Real Madrid : Aurélien Tchouameni est en train de tout retourner !
Mercredi soir, le Real Madrid va défier l’Atlético de Madrid en 1/8e de finale retour de l’UEFA Champions League. Carlo Ancelotti s’appuiera notamment sur un Aurélien Tchouameni, de retour en grâce après avoir été au centre des débats et des critiques. Une belle revanche pour le Français.
Les Français à Madrid. Non, ce n’est pas le nom d’une nouvelle émission de télé-réalité à la mode, mais il s’agit du feuilleton que sont invités à suivre depuis plusieurs mois les supporters du Real Madrid de l’autre côté des Pyrénées. Arrivé cet été au sein de la Casa Blanca, Kylian Mbappé (26 ans) tient le premier rôle de cette saga, lui dont les moindres faits et gestes sont scrutés de près. Dans les seconds rôles, on retrouve Ferland Mendy, dont l’avenir fait couler de l’encre, ou encore Eduardo Camavinga, qui alterne le bon et le moins bon. Enfin, Aurélien Tchouameni complète ce casting, lui qui s’est fait voler la vedette par KM9. Car avant la signature du Bondynois chez les Merengues, les aventures du milieu de terrain passionnaient les médias comme les fans madrilènes.
Il a été freiné par deux blessures
Recruté pour 80 M€, l’ancien joueur de Monaco devait apporter du sang neuf dans l’entrejeu, dominé à l’époque par le trio magique Luka Modric, Toni Kroos et Casemiro. Mais ses premiers pas au sein de la capitale espagnole avaient impressionné. Par la suite, il a connu des hauts et des bas, lui qui a pris une nouvelle dimension après le départ de Casemiro à Manchester United. Il est de nouveau monté en grades l’été dernier lorsque le patron Kroos a décidé de mettre un terme à sa carrière. Les regards se sont tournés vers lui, alors que Modric est plus proche de la fin que du début. Mais Tchouameni, comme les autres milieux de terrain madrilènes, a eu du mal à faire oublier l’absence de Toni Kroos.
Pour ne rien arranger, le natif de Rouen a été embêté par des pépins physiques. Blessé au pied, il a été à l’arrêt durant 15 jours au mois de septembre dernier (1 match manqué). En novembre, il a été stoppé par une entorse de la cheville. Résultat : 27 jours d’arrêt et 4 rencontres manqués pour celui qui a porté le brassard avec l’équipe de France lors du rassemblement d’octobre dernier. Quand il est sur pied, le Français est pratiquement toujours utilisé par Carlo Ancelotti. Depuis le début de cet exercice 2024-25, il a participé à 37 rencontres toutes compétitions confondues, dont 36 dans la peau d’un titulaire (il est resté 2 fois sur le banc sans entrer en jeu cette saison, ndlr).
Il a dépanné en défense centrale
Des chiffres qui montrent son importance aux yeux du Mister, qui n’hésite pas à faire appel à lui, que ce soit pour jouer à son poste comme pour dépanner dans l’axe central en raison des blessures et des suspensions. À cette position, Tchouameni est capable de rendre de bonnes copies. Mais il a aussi connu des matches un peu plus compliqués. Cela a été le cas le 12 janvier dernier lors de l’humiliation 5 à 2 face au Barça en Supercoupe d’Espagne. Ce jour-là, il n’avait pas été à son avantage. Cela n’avait pas été du goût de certains supporters, qui l’avaient sifflé au Bernabéu lors du 1/8e de finale de Coupe du Roi face au Celta de Vigo quatre jours plus tard. Quelques semaines plus tard, le 1er février, celui qui évoluait en défense est de nouveau passé au travers face à l’Espanyol en Liga (défaite 1-0).
«Ses actions se font en tant que milieu de terrain, il n’est pas conscient qu’il est un défenseur central», disait de lui l’ex-footballeur Quique de Lucas dans un podcast. Mais Carlo Ancelotti était monté au créneau pour le défendre et lui maintenir sa confiance, dans une période où le Real Madrid devait faire sans plusieurs défenseurs de métier. Ce qui a d’ailleurs propulsé sur le devant de la scène le jeune Raul Asencio, auquel Tchouameni a été associé à quelques occasions. Il a aussi joué avec l’expérimenté Antonio Rüdiger, avec lequel la connexion et les automatismes sont plus naturels puisqu’ils ont déjà joué ensemble derrière l’an dernier. Prêt à rendre service à son équipe et à se sacrifier à un poste qui n’est pas le sien, l’ancien de Bordeaux a avoué qu’il espérait retrouver le milieu.
Un retour au milieu qui fait du bien
Et comme on a pu le voir dimanche à l’occasion de la réception du Rayo Vallecano, il est forcément plus à l’aise et bien plus intéressant dans ce secteur du jeu. Marca, qui lui a attribué la note de 8, a écrit au sujet de son match : «il est dans un grand moment physique et de confiance et ça se voit. Responsable des opérations de haute pression de Madrid. Très concentré, jouant avec le contrôle total de la scène. Spectaculaire passe en profondeur pour Rodrygo qui se termine par un tir de Vinicius qui heurte le poteau. En deuxième période, il a toujours été attentif à corriger les supériorités et à arrêter les sorties ultra rapides. Il provoque un carton jaune pour Gumbau. Belle action après une puissante récupération.»
Sous le charme également, AS a évoqué le retournement de situation pour le joueur de 25 ans, un temps annoncé sur le départ par les médias ibériques. «Des sifflets aux flûtes», titre la publication espagnole, qui développe : «Aurélien Tchouameni. Ou comment transformer des sifflets en flûtes, depuis que le Bernabéu l’a accueilli au son du vent contre le Celta le 16 janvier. Dans les têtes en tribunes, l’embarras de l’Arabie saoudite (2-5 en Supercoupe). Mais il est retourné dans son habitat. Vers la salle des machines. Et c’est là qu’il est devenu fort. Ce jour-là était son kilomètre zéro. Ce jour-là, il dégageait déjà de la personnalité. Car après le concert de sifflets, il a compris que le meilleur remède pour faire taire les critiques est de répondre par le silence.»
Tout le monde est convaincu
AS ajoute : «depuis le terrain, c’est là qu’il a commencé sa rééducation. Et les derniers matches, tous au milieu, le confirment. S’il y avait un débat il y a 51 jours, maintenant personne ne peut le réfuter. Après son pire moment, Tchouameni vit le meilleur. Contre le Rayo, il a également couru et décidé. Exactement comme l’aime Ancelotti. La confiance dans le football, si elle n’est pas tout, est beaucoup. Et la sienne atteint des sommets historiques. Il l’a démontré face au Rayo : 8 récupérations, 4 interceptions, 2 dégagements, 6 duels gagnés. Il a été solide dans l’affrontement et très attentif à l’anticipation. De sa botte, avec une superbe passe dans l’espace vers Rodrygo, est né le tir de Vinicius sur le poteau. Le 1-0 de Mbappé aussi. Tchouameni récupère le ballon dans sa moitié de terrain et réalise une passe verticale pour briser la ligne de pression. Kylian et sa combinaison avec Vini ont fait le reste. Mais il a posé la première pierre.»
Après le match, Ancelotti a confié à son sujet : « sans ballon, il est spectaculaire. Mais il joue aussi très bien avec le ballon (…) Le duo d’aujourd’hui, Modric et Tchouameni a été bon (…) Je ne lui ai pas parlé. Tchouameni a un caractère et une personnalité très forts. C’est un travailleur très sérieux et professionnel. Il gère très bien les critiques… il l’a très bien géré.» Le Mister est très content d’un joueur précieux à la récupération. Cela a été le cas contre le Rayo Vallecano, mais également contre l’Atlético (7 ballons récupérés, 4 interceptions) ou contre le Betis (5 récupérations, 2 interceptions, 3 dégagements, 6 duels gagnés). «Il a remplacé les sifflets par des applaudissements au Bernabéu. Il est plus calme et plus confiant. Il semble évident qu’il est plus performant en tant que milieu de terrain qu’en tant que défenseur central», conclut Juan Carlos Navarro, journaliste pour Fichajes.com, au sujet d’Aurélien Tchouameni.
Tchouameni ne calcule pas les critiques
Un joueur en pleine confiance, qui s’est d’ailleurs présenté face aux médias ce mardi avant le 1/8e de finale retour de C1 contre l’Atlético. L’occasion de répondre aux questions concernant les critiques dont il a fait l’objet. «Au début de chaque match, l’important est d’être concentré. Sur ce que j’ai à faire. Bien sûr, j’entends les sifflets pendant le match, mais chaque match a sa propre histoire. Les sifflets ont commencé et j’ai fait du bon travail dans le match. C’est la chose la plus importante. Pour moi, la chose la plus importante est le jeu. Nous savons qu’il y a des critiques tout le temps. Vous pouvez désormais être au meilleur niveau et les gens parleront toujours de votre niveau. Avec l’expérience, nous apprenons ce qu’il faut faire.»
Il poursuit : « parfois, on vit des situations comme celle-ci, mais l’important c’est de travailler, de faire les mêmes choses. Si vous faites les choses correctement, vous jouerez bien. Il ne faut pas prêter attention à ce que disent les gens. Un jour, tu es bon et le lendemain, tu ne l’es plus. Vous devez être concentré avec le sourire.» Il a évoqué ensuite ses multiples changements de poste. «Ce sont deux métiers complètement différents. En défense, vous avez plus de temps pour jouer, mais la différence est qu’il est plus difficile de rester concentré. Tu n’as pas le ballon très longtemps. Au milieu, il faut être tout le temps plus attentif. Ce sont deux postes différents.» Deux postes où le Français fait de son mieux pour aider le Real Madrid. Tout cela n’a certainement pas échappé à Didier Deschamps, qui risque de faire appel à lui jeudi pour le rassemblement de mars des Bleus. Avant ça, il y a un derby à aller gagner !
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