président Diouf. Et peut-être aussi l'un des plus gros gâchis.
5 mai 2009 : sur les photos, si c'est Jean-Claude Dassier qui pose aux côtés de Didier Deschamps lorsque le Bayonnais a mis un terme à 17 ans de disette sur la Canebière en remportant la Coupe de la Ligue puis le titre de champion de France, personne n'a oublié que le jour où DD est revenu à l'OM en tant que coach, c'est bien Diouf qui était aux manettes. Voyant Erik Gerets filer vers l'Arabie Saoudite, l'ancien président phocéen avait prévu le coup en allant sortir du chômage celui qui sortait d'une expérience sur le banc de la Juventus. Malheureusement pour Deschamps et Diouf, ce dernier était débarqué quelques jours plus tard par RLD.