L'OM ne s'est pas raté pour sa première de la saison en Ligue 1. Les hommes d'Igor Tudor ont facilement battu le Stade de Reims (4-1), grâce notamment à un excellent Nuno Tavares. Les recrues estivales ont globalement brillé pour leurs premiers pas.
L'Olympique de Marseille lançait officiellement sa saison de Ligue 1 avec la réception Reims ce dimanche soir. Dans un stade Vélodrome en fusion, l'OM débutait enfin son année après des semaines agitées en interne notamment avec l'entraîneur Igor Tudor. Cette tension se faisait d'ailleurs immédiatement ressentir puisque le technicien croate était conspué à l'annonce de son nom lors des compositions. Sans doute aussi parce qu'il avait décidé de mettre sur le banc le chouchou Dimitri Payet. Cengiz Under le remplaçait sur le front de l'attaque alors que Clauss et Nuno Tavares commençaient la rencontre.
Après une préparation qu'on pourrait presque qualifier de ratée, les Olympiens montraient un visage totalement différent dans les premières minutes. Peut-être aussi grâce à des supporters enflammés. Après quelques minutes de jeu, Cengiz Under, en jambes, se procurait la première occasion. Le Turc enchaînait les appels et les dribbles en faisant des différences. L'OM finissait logiquement par ouvrir le score dans cette rencontre d'ailleurs. Après un centre tendu de Jonathan Clauss, le défenseur rémois Wout Faes envoyait le cuir dans son propre but (13e).
Des débuts idéaux pour les recrues
De quoi donner encore plus confiance aux Marseillais qui ne passaient pas loin du break. Cengiz Under (17e) puis Valentin Rongier (25e) voyaient leur frappe toucher les poteaux. Ultra dominateur, l'OM faisait le break juste avant la pause grâce à une recrue. Après un très bon appel sur le couloir gauche, Nuno Tavares surprenait son monde en repiquant dans l'axe sur son pied droit et envoyait une frappe précise dans le petit filet opposé. Imparable pour un Patrick Pentz impuissant (45e+2). Le Portugais, très actif, ne passait pas loin d'offrir un but à Luis Suarez qui venait juste d'entrer en jeu.
L'attaquant colombien ne tardait pas à se montrer dans ce match puisque seulement 10 minutes après son entrée, il y allait de son but en profitant d'un cafouillage dans la défense (3-0, 73e). Un but qui entraînait un relâchement des Marseillais dont profitait Reims. Le jeune attaquant Balogun, prêté par Arsenal, plaçait une tête imparable (1-3, 83e). Malgré une fin de match moins maîtrisée, Luis Suarez parvenait tout de même à claquer un doublé (90e+3). L'OM prend les trois points et lance parfaitement sa saison.
L'homme du match
Tavares (8) : le latéral prêté par Arsenal se souviendra longtemps de ses débuts au Vélodrome avec l'OM. Très actif dans son couloir gauche (95 ballons touchés), le Portugais a fait parler sa vitesse et sa qualité d'élimination en un-contre-un. C'est notamment de cette façon qu'il a fait le break pour l'OM juste avant la pause, d'une belle frappe tendue de son pied faible (45e+2). C'est aussi comme ça qu'il aurait pu être crédité de passes décisives, pour Ünder (17e) puis Suarez (65e, 88e), après un bon travail effectué en amont. Hormis quelques approximations dans ses transmissions, voilà une performance très encourageante pour la suite de la saison marseillaise.
Olympique de Marseille
Blanco (6) : le gardien remplaçant de Lopez, blessé et forfait pour cette rencontre, a rendu une copie correcte pour ses premiers pas à l'OM. Il a fait les arrêts qu'il fallait quand il le fallait, faisant preuve de vigilance tout au long de la partie (28e, 39e, 43e, 90e). Il ne peut pas faire grand-chose sur la tête gagnante de Balogun (84e). Encourageant.
Mbemba (5,5) : une première intéressante pour l'ancien défenseur de Porto, jamais vraiment mis en difficulté d'un point de vue défensif. Bien que surpris, on pourra lui reprocher son manque d'agressivité sur le seul but rémois de la soirée (84e). Autrement, le Congolais a souvent pris des initiatives balle au pied pour accélérer le jeu et essayer de casser les lignes adverses.
Gigot (6) : au cœur de la défense marseillaise, le Français de 28 ans a disputé un match très solide, multipliant les interventions (6) et les dégagements dans sa surface pour soulager ses partenaires. Averti pour un tacle irrégulier sur Van Bergen (59e), le barbu arrivé de Moscou a globalement convaincu pour ses débuts officiels à Marseille.
Balerdi (4) : l'ex du Borussia Dortmund a sûrement été l'élément le moins en réussite défensivement parlant contre le SDR. Parfois en difficulté dans les duels, il a compensé avec sa niaque, effectuant quelques interventions aux abords de sa surface. L'Argentin, pas toujours rassurant, a surtout bien terni sa copie finale en ratant son dégagement permettant à Balogun de réduire l'écart au tableau d'affichage (84e).
Clauss (6) : très remuant sur le flanc droit, l'international français a affiché un visage conquérant pour sa première officielle avec l'OM et a déjà probablement conquis le cœur de ses supporters à l'Orange Vélodrome. Il est l'auteur du bon centre dangereux poussé dans ses filets par Faes (13e). L'ancien latéral du RC Lens a répété les efforts et enchaîné les courses, se montrant très présent offensivement, même s'il a baissé le pied en seconde période. Remplacé par Kolasinac (83e).
Rongier (7) : capitaine du soir en l'absence de Payet, l'ancien joueur du FC Nantes a pleinement assumé son rôle de leader sur le rectangle vert. Présent au milieu, aussi bien défensivement (3 interceptions) qu'offensivement, il a régné en patron dans l'entrejeu au Vélodrome (94% de passes réussies). Il aurait même pu se payer le luxe d'inscrire un but si sa belle volée n'avait pas été repoussée par le poteau extérieur en première période (25e).
Guendouzi (6,5) : toujours aussi agressif sur le porteur de balle pour déclencher le contre-pressing, mais aussi précieux à la récupération (4 interceptions) et quand il fallait couper les courses adverses, l'ancien Gunner a été fidèle à lui-même. Sa grosse activité dans l'entrejeu a fait du bien à l'OM, alors qu'il a aussi été précis dans l'utilisation du cuir (71 ballons touchés, 90% de passes réussies). Remplacé par Bakambu (78e), passeur décisif sur le 2ème but de Suarez (90e+4).
Tavares (8) : voir ci-dessus.
Gerson (5,5) : une grosse débauche d'énergie, de l'envie, de l'abnégation : le n°8 de l'OM a beaucoup donné contre Reims devant ses supporters, embêtant pas mal les défenseurs champenois, notamment avec ses nombreuses projections offensives dans les espaces. Il s'est fendu de quelques gestes dignes d'un Brésilien sans néanmoins parvenir à faire de vraies différences. Remplacé par Payet (76e), qui a disputé son 300ème match de Ligue 1.
Ünder (6) : titularisé en électron libre en lieu et place de l'habituel capitaine Payet, l'international turc a exprimé ses qualités et donné gage de satisfaction à son nouvel entraîneur. Il a tenté de prendre le jeu à son compte,, n'hésitant pas à reculer pour le faire. Sans un arrêt réflexe de Pentz ayant envoyé sa frappe sur la barre (17e), il aurait pu être récompensé par un but. Remplacé par Veretout (61e), déjà en action sous ses nouvelles couleurs.
Milik (4) : en point d'appui, l'attaquant polonais a livré un joli duel de costauds avec Abdelhamid et Faes tout au long d'une partie frustrante pour lui. Tantôt imprécis dans ses déviations, tantôt utile en phase offensive grâce à ses appels ou la conservation du ballon, il n'a en tout cas pas eu grand-chose à se mettre sous la dent face à Reims (22 ballons touchés, 0 tir). Remplacé par Luis Suarez (61e). Le Colombien, qui a pu découvrir la ferveur du Vélodrome, a d'abord gâché une belle passe de Tavares (65e) avant de participer à la fête en s'offrant un doublé (75e, 90e+4).
Stade de Reims
Pentz (3,5) : impuissant sur le but inscrit contre son camp par Wout Faes (13e), le nouveau gardien du Stade de Reims s'est cependant montré décisif sur une frappe à bout portant d'Ünder (17e), détournant le ballon sur sa transversale. Sauvé par son poteau (25e), l'Autrichien s'est aussi imposé dans les airs (42e), avant d'encaisser le but du break (45e+2, 2-0) et même d'en concéder un troisième (75e) puis un quatrième (90e+4). L'ancien portier de l'Austria Vienne a tout de même montré de belles qualités de relances au pied.
Gravillon (4) : auteur d'un super retour sur Gerson (2e), Andrew Gravillon a été précieux par le nombre de duels qu'il a remporté (5 sur 7). À l'instar de Locko, l'ex-Lorientais aura perdu énormément de ballons (20), subissant le pressing des joueurs de l'OM. Remplacé par Alexis Flips (77e).
Faes (3) : d'abord pris par une bonne déviation de Milik, Wout Faes s'est montré malheureux en marquant contre son camp (13e, 1-0). Le Belge a connu un début de match très compliqué et a occupé un véritable rôle de pompier de service, auteur de 9 dégagements. Insuffisant pour l'emporter ou ramener un point en Champagne.
Abdelhamid (4,5) : il est le patron de la défense rémoise et l'a encore montré ce soir. Dominant dans les airs (3 sur 3 en termes de duels remportés), il est parvenu à contenir les assauts olympiens, comme ce fut le cas sur un tacle tout en maîtrise sur Gerson (61e). L'international marocain aura cependant été malheureux sur le troisième but marseillais, voyant le ballon passer entre ses jambes avant de finir au fond des filets de son gardien.
Agbadou (4) : alors qu'on pensait le voir dans la défense, Agbadou a finalement évolué au poste de sentinelle. Auteur du premier tir - cadré - rémois de la rencontre (26e). Après la réorganisation tactique de son coach, l'ancien joueur d'Eupen a été replacé dans une défense à 3 dans le second acte. Emmanuel Agbadou aurait également pu se montrer décisif, adressant un superbe ballon à Van Bergen (90e).
Locko (3,5) : confronté aux nombreuses vagues marseillaises, Bradley Locko n'aura pas eu l'opportunité d'apporter offensivement. Il aura eu le mérite de prendre sa chance de loin (52e), sans succès. Sur le plan technique, il a perdu beaucoup de ballons (17), mettant parfois son équipe en difficulté.
Matusiwa (3) : touchant peu de ballons, le Néerlandais a réalisé un gros travail de harcèlement. Précis dans son jeu de passe (88%), il n'aura pas su peser assez lourd sur le plan défensif. Un match très mitigé pour lui au Vélodrome.
Munetsi (4) : d'abord cantonné à un rôle plutôt défensif dans le premier acte, Marshall Munetsi a évolué beaucoup plus haut dans le second, profitant de son physique pour régulièrement s'imposer face à ses adversaires. Malgré de bonnes intentions, il n'aura pas été assez influent dans la construction des actions de son équipe. Remplacé par Martin Adeline (80e).
Zeneli (4,5) : à l'origine de la plus belle occasion rémoise de la première période (43e), le Kosovar aura tenté d'organiser le jeu offensif de son équipe. Faisant également la navette de gauche à droite sur le front de l'attaque, il a été remplacé par Kamory Doumbia à la pause (6). Le Malien s'est montré très remuant et disponible dans le cœur du jeu, permettant aussi à son bloc de monter, jouant un gros rôle dans la meilleure seconde période des siens.
Van Bergen (6) : affublé à un rôle physiquement éreintant, le Batave n'a pas restreint ses efforts dans son couloir droit. Il aurait pu égaliser sur une jolie frappe croisée, difficilement captée par le gardien marseillais (43e). Pris dans son dos sur le but de Nuno Tavares (45e+2), Van Bergen s'est montré beaucoup plus à son avantage en seconde période, auteur de nombreux appels dans la profondeur. Il aurait pu réduire l'écart (90e), mais a buté sur Ruben Blanco.
Touré (4,5) : trop esseulé à la pointe de l'attaque rémoise, El Bilal Touré aura multiplié les appels, en vain. Il aura eu une occasion de tromper Blanco (38e), mais n'est pas parvenu à ajuster le portier espagnol. Remplacé par Folarin Balogun (64e), prêté par Arsenal, qui a célébré ses débuts dans le championnat de France par un but (84e, 3-1).
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