Mauricio Pochettino juge avec des mots forts l'obstination de Wenger
Interrogé en conférence de presse avant la réception d'Huddersfield, pour le compte de la 29e journée de Premier League, le manager de Tottenham Mauricio Pochettino est venu évoquer, avec des mots forts mais sans le citer, le cas Arsène Wenger, qui s'accroche à la barre du navire des Gunners, malgré une tempête sans fin.
Ce vendredi 2 mars, le coach argentin des Spurs de Tottenham, Mauricio Pochettino, fêtait ses 46 ans. Si d'ordinaire il se serait vu offrir des cadeaux, cette fois, c'est lui qui a distribué les présents. Pour Arsène Wenger, son homologue chez les Gunners, un costard trois pièces taillé sur-mesure. Après avoir terminé l'exercice 2016/17 devant les Gunners d'Arsenal pour la première fois depuis plus de vingt ans, il semble que le coach des Spurs ait pris le dessus sur l'entraîneur alsacien, de 22 ans son aîné. Cette saison, la donne n'a pas changé. Et l'écart s'est même creusé puisque Tottenham, troisième, compte 10 points d'avance sur Arsenal, à dix journées de la fin du championnat anglais. Un nouvel affront pour Arsène Wenger, lorsque l'on connaît l'inimitié entre les deux clubs du nord de Londres.
Vingt-deux ans. L'écart d'âge entre Pochettino et Wenger. Mais aussi la longévité du manager alsacien à la tête d'Arsenal. Difficile de se séparer du mobilier auquel on a été tellement attaché. Malgré les campagnes «Wenger out» de l'année passée, l'Alsacien a été confirmé par ses dirigeants cette saison. Mais l'embellie n'a pas eu lieu. Toujours en course en Ligue Europa (huitième de finale à disputer face à l'AC Milan), les Gunners ont accroché une place en finale de la Carabao Cup, mais se sont fait laminer par Manchester City (3-0). Eliminés au 3e tour de la FA Cup par Nottingham Forest, pensionnaire de D2, les Gunners sont à la peine en championnat, sixièmes, à huit points de Chelsea, dix d'une place qualificative pour la Ligue des champions. Alors qu'une saison blanche semble se profiler, le cas Arsène Wenger interroge.
«Si tes propres fans ne te veulent plus, il n'y a aucune raison de rester»
Interrogé hier, en conférence de presse, sur le sujet des coaches qui s'accrochent coûte que coûte à leur poste, Mauricio Pochettino a eu un discours empreint de lucidité. Et pour la presse anglaise, il ne fait aucun doute que l'Argentin s'adressait indirectement au coach des Gunners. «Si tes propres fans ne te veulent plus, comme tu es, il n'y a aucune raison de rester en poste car la première chose que tu vas faire c'est nuire à ton institution, à ton club,» a déclaré le coach des Spurs, qui ne se voit pas poursuivre dans le métier après 50 ans. Avant d'ajouter, «Il faut se résoudre à partir, car les clubs sont toujours plus importants que n'importe quel individu. Et s'il est entendu que je suis la cause des problèmes à tous les niveaux du club, je crois honnêtement que je préfère m'en aller.»
Sans qu'aucun nom ne soit cité, il a ensuite été demandé au coach argentin s'il était possible qu'un excès de fierté puisse empêcher de se rendre compte qu'on est le problème. Là encore, le raccourci menant à Arsène Wenger était facile. Et Mauricio Pochettino ne s'est pas défilé. «La chose la plus importante c'est d'être conscient de la réalité. Il est important que les gens qui travaillent 24h sur 24 à mes côtés reconnaissent ma valeur. Cela dépend de ce que mes gars - les gens proches de moi - pensent.» Si à 68 ans, au crépuscule d'une nouvelle saison sans titre, Arsène Wenger semble proche de la sortie et si les sous-entendus des uns et des autres vont dans ce sens, nul doute que le coach alsacien, venu révolutionner le «boring Arsenal» méritera un happy ending, après 22 ans de bons et loyaux services.
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