Premier League

Manchester United : Ruben Amorim fait face aux premiers doutes

A nouveau battu à domicile lors le week-end dernier, Ruben Amorim affronte des premières semaines très compliquées avec Manchester United. De quoi nourrir de premiers doutes à l’égard des méthodes du Portugais.

Par Maxime Barbaud
3 min.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Voilà bientôt trois mois que Ruben Amorim a pris place sur le banc de Manchester United et un constat s’impose. En 19 matchs dirigés, le Portugais en a remporté 9 pour presque autant de défaites (8) et deux petits matchs nuls. Sur cette période, les Red Devils ont autant marqué (34 buts) qu’ils en ont encaissé. Le Portugais a récupéré le club à la 13e place de Premier League à la 12e journée. Après la nouvelle déconvenue à Old Trafford contre Crystal Palace dimanche dernier (0-2), MU est toujours 13e mais les places européennes se sont éloignées.

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Les débuts de l’ancien coach du Sporting CP sont franchement compliqués, comme il s’y attendait du reste. Dès les premiers jours, il n’avait pas hésité à afficher la couleur. «Nous allons souffrir pendant une longue période et nous allons essayer de gagner des matchs, cela prendra du temps. Nous devons gagner des matchs, mais nous aurions pu perdre sans Onana. Je pense donc que nous devons comprendre cela et réfléchir et être pragmatiques, car ces gars ont eu deux jours pour s’entraîner pour changer autant de choses», lâchait-il après son premier match sur le banc, un mauvais nul (1-1) contre Ipswich, promu et relégable.

Déjà 5 défaites à domicile en championnat pour Amorim

Mais les matchs s’enchainent et les contre-performances se suivent, notamment à domicile à Amorim a déjà perdu à 5 reprises en 7 rencontres. Des statistiques accablantes, à peine couvertes par quelques exploits comme la victoire à Manchester City (3-2), le nul arraché à Anfield (2-2) en Premier League, ou encore cette qualification aux tirs au but sur la pelouse d’Arsenal au 4e tour de FA Cup. Même les prestations en Ligue Europa n’ont pas franchement convaincu. Même s’ils terminent invaincus dans cette première phase, les Red Devils ont laborieusement battu des adversaires de faibles réputations (Bodø/Glimt, Viktoria Plzen et Rangers) eu égard à leur puissance financière.

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Gary Neville va même jusqu’à affirmer qu’Amorim fait pire que son prédécesseur, Erik ten Hag. «Je pensais que ça irait mieux avec l’arrivée de Ruben Amorim. Je pensais qu’avec l’enthousiasme et le nouveau système, les joueurs y adhéreraient, et que nous verrions un rebond», prédisait l’ancien capitaine de MU sur Sky Sports. Mal lui en a pris. «Nous avons vu exactement le contraire. La situation s’est considérablement aggravée et c’est surprenant. Il y aura beaucoup plus de mal vers la fin de la saison et cela va être dommageable» poursuit-il. Il craint pour la suite de l’aventure et un possible désengagement des joueurs si les résultats ne sont pas au rendez-vous.

Le mercato n’a pas donné satisfaction

«Les dirigeants vont évidemment garder Ruben Amorim mais plus on perd, plus il est difficile de convaincre les joueurs de votre projet de jeu. S’ils perdent, ils continuent à être critiqués. Les projecteurs se braquent davantage sur eux et les supporters partent mécontents. On ne peut pas continuer à perdre. Les joueurs vont déprimer et perdre confiance dans le projet.» Le passage à une défense à trois amené directement du Sporting n’a pour le moment pas porté ses fruits. Et pour ne rien arranger, Lisandro Martinez est sans doute forfait pour le reste de la saison. Certains observateurs forcent même le trait en affirmant que le Portugais a déjà perdu plus de matchs en Angleterre qu’avec les Leões. C’est évidemment faux (33 défaites avec son ancien club).

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Le mercato aurait pu soulager à un peu le technicien mais le sentiment qui domine est plutôt inverse. En cédant Marcus Rashford et Antony en prêt à Aston Villa et au Betis, Manchester United donne plutôt l’impression de s’être affaibli. Seul le jeune latéral gauche de Lecce, Patrick Dorgu, a débarqué. Les résultats n’aidant pas, l’ambiance est compliquée dans le vestiaire. La relation entre Amorim et Garnacho, rare joueur donnant satisfaction ces derniers mois, est fraîche. Il a même été question d’un départ cet hiver. Finalement, la seule soupape du moment, c’est ce 4e tour de FA Cup contre Leicester ce vendredi. C’est probablement par cette voie qu’Amorim peut espérer enfin obtenir une bonne note, et lever les doutes.

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