Guerre à la FAF, avenir de Belmadi, Mahrez : l'Algérie implose en coulisses
Une semaine après la terrible élimination face au Cameroun lors des qualifications au Mondial 2022, l'Algérie s'agite fortement en coulisses. La guerre est lancée à la FAF ; où tous les coups sont permis, pendant que l'avenir du sélectionneur Djamel Belmadi et de certains joueurs est toujours incertain. Ambiance.
One, Two, Tristes. Depuis une semaine, les Fennecs sont KO. Qualifiés pour la Coupe du Monde 2022 au moment de l'égalisation d'Ahmed Touba face au Cameroun (1-1, 118e), les Verts ont célébré devant le public du stade Mustapha-Tchaker de Blida avant de recevoir un uppercut deux minutes plus tard suite au but de la victoire de Karl Toko Ekambi (2-1, 120e). Un terrible coup de massue pour l'Algérie qui l'a toujours mauvaise. Les Fennecs n'ont pas digéré l'arbitrage de Monsieur Gassama. Ce dernier a d'ailleurs failli être lynché par des supporters, présents à l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger le lendemain du match.
L'Algérie s'agite en coulisses
Mais le pire a été évité pour le Gambien, qui a été traité d'arbitre malhonnête par Djamel Belmadi, également sur place pour rentrer chez lui. Comme le sélectionneur algérien, la FAF, qui a perdu 8,2 millions d'euros suite à cette élimination, a jugé l'arbitrage litigieux. Elle a ainsi demandé officiellement jeudi à la FIFA de rejouer ce match. Une requête qui a, toutefois, peu de chance d'aboutir. Parallèlement à cela, l'Algérie s'agite fortement en coulisses. En effet, un climat délétère règne au sein de la Fédération Algérienne de Football. Élu en avril 2021 à la majorité (75 voix sur 88), le président Charaf-Eddine Amara a démissionné jeudi.
Mais celui qui devait relancer le football algérien est revenu sur sa décision deux jours plus tard. Il a ainsi regagné le siège de la fédération pour régler les dossiers en cours. Mais plusieurs médias algériens précisent que son idée est de faire tomber avec lui les membres de son Bureau Fédéral. Des membres qui se sont totalement désolidarisés de lui, le laissant assumer seul le fiasco de l'élimination. Selon La Gazette du Fennec, certains voulaient profiter du départ d'Amara pour se positionner sur des postes stratégiques à la DTN et la commission fédérale de l'arbitrage.
La guerre est déclarée à la FAF !
Mais le retour du président démissionnaire a contre-carré leurs plans. Amara veut attendre l'Assemblée Générale extraordinaire de la FAF pour mettre un terme à son mandat et ne veut pas tomber seul. «Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas encore déposé ma démission auprès du secrétariat de la FAF. De ce fait, je suis toujours le président de la FAF sur les papiers. Tant que les membres du bureau fédéral de la FAF ne démissionnent pas, je resterai à la tête de la fédération», a-t-il lâché. Toutefois, la fronde s'est organisée au sein de la fédération où d'anciens collaborateurs veulent lui interdire l'accès du siège de Dely Ibrahim.
Mais ils sont dans l'illégalité puisqu'il est toujours officiellement président, même si Mohamed Maouch (vice-président) devait assurer l'intérim. La tension est donc au maximum à la FAF. Et elle pourrait monter d'un cran le 11 avril prochain lors du Bureau Fédéral dirigé par Amara. Ce dernier devrait être démis de ses fonctions. Compétition ajoute que son Bureau Fédéral devrait aussi être viré. Cette réunion sera aussi l'occasion d'avancer sur le nouvel organigramme de la FAF. Certains proches de l'ancien président Mohamed Raouraoua se sont d'ailleurs positionnés pour prendre la succession d'Amara. Le rendez-vous du 11 avril sera aussi le moment d'évoquer le dossier Djamel Belmadi.
Tout le monde veut garder Belmadi
Effondré après l'échec face au Cameroun, le sélectionneur a demandé le temps de la réflexion pour trancher. «Il est difficile de parler d’avenir. Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas rater cette Coupe du Monde. À dix secondes… Un bilan sera fait, mais pour l’instant, la déception domine. (...) Le jour où je ne me sens plus utile à mon pays, je saurai quoi faire. Il y aura une réflexion dans les jours à venir». Rapidement, la FAF a indiqué qu'il était maintenu à son poste. Mais Belmadi est encore dans l'incertitude, lui dont le contrat s'achève à la fin de l'année 2022.
Malgré cet échec, il continue de faire l'unanimité. Les joueurs, les supporters, les dirigeants et même la presse militent pour qu'il reste. Ce qui est très rare en Algérie où les sélectionneurs prennent souvent cher. "Pourquoi Belmadi doit rester ?", a ainsi titré Compétition hier. Le média algérien explique que son départ ferait du mal aux fans de l'équipe nationale qui ne sont pas ingrats et n'ont pas oublié le titre lors de la CAN 2019. La stabilité qu'il a apporté à un groupe acquis à sa cause est aussi un argument avancé. Le sélectionneur réfléchit mais communiquera très vite sa décision selon Compétition.
Mahrez critiqué par les supporters et la presse
Le média algérien croit savoir que Belmadi aurait déjà signifié à certains joueurs qu'il ne continuerait pas. Dans cette hypothèse, Madjid Bougherra, qui s'occupe de l'équipe A', serait une option envisagée. La FAF, les supporters mais aussi les joueurs attendent donc le choix de Belmadi. Feghouli, Guedioura, Mbohli, Benlamri ou encore Slimani temporiseraient au sujet de leur avenir en sélection en attendant de connaître la décision du coach. Si jamais il venait à rester, il aurait du pain sur la planche puisqu'il devrait rajeunir une sélection vieillissante et relancer une machine qui a déraillé. Il devrait aider certains joueurs à retrouver leur niveau comme Youcef Belaïli, qui a pris cher après l'élimination face au Cameroun.
Mais celui qui a le plus dégusté est Riyad Mahrez. Le capitaine des Fennecs a été attaqué par rapport au fait qu'il n'a pas été décisif aussi bien à la CAN que lors des deux matches face au Cameroun. Son leadership est aussi remis en cause puisqu'il n'a pas pesé auprès de l'arbitre au moment des décisions jugées litigieuses par la presse. Pour Riyad Mahrez, ils sont très nombreux à critiquer son attitude, certains iront même jusqu'à dire que son attitude est scandaleuse et il n'assume pas ses responsabilités de capitaine, peut-on lire dans Compétition, qui écrit que le joueur est plus investi à City qu'en sélection. Après le chaos, le chantier qui attend l'Algérie est immense !
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