OM : ces autres fois où Roberto De Zerbi s’est lâché en conférence de presse
Furieux par la nouvelle défaite à domicile contre Auxerre (1-3) et par la piteuse prestation de son équipe, Roberto De Zerbi a sorti la sulfateuse en conférence de presse vendredi soir, mentionnant une possibilité de quitter en cas de mésentente avec ses joueurs pour la première fois de la saison.
C’est avec un ciel gris et la mine des mauvais jours que la ville de Marseille s’est réveillée ce samedi matin. En ouverture de la 11e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille s’est fait humilier par le promu de l’AJ Auxerre au stade Vélodrome (1-3). Une défaite cinglante qui s’inscrit dans une série de revers à domicile qui inquiète les supporters et les observateurs. En effet, en proie au doute à domicile, les Marseillais ne comptent qu’une victoire, deux nuls et deux défaites en cinq rencontres à domicile cette saison et celui d’hier soir face aux troupes de Christophe Pélissier a une saveur bien amère. L’OM a ainsi été mené par trois buts d’écart au Stade Vélodrome en championnat, par un promu à la mi-temps pour la première fois de son histoire. À noter que les Phocéens ont remporté 36% de ses matchs à domicile en Ligue 1 sur l’année 2024 (5/14). Ils n’ont fait pire qu’à une seule reprise lors d’une année civile dans l’élite sur les 45 dernières années.
Cette nouvelle défaite au Vélodrome laissera assurément des séquelles dans les prochaines semaines. Face à l’AJ Auxerre, les Phocéens ont été surpris en première période. Avec des erreurs défensives et des errements tactiques préjudiciables, Marseille rentrait aux vestiaires avec un déficit de trois buts au score que les troupes de Roberto De Zerbi n’ont jamais su combler : « Je dois prendre ma responsabilité pour cette défaite à domicile. On a des difficultés à la maison, c’est clair. Je ne sais pas si c’est un manque de courage ou de personnalité. Je suis venu ici pour jouer au Vélodrome, car j’avais envie de vivre l’expérience. Si le problème, c’est moi, je suis prêt à partir. Je pars sans l’argent, le reste, je m’en fous. Je n’ai pas envie de faire des excuses et de raconter des bêtises. Je ne vais pas m’échapper, on doit regarder la réalité en face. C’est ce que je dois faire », a-t-il calmement expliqué en conférence de presse après la gifle subie à domicile. Des propos qui n’ont pas tardé à faire les gros titres en France et en Italie. Mais à tête reposée, la sortie, certes surprenante, de l’entraîneur italien n’a rien d’unique et de rare dans sa jeune carrière d’entraîneur.
Son avenir déjà mentionné à Sassuolo
Première expérience à succès, Roberto De Zerbi avait réussi à transformer Sassuolo en l’espace de quelques mois. Mais en avril 2021, alors que les Neroverdi se battaient pour une place en Ligue Europa et suite à une série de 3 défaites en 5 rencontres (pour seulement une victoire), l’entraîneur italien avait été agacé lorsque la question de son avenir avait été mis sur la table : « Pour recommencer ensemble l’année prochaine, beaucoup de choses doivent s’emboîter. Pour que je quitte le club de mon propre gré, il faut que quelque chose se passe. Le jour de mon départ, j’aurai sûrement plus de regret pour ce qui n’a pas été fait que de bonheur pour les objectifs atteints au cours de ces trois années, des objectifs sur le marché des transferts et dans le football produit. Nous devons comprendre ensemble s’il est correct d’avancer avec un club pour lequel je suis reconnaissant », avait-il alors affirmé en conférence de presse. Cette déclaration avait d’ailleurs pris place dans un contexte de multitudes de rumeurs, puisque le contrat de De Zerbi prenait fin en juin 2021. Ce n’est donc pas la première fois que le natif de Brescia parle d’un départ en cas de mauvais résultats.
Ayant une cote grandissante en Italie, De Zerbi avait même pris le risque de faire pression en mentionnant des intérêts de clubs étrangers à l’issue de la saison, alors que le Shakhtar Donetsk a fini par le signer quelques mois plus tard : « Il ne s’agit pas des sirènes des autres équipes, c’est une affaire entre moi et Sassuolo. Il y a beaucoup de choses à discuter sur l’avenir : je ne nie pas que j’aimerais entraîner à l’étranger. En tant que joueur, j’ai eu des expériences de ce type qui m’ont fait grandir et je voudrais pouvoir en avoir à la fin de ma carrière d’entraîneur. Cela me dérange de parler du poste, de dire qui pourrait me succéder ici : Sassuolo a toujours eu les idées claires, ils savent quoi faire en cas de départ. Ils n’ont pas besoin de mes conseils », avait même poursuivi De Zerbi lors de ce même point presse. Une sortie médiatique qui avait surpris les journalistes et les supporters de Sassuolo mais qui avait finalement ressoudé son groupe. Ses joueurs avaient alors enchaîné 5 victoires en 6 matchs. Une méthode qui peut être critiquée, mais qui a déjà fonctionné pour Roberto De Zerbi et son staff.
Pas de langue de bois à Brighton
Plus récemment, lors de son épopée à Brighton, les Seagulls ont aussi vécu des sorties médiatiques houleuses de De Zerbi. Ce dernier avait d’ailleurs annoncé son départ à venir en pleine conférence de presse après une rencontre face à Manchester United : « Nous avons convenu de mettre fin à mon séjour à Brighton afin que le club et moi puissions continuer à travailler de la manière qui convient le mieux à chacun d’entre nous, en suivant nos propres idées et visions, ainsi que notre travail et nos valeurs humaines. J’ai vraiment apprécié ces deux années intenses et pleines de défis en Premier League, notamment en participant à quatre compétitions majeures cette saison. Partir maintenant me donne le temps de faire une pause avant de décider de mes projets futurs », avait expliqué de manière posée l’entraîneur italien. On se rappelle également d’un point presse électrique suite à un affrontement avec son compatriote Cristian Stellini, alors entraîneur de Tottenham. Passionné, mais toujours honnête, Roberto De Zerbi n’est pas adepte d’une communication hypocrite.
D’ailleurs, les dirigeants de Brighton ont toujours souligné les qualités humaines de De Zerbi en interne. C’est un entraîneur qui s’implique à 200% dans son projet et qui, en ce sens, demande la même implication de la part de ses joueurs et de ses dirigeants. S’il ne se sent pas compris, le natif de Brescia ne se gênera jamais de le dire, toujours calmement, constamment avec franchise. Et c’est le cas à Marseille, Roberto De Zerbi assume et assumera à chaque fois sans jamais se cacher : « Si cette machine à café ne fonctionnait pas correctement, je ne serais vraiment pas surpris de la voir sur la pelouse. Nous avons appris que ce qu’il dit à l’extérieur est quelque peu mal compris. Il parle avec le cœur sur la main. En privé, Roberto est un homme calme, serein, raisonnable et sensé. Il comprend nos limites. Dans les coulisses, il connaît très bien le modèle », avait alors décrit le directeur général de Brighton, Paul Barber. L’OM traverse un tourbillon médiatique, mais Roberto De Zerbi s’est toujours sorti de ce genre de situation en rendant son groupe encore plus fort.
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