Ligue des Champions

PSG - Atlético : le style Luis Enrique fait débat en Espagne

Battu in extremis par l’Atlético de Madrid hier soir (1-2), le PSG de Luis Enrique a une nouvelle fois payé très cher son inefficacité offensive. De quoi remettre une nouvelle fois le style Luis Enrique en question.

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Luis Enrique fait la moue @Maxppp

Le scénario est terriblement cruel pour le Paris Saint-Germain, mais au final, personne n’est réellement surpris. Battu sur le gong chez lui par l’Atlético de Madrid (1-2), le club de la capitale ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Car encore une fois, son inefficacité offensive lui a joué des tours. Il n’y a qu’à voir les statistiques du match pour s’en rendre compte : 22 tirs à 4, 93 attaques contre 23, 6 corners à 0, 803 passes contre 280. Le PSG a dominé les Colchoneros… sur le papier. Mais à la fin, c’est bien le club espagnol qui est reparti avec les trois points, laissant le PSG à la 25e place du classement de la C1 et donc potentiellement éliminé.

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Cette nouvelle contre-performance a logiquement mis Luis Enrique en première ligne. Mais encore une fois, l’Espagnol a sorti des justifications lunaires pour tenter d’expliquer cet énième échec sur la scène européenne. Car pour l’ancien coach du Barça, tout est assez clair : son équipe a mieux joué que l’Atlético, mais le manque d’efficacité offensive a tout gâché. Sa réaction sur le but de la victoire d’Angel Correa en dit long d’ailleurs sur sa frustration. « La façon dont nous avons encaissé le but est une véritable plaisanterie. » On ne peut pas donner tort à Luis Enrique en affirmant que le match aurait été différent si Paris avait su convertir une ou deux de ses occasions. Mais le fait est qu’avec des « si », on pourrait refaire le monde.

Luis Enrique persiste

Interrogé sur la déclaration de Luis Enrique sur le but du KO madrilène, Jan Oblak a fait preuve de compassion avec le technicien espagnol. « Je le comprends parfaitement. Quand on ne gagne pas un match dans lequel on attaque, on a des occasions… et qu’on le perd à la dernière seconde, c’est difficile à assimiler et à accepter. Cela nous est arrivé trop souvent. » Du côté de l’Atlético, en tout cas, personne n’a renié l’ADN version Simeone, à savoir celui d’une équipe pas toujours séduisante sachant faire le dos rond avant de planter une banderille. « C’est ce que nous voulons, nous ne pouvons pas nous en éloigner, cela fait douze ans que nous construisons cela et nous ne pouvons pas nous en éloigner », a d’ailleurs confié El Cholo après la rencontre.

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Ce matin, comme souvent les lendemains de matches de C1, le style de Luis Enrique agace. Habitué à critiquer le coach parisien au micro de RMC Sport, Daniel Riolo n’a pas manqué d’en remettre une couche. « Je ne vois pas un joueur qui progresse sous Luis Enrique. Vitinha est un 8, pas un 6. Fabian Ruiz est un fantôme avec le PSG, Barcola est bon en championnat et n’a pas encore le niveau en C1, Dembélé est bon pour éliminer un adversaire, mais pour marquer, il n’y a plus personne, Asensio n’existe plus. (…) Il n’a rien apporté au PSG à part des inventions et des conférences de presse lunaires. »

« Je préfère un football moins esthétique à un football qui fait semblant de jouer du violon »

En Espagne, ce cas divise aussi. Beaucoup se souviennent surtout de la Roja version Luis Enrique. Celle qui affichait une ultra domination dans la possession de balle, des occasions à n’en plus finir, mais très peu de buts marqués. « Je réaffirme mes propos. Je préfère un football moins esthétique, mais plus proche du football dont je me souviens depuis toujours, à un football qui fait semblant de jouer du violon et qui finit par être une fanfare de village. Je préfère Cholo », a déclaré le journaliste Nacho Peña au micro de Radio Marca. Mais d’autres, comme notre confrère de Fichajes, Ivan Vargas Sanchez, estiment que Luis Enrique fait de meilleures choses au PSG qu’avec l’Espagne, mais qu’il ne lui manque que la réussite de ses offensifs.

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Luis Enrique est-il l'homme de la situation pour le PSG ?
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« Bien que le style de Luis Enrique au PSG soit assez similaire à celui de l’équipe nationale espagnole lorsqu’il était entraîneur, je pense qu’il y a des choses qui les différencient. Dans l’équipe nationale espagnole, il y avait beaucoup d’« horizontalité » dans le jeu, alors que le Paris Saint-Germain a un jeu plus vertical en attaque. À mon avis, cela est dû au type de joueurs qu’il a, car en Espagne, il n’y avait pas de joueur aussi déséquilibrant et rapide que Dembélé à son époque (depuis, l’Espagne a récupéré Lamine Yamal et Nico Williams). Même si Luis Enrique veut que ce soit les joueurs qui s’adaptent à ses idées, il sait quel type de joueurs, il a à chaque poste et c’est pourquoi il y a des variations en fonction des joueurs qu’il a à sa disposition. Pour résumer : le Paris Saint-Germain est plus expressif en attaque que ce que pouvait faire la Roja sous ses ordres et hier, la seule chose qui leur a manqué, c’est le but, car ils se sont créé beaucoup d’occasions dangereuses. À mon avis, Luis Enrique est un entraîneur sensationnel. » Le cas Luis Enrique n’a pas fini de faire parler. Mais une chose est sûre : il ne faudra pas compter sur l’Asturien pour renier ses principes.

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