Ligue 2

Toulouse tape du poing sur la table pour Amine Adli

Dans un long entretien accordé à la Dépêche du Midi, Damien Comolli a fustigé le comportement d'Amine Adli, coupable selon lui d'avoir décliné des offres de grands clubs européens sans même les avoir étudiées. À un an de la fin de son contrat, la situation du milieu de terrain se complique. Son président l'a mis en tribune jusqu'à la fin du mercato et pourrait allonger la sanction à l'ensemble de la saison si rien ne bouge d'ici là.

Par Maxime Barbaud
3 min.
L'élégant Amine Adli sous le maillot du TFC. @Maxppp

«J'ai dû avoir une douzaine de discussions avec Adli... Quand un joueur ne veut pas, il ne veut pas. Il va partir parce qu'il ne veut pas rester. Il partira cet été.» Le patron du Toulouse Football Club, Damien Comolli, semblait clair au sujet d'Amine Adli le 22 juillet dernier. Le meilleur joueur de la Ligue 2 de la saison dernière (8 buts et 7 passes décisives en 33 matches) tenait un bon de sortie dans ses mains durant ce mercato, surtout qu'il n'a plus qu'un an de contrat. L'équation était simple, soit il prolongeait, soit il partait. Sauf que nous sommes à trois semaines de la fin du mercato et visiblement, il y a de l'eau dans le gaz entre l'élégant jeune milieu offensif et son club formateur.

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Malgré les nombreuses sollicitations, dont certaines sont très concrètes de la part de grands clubs européens, le joueur de 21 ans les a toutes déclinés ce qui a poussé le président du TFC à s'en émouvoir auprès de la Dépêche du Midi. Rappelant que le natif de Béziers avait rejeté l'été dernier diverses offres de prolongation, il s'indigne de son comportement. «Nous avons reçu deux offres. Une d'un club du Top 5 européen pour 10 millions d'euros, et une du Top 15 européen pour 12 millions d'euros. Le joueur a refusé les deux clubs, que je ne peux pas nommer mais ce sont des clubs gigantesques. Étrangers. Et qui jouent la Champions League et le titre dans leur championnat respectif tous les ans. Le joueur a refusé de discuter avec eux.»

Comolli déplore le comportement du joueur

Sans les citer directement, Comolli fait probablement référence aux offres de l'AC Milan et du Bayern Munich, tous les deux très intéressés pour s'attacher les services du joueur. Comolli dénonce un certain chantage d'Adli de son entourage. Il en profite pour mettre les choses au clair, refusant de céder dans ce bras de fer. «La réalité du marché ne se situe pas à 5 millions d'euros pour Amine. Si des clubs espèrent qu'ils pourront l'acheter à 5 millions, ou si ses agents le proposent à travers l'Europe, y compris en France, pour cette somme, ça ne va pas se passer comme ça. On gardera le joueur jusqu'au 30 juin 2022, plutôt que de le vendre à 5 millions. C'est absolument niet.»

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Comolli comprend bien entendu les désirs du joueur mais refuser un club d'un énorme calibre, qui plus avec une offre économique qui convient, devrait satisfaire tout le monde. Confrontés à la réalité économique déjà compliquée depuis le début de la crise économique, les Violets ne peuvent pas se permettre de voir le joyau poli au centre de formation s'en aller gratuitement d'ici un an et sans jouer. Car, c'est bien ce qu'il pourrait se passer. À partir d'aujourd'hui, Adli, déjà suspendu depuis deux rencontres après avoir écopé d'un carton rouge lors de la 1ère journée de Ligue 2 face à Ajaccio, va désormais s'asseoir en tribune et ce jusqu'au 1er septembre, date de la fermeture du marché des transferts si sa situation n'est toujours pas réglée. Et peut-être même au-delà si rien ne bouge.

Adli mis en tribune jusqu'à la fin du mercato... et peut-être même plus

«Parti comme c'est parti, s'il est encore là après le 1er septembre, on verra quelle décision on prendra. Je lui ai dit le fond de ma pensée là-dessus. Il sait exactement ce qu'il en est. Il n'est pas exclu du groupe, il s'entraînera mais ne jouera plus les matches», explique Comolli, qui affirme être soutenu par Philippe Montanier, alors que le joueur n'a pas vraiment semblé chagriné par cette décision. «Il n'a pas eu vraiment de réaction quand je lui ai annoncé. Si j'étais à sa place, je me ferais énormément de soucis. Imaginons qu'il ne joue pas un match du 10 août au 1er juillet 2022, sa carrière serait grandement en danger, si nous prenions cette décision-là...» C'est une menace à prendre avec beaucoup d'attention.

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