Abou Diaby : les dernières confessions de l'éternel blessé

Pour cinéphiles amateurs de football, le milieu de terrain Abou Diaby n'aurait pas pu tenir le rôle de Bruce Willis dans le film Incassable. Victime de blessures à répétition, le Français âgé aujourd'hui de 27 ans ne compte que 123 matches de Premier League depuis qu'il a rejoint Arsenal durant l'hiver 2006, soit une moyenne de 15 rencontres par saison. Un triste constat pour l'un des joueurs les plus talentueux du football tricolore que l'on croyait enfin débarrassé de ses soucis lors de la saison 2009/2010 qui l'avait vu participer à sa première coupe du Monde en Afrique du Sud.

Mais le sort s'est souvent acharné sur le Gunner. Le 28 mars 2013, ce sont les ligaments croisés qui lâchent. Indisponible depuis près d'un an, Diaby squatte aujourd'hui les couloirs de l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). Le but ? Travailler sans relâche pour espérer faire son retour avant la fin de la saison. Car le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Abou Diaby possède un mental à toute épreuve. «Jamais je n'avais été blessé au genou, mais c'est vraiment une sensation très bizarre. On sent que, physiquement, quelque chose a changé. Un jour, tout va bien, tu te dis que tu es sur la bonne voie. Le lendemain, c'est l'inverse. Mais j'ai beaucoup appris de mes blessures. Je gère mieux le temps. (...) J'arrive à maîtriser mon impatience et pourtant j'ai envie de jouer, envie de retrouver le terrain. (...) J'avance, je ne me pose pas de questions, je travaille dur parce que je sais qu'au bout je vais jouer. Dans ma tête, je me sens toujours un footballeur, sinon, j'aurais lâché depuis longtemps», a-t-il confié à France Football.

Combattant dans l'âme, Diaby se tue à la tâche pour essayer de revenir le plus vite possible. Un come-back qui risque de devenir malgré tout une obsession. La raison ? Outre l'envie de retoucher le cuir, l'ancien Auxerrois sait aussi qu'il y a un Mondial en ligne de mire. Un objectif qui a tout d'une mission impossible, notamment depuis l'éclosion d'un certain Paul Pogba pour qui le Gunner est «admiratif de ce qu'il fait à son âge», mais qui est surtout son concurrent direct en équipe de France. Mais il en faut plus pour décourager le guerrier Diaby. «Je ne pense pas que j'aurai peur (du contact physique). J'ai confiance en mon corps. Je n'y ai jamais pensé à chacun de mes retours. (...) Je n'ai jamais abandonné l'idée d'aller au Mondial. J'ai toujours gardé ça dans un coin de ma tête pour avancer. À partir du moment où je retrouve le terrain, tout est possible. » Le compte à rebours est lancé.