Ligue 1

Entretien avec… Faouzi Ghoulam : « L’Algérie m’a permis de toucher du doigt mon rêve »

Titulaire en puissance cette saison à l'ASSE, Faouzi Ghoulam participera à la Coupe du Monde 2014 au Brésil avec la sélection algérienne. Pour Foot Mercato, le latéral gauche de 22 ans évoque sans détour son parcours, ses ambitions avec les Verts mais également avec l'Équipe d'Algérie.

Par Jahed Makhlouf - Dahbia Hattabi
8 min.
Saint-Étienne Faouzi Ghoulam @Maxppp

Foot Mercato : Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Faouzi Ghoulam : Mon parcours est atypique et simple à la fois. Depuis 1998, je suis à l'ASSE. Donc j'ai fait toutes mes classes ici jusqu'au monde pro et la signature de mon premier contrat pro.

FM : Comment jugez-vous la première partie de saison de l'ASSE ?

FG : C'est assez mitigé parce qu'on a eu de bons résultats et de moins bons résultats. On manque un peu de réalisme. En fin de match, on prend beaucoup de buts qui nous pénalisent au niveau du championnat et des places au classement.

FM : Individuellement, quelles sont vos ambitions ?

FG : Mes ambitions ? Comme j'ai dit, je prend les étapes les unes après les autres. Je pense que le plus important est de faire une très bonne saison avec l'ASSE. J'ai la chance d'être international A en Équipe d'Algérie. On s'est qualifié pour la Coupe du Monde il n'y a pas très longtemps. La semaine dernière (ndlr entretien réalisé le 28 novembre). J'espère pourquoi pas faire une très belle Coupe du Monde d'un point de vue individuel.

FM : Comment gérez-vous la concurrence avec Jonathan Brison ?

FG : C'est une concurrence qui est saine. Il y a deux ans, c'est moi qui avait beaucoup plus joué. L'année dernière, c'est lui qui a un peu plus joué que moi. Cette saison, pour l'instant je joue parce que c'est vrai qu'il était blessé. Donc j'essaye de tenir mon poste mais après je ne fais pas plus attention que ça. L'essentiel pour moi c'est de faire de bons résultats et que l'équipe tourne bien. Que ce soit avec moi ou avec lui, l'essentiel c'est que l'équipe fasse des points.

FM : Vous allez rencontrer le PSG en Coupe de la Ligue. Saint-Étienne est un peu sa bête noire. Quel est le secret de l'ASSE ?

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FG : Déjà, on ne parle pas entre nous de bête noire parce que la bête noire a un moment va peut-être perdre ou faire un mauvais résultat. Pour l'instant, ça nous réussit. On joue contre eux sans pression. Je pense que c'est ce que font la plupart des clubs en Ligue 1. Après, on a plus ou moins de réussite en fonction des clubs et des journées de championnat. Ce qu'il faut souligner, c'est que le Paris Saint-Germain est une équipe qui enchaîne beaucoup de matches, qui a un effectif qui est vraiment étoffé qui lui permet de jouer toutes les compétitions. C'est pour ça qu'on s'attend à un match très difficile chez eux.

FM : C'est l'un des matches que vous ferez sans vos supporters interdits de déplacement jusqu'à fin 2013. Qu'en pensez-vous ?

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FG : La seule chose que j'ai à dire c'est que c'est vrai qu'on a un public qui est très présent que ce soit à domicile ou à l'extérieur. C'est dommage pour nous qu'on ne puisse pas profiter de notre public à l'extérieur. On va essayer de faire sans. L'essentiel c'est qu'à domicile ils puissent répondre présents. On va s'adapter.

FM : Le mercato d'hiver approche. Avez-vous déjà été sollicité ?

FG : Je n'ai pas été sollicité plus que ça parce que maintenant je m'occupe beaucoup plus du terrain que de ce qui peut se passer ailleurs. Après ce qui a pu se passer cet été, j’apprends un peu. Je n'ai que 22 ans, bientôt 23. Donc je suis assez jeune. Je suis encore en formation comme on dit dans le métier. Parce qu'il faut apprendre. Ce n'est pas que le terrain. C'est aussi tout ce qui m'entoure. J'ai fait un peu le vide, un peu le tri. Maintenant, je me prends beaucoup moins la tête sur ce qui peut arriver. Je fais confiance à mes agents, au club, au staff technique, au staff médical. (...) Pour moi, l'essentiel c'est de faire une très bonne saison avec Saint-Étienne. Si le club doit me vendre, il me vendra. S'il veut me garder, je resterai. Il ne faut pas oublier qu'il me reste plus de deux ans et demi de contrat. Je suis encore lié à Saint-Étienne.

FM : Vous êtes latéral gauche. Un poste très recherché d'autant qu'il manque de spécialiste au très haut niveau. Êtes-vous conscient que vous avez un profil qui peut plaire ?

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FG : Je pense que j'en suis conscient. Le club aussi en est conscient. Mutuellement, on sait que j'ai un poste qui est recherché par tous les clubs. On va essayer de travailler du mieux possible pour pouvoir trouver un challenge qui m'intéresse. Même si celui de Saint-Étienne me convient parfaitement. Après, je pense plus que ça va être la décision du club plutôt que la mienne. Pour moi, mon avenir est encore à Saint-Étienne. Je ne me projette vraiment pas ni sur le mercato d'hiver, ni sur celui de cet été.

Le Mondial... un rêve

FM : L'Algérie participera au Mondial 2014. C'est une fierté j'imagine...

FG : Bien sûr. On en parle beaucoup. J'en parle beaucoup. Même si je pense un peu moins à la sélection que mardi ou mercredi dernier (ndlr entretien réalisé le 28 novembre). Je me suis vite reprojeté sur mon club parce qu'on avait des échéances importantes. On enchaîne les matches. On commence avec une semaine à trois matches. Donc je me suis vite projeté sur le club même si on m'a fait une très belle surprise. Le Consul d'Algérie m'a fait une très belle surprise à Saint-Etienne. Mes proches aussi m'ont fait une très belle surprise. J'ai eu un très bel accueil de la part des joueurs et du staff. Je suis vraiment heureux. Comme je vous l'ai dit, c'est une fierté de pouvoir jouer pour l’équipe d'Algérie et de se qualifier pour le Mondial 2014 qui sera au Brésil, le pays du football.

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FM : Ce sera votre première Coupe du Monde. Que ressentez-vous ?

FG : Je suis content. C'est ma première Coupe du Monde. C'est un rêve d'enfant de jouer une Coupe du Monde. Même si c'est plus ou moins accessible, cela dépend du niveau de chacun. L'Algérie m'a permis de toucher du doigt mon rêve et de pouvoir y participer je l'espère si rien ne m'arrive et si tout se passe bien en club. Avant de penser à la Coupe du Monde, il va falloir que je fasse de très bonnes performances à Saint-Étienne. Donc l'essentiel pour l'instant c'est le club.

FM : On revient quelques temps en arrière. Comment avez-vous géré la pression du match de barrage retour face au Burkina Faso ?

FG : Tout le monde connaît un peu la sélection algérienne en France. Il y a beaucoup de personnes immigrées. Dans le monde, on connaît un peu moins. C'est vrai qu'il y a une pression qui est énorme. On ne s'en rend peut-être pas compte de l'extérieur mais à l'intérieur le coach a fait en sorte qu'on soit un peu dans notre bulle et qu'on ne puisse pas être au cœur de cette foule verte qu'il y a eu en Algérie où on ne parle que de ça avant et après le match jusqu'à aujourd'hui. Ce qui nous a permis de nous concentrer vraiment sur le match. On avait des consignes assez précises ce qui nous a permis de nous qualifier même si ça a été je le répète très difficile face à une très bonne équipe burkinabée.

FM : Quelques mots sur "Coach Vahid" ...

FG : Ça fait un an que je suis en sélection. Que je suis sous ses ordres on va dire. Sous ses ordres, c'est le cas de le dire (sourire). Non, le coach c'est une très bonne personne. C'est vrai qu'il est très rigoureux. Il fait vraiment attention aux détails parce que comme il nous le dit, les petits détails peuvent faire de grandes différences. Tout lui donne raison parce qu'il a réussi à qualifier l'Algérie pour un Mondial avec une génération différente de celle du Mondial 2010. Ce qui est vraiment très fort. Mais il faut aussi souligner le travail du Président de la Fédération qui a su aller dénicher des joueurs un peu partout en Europe et aussi en Algérie pour pouvoir créer une très belle ambiance et créer un très bon groupe pour qu'on puisse rivaliser avec les meilleures équipes mondiales j'espère bien.

FM : Pensez-vous que l'Algérie peut créer la surprise ?

FG : Non, je pense qu'il ne faut pas brûler les étapes. Je pense qu'on va aller là-bas avec beaucoup d'ambition c'est vrai. On va essayer de faire quelque chose. Mais ne pas être prétentieux aussi en voulant créer la surprise, je ne pense pas qu'on puisse se permettre de pouvoir dire qu'on va créer la surprise. Je pense qu'on ira là-bas sur la pointe des pieds en essayant de faire le meilleur Mondial possible. Mais nous notre objectif c'est vraiment de faire plaisir à notre peuple et de les rendre fiers de nous.

FM : Avez-vous une idole chez les joueurs algériens ?

FG : On ne va pas dire une idole mais il y a quelqu'un qui m'a beaucoup marqué. C'est Rachid Mekhloufi parce qu'il a évolué tant à Saint-Étienne qu'en sélection. C'est vrai que c'est un peu une icône en Algérie et aussi à Saint-Étienne. C'est la personne que j'admire un peu plus.

FM : L'Équipe de France sera aussi Brésil. Quel regard portez-vous là-dessus ?

FG : On a suivi le premier match. Le deuxième match, on ne pouvait pas parce qu'on jouait juste avant. On était des supporters. C'est vrai que la plupart en sélection on est né en France. Donc on a cette double culture. On est intéressé par les performances de l'Équipe de France. Moi qui personnellement ai évolué en Équipe de France Espoirs j'ai été vraiment content de pouvoir voir la réussite de cette Équipe de France. Je pense qu'une Coupe du Monde sans l'Équipe de France n'a peut-être pas la même saveur. On est content de pouvoir les voir. Pourquoi pas les rencontrer.

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