PSG : comment Luis Enrique a fait voler en éclats l’OM

Par Josué Cassé
5 min.
Luis Enrique sur le banc du PSG. @Maxppp

Dans un Classique à sens unique, le Paris Saint-Germain s’est offert le scalp de l’Olympique de Marseille (3-0) à l’occasion de la 9e journée de Ligue 1. Plus fort techniquement, tactiquement et mentalement, le club de la capitale n’a finalement laissé aucune chance à des Olympiens dépassés et trahis par de nombreuses erreurs individuelles. Retour sur une nouvelle démonstration de force.

«Je suis très optimiste par rapport à ce que je vois. Les matchs à haute tension, c’est presque le plus simple. Tu n’auras pas de manque de motivation. Il faut faire attention à un excès de motivation. J’en tiens compte. Il faut 100% de motivation mais pas 105%. Il ne faut pas être dirigé par les émotions». Voici ce que déclarait Luis Enrique quelques heures avant le premier Classique de cette saison 2024-2025. Un optimisme largement justifié au regard de la tournure des événements, dimanche soir, du côté de l’Orange Vélodrome. Idéalement lancés par João Neves (1-0, 7e) et en supériorité numérique après l’expulsion d’Amine Harit (20e), les Parisiens ont finalement déroulé face au rival marseillais. Bien aidés par une nouvelle bévue de Leonardo Balerdi, buteur contre son camp (2-0, 29e), les coéquipiers de Warren Zaïre-Emery enterraient les derniers espoirs phocéens juste avant la pause sur un nouveau rush solitaire d’Ousmane Dembélé, conclu dans un second temps par Bradley Barcola (3-0, 40e).

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Un pressing efficace, une profondeur retrouvée

En contrôle au retour des vestiaires malgré d’innombrables occasions d’accroitre leur avance (47e, 56e, 72e, 77e, 87e, 90e), les Rouge et Bleu s’offraient ainsi une 51e victoire face aux Marseillais (la 36e sur les 55 derniers PSG-OM). Un succès ne souffrant d’aucune contestation, bien que certains observateurs continueront de ressasser cette action de la 20e minute de jeu où François Letexier sanctionnait Amine Harit d’un carton rouge direct pour un pied dangereux donné au niveau du sternum de Marquinhos. Et pour cause. Si cette décision arbitrale - contestable et contestée - a logiquement impacté la suite des débats (près de 75% de possession de balle et 19 tirs pour les Franciliens), il serait malhonnête d’attribuer la victoire parisienne à cet unique fait de jeu. En supériorité numérique, ou non, les Parisiens ont, en effet, constamment pris le dessus sur leur adversaire du soir. Plus tranchant dès les premiers instants, le PSG, finalement peu effrayé par l’ambiance incandescente du Vélodrome, a tout d’abord brillé par son état d’esprit.

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À l’inverse des Phocéens, les hommes de Luis Enrique ont ainsi fait preuve d’une détermination de tous les instants. Présent sur les seconds ballons, autoritaire dans le duel, efficace dans le contre-pressing, le PSG n’a cessé d’asphyxier son ennemi juré. Sans orgueil et sans véritable solution, l’OM ne pouvait alors que subir ou remercier la maladresse des Parisiens, notamment au retour des vestiaires. «C’est un bilan très positif. Gagner un Classique à l’extérieur avec cette forme d’autorité, c’est très important. On a très bien commencé face à un adversaire qui nous a pressés dès le départ, puis on a marqué ce premier but. L’expulsion a changé le match, c’est devenu plus dur pour l’adversaire, un match plus fermé. Mais mon équipe a continué de travailler, d’élaborer ses actions. En deuxième période, le match est devenu plus tranquille pour nous parce que l’adversaire a reculé même si nous nous sommes procurés quatre ou cinq occasions», notait dans cette optique le coach francilien en conférence de presse.

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Ousmane Dembélé dans un rôle axial

Sûr de ses hommes, mais surtout de ses idées (Randal Kolo Muani peut en témoigner), l’ancien sélectionneur de la Roja pourra, en effet, se féliciter d’un plan qui aura fonctionné à la perfection. Un plan résumé en quelques mots : s’appuyer sur ses forces tout en exploitant les failles adverses. Organisés en 4-3-3 avec ce qui ressemble, aujourd’hui, à l’équipe type du PSG, les Rouge et Bleu n’ont cessé de mettre à mal la défense olympienne, notamment dans les couloirs. Sur le côté gauche, Barcola, pas toujours en réussite dans son duel avec Murillo, reste malgré tout à l’origine de l’ouverture du score et auteur du troisième but parisien. Replacé en faux numéro 9, Ousmane Dembélé - qui cédait son couloir droit à Kang-In Lee pour l’occasion - a lui fait vivre un petit cauchemar à l’arrière-garde olympienne. Très mobile, l’international français, crédité d’un 7 par la rédaction FM, a ainsi profité de cette position axiale pour prendre le jeu à son compte et percuter à maintes reprises.

Classement live

«C’est un joueur capable d’interpréter le jeu, de trouver les espaces, et c’était possible d’en trouver à l’intérieur sur cette rencontre. On a eu le contrôle du ballon, ça m’a beaucoup plu », justifiait à ce titre, Luis Enrique face aux journalistes. Inspiré au moment d’imaginer ce repositionnement tactique, l’ex-tacticien du Barça l’a aussi été en invitant ses hommes à couper les connexions avec Adrien Rabiot et Pierre-Emile Höjbjerg. Pour ce faire, le trio composé de Vitinha (12 ballons récupérés), Warren Zaïre-Emery (5 duels remportés, 2 interceptions, 2 ballons récupérés) et Joao Neves (8 duels remportés sur 10, 4 ballons grattés) n’a cessé de harceler le milieu de terrain marseillais. Une stratégie plus que payante puisque les hommes de Roberto De Zerbi n’ont jamais trouvé le moyen de sortir de cette pression constante. «Dès la première minute, je crois qu’on a vu une équipe qui en voulait énormément, qui a réussi à trouver les espaces, avec un contre-pressing de qualité, un contrôle du jeu en général», se félicitait Luis Enrique.

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Un état d’esprit irréprochable

Un pressing de tous les instants, une ligne d’attaque mobile, des prises de profondeur incessantes et un milieu de terrain souverain, permettant également à la défense parisienne de vivre une soirée très tranquille… Voilà comment le PSG a réduit à néant les ambitions affichées par l’OM. Conquis par la prestation de ses joueurs, le coach parisien refusait pourtant de s’enflammer, bien au contraire. «Le plus important, c’est de contrôler ses émotions dans ce type de match. Nous, ensuite, on joue toujours de la même manière, il n’y a aucun calcul particulier, tout se fait en fonction de la position de l’adversaire, avec toujours même objectif, prendre le ballon, le récupérer et le garder. L’idée est claire et reste toujours la même. Après, tout peut s’améliorer, en attaque comme en défense. C’est une constante comme entraîneur, je suis non conformiste. Je veux que les passes soient plus précises, que mon équipe coure plus, lutte plus. Je veux qu’on attaque plus, qu’on marque plus de buts». Heureusement pour l’OM, le PSG doit lui aussi continuer de travailler pour pleinement satisfaire les envies de son coach…

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