Équipe de France : Enzo Millot, la prochaine surprise de Deschamps ?

Par Jordan Pardon
3 min.
Enzo Millot avec l'équipe de France Espoirs @Maxppp

Trois ans après son arrivée à Stuttgart, Enzo Millot a su s’imposer comme une référence à son poste en Allemagne. Mardi, sa prestation face au Real Madrid sera évidemment étudiée par Didier Deschamps et son staff, alors qu’il vient d’être nommé capitaine des Espoirs.

À 22 ans, Enzo Millot a déjà roulé sa bosse. Depuis son arrivée à Stuttgart en 2021, le Français a su piocher dans les bons tiroirs, aux bons moments pour s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs à son poste en Bundesliga. Pourtant, l’affaire n’était pas gagnée au départ. Arrivé avec l’étiquette d’espoir en provenance de Monaco, avec qui il n’aura disputé que deux petites rencontres de Ligue 1 sous Niko Kovac, Millot avait tout de suite été freiné par une blessure au genou. «Mes débuts ont été difficiles. Je me suis gravement blessé au genou et j’ai été absent deux mois et demi. J’arrivais de Monaco, j’étais un très jeune joueur, sans expérience. C’était forcément compliqué. Et puis la barrière de la langue ne m’a pas aidé non plus. J’ai découvert une mentalité complément différente en Allemagne», expliquait-il à Onze Mondial au mois de janvier.

La suite après cette publicité

Malgré ce coup d’arrêt prématuré, Millot a su prendre le taureau par les cornes pour revenir regonflé. D’abord peu utilisé par l’Italien Pellegrino Matarazzo, il a finalement profité de l’arrivée de Sebastian Hoeness en avril 2023 pour bousculer l’ordre établi. «J’ai identifié dès le début qu’Enzo avait des capacités exceptionnelles, et je l’ai tout de suite trouvé ouvert et accessible. Il était toujours prêt à performer aussi bien à l’entraînement qu’en match. Le garçon a 20 ans, donc il pourrait parfois être perturbé par des distractions, mais pas lui», louait l’entraîneur allemand en juin 2023, après s’être sauvé de justesse lors du barrage de relégation en Bundesliga face à Hambourg. Passeur décisif lors du match aller remporté par Stuttgart (1-3), Millot avait éteint les espoirs adverses quatre jours plus tard en inscrivant cette fois un doublé (3-1).

À lire Adrien Rabiot répond aux déclarations de Didier Deschamps

Tout s’accélère pour lui depuis un an

Au terme d’une saison aussi éprouvante, difficile de pronostiquer que Stuttgart irait décrocher une place en Ligue des Champions 10 mois plus tard, avec en bonus une deuxième place acquise au préjudice du Bayern Munich. Pourtant, les Die Roten ont réalisé l’exploit, avec un duo d’attaque Guirassy - Undav XXL, une défense hermétique incarnée par Ito et Anton, mais aussi un milieu de terrain où Millot aura régné en maître. Avec 5 buts et 4 passes décisives en 31 rencontres de Bundesliga, le natif de Lucé a tout simplement réalisé la saison la plus prolifique de sa jeune carrière, et aussi la plus intense. Pas le temps de se poser pour prendre la mesure de ce qu’il venait de réaliser avec son club, Millot a pris les voiles vers Paris au mois de juillet, où le public français a eu l’occasion de le découvrir lors des Jeux Olympiques.

La suite après cette publicité

En quart de finale, il avait sorti une prestation XXL face à l’Argentine (il a finalement été expulsé pour chambrage alors qu’il avait été remplacé un peu plus tôt), avant de marquer le premier but tricolore lors de la défaite contre l’Espagne en finale. Une prise de pouvoir assumée, qui a d’ailleurs poussé le nouveau sélectionneur des Bleuets, Gérald Baticle, à lui attribuer le brassard de capitaine ce mois-ci. «Il a les qualités humaines d’un leader joyeux, c’est un capitaine naturel et je ne lui demande pas de se transformer, mais de rester lui-même et d’être exemplaire pour donner encore plus le ton si besoin», expliquait l’ancien entraîneur d’Angers la semaine dernière. Maintenant, à lui de surfer sur cette période faste pour tenter de voir ce qui se passe à l’étage du dessus. Mardi, il serait d’ailleurs bien inspiré de performer face au Real Madrid en C1, une rencontre qui sera évidemment scrutée par Didier Deschamps et son staff… Avant de, pourquoi pas, emprunter la passerelle vers les A comme son pote Manu Koné ce mois-ci.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité