Bordeaux - Monaco : les notes du match
L’AS Monaco s’est promenée sur la pelouse des Girondins de Bordeaux, s’imposant 4-0 avec un triplé de Radamel Falcao, dont le dernier coup du chapeau remontait à 2012.
Les Girondins de Bordeaux accueillaient l’AS Monaco cet après-midi, dans une rencontre qui a été décalée d’une demi-heure à cause de problèmes de circulation qui ont empêché les supporters de se rendre au stade. Tant Gourvennec que Jardim sortaient une composition sans surprises majeures, avec les hommes les plus importants titulaires d’entrée, à l’exception de Diego Rolan, remplacé par Laborde en pointe de l’attaque girondine.
Les Monégasques n’allaient pas mettre longtemps à faire la différence… Fabinho trouvait Bernardo Silva d’un superbe extérieur du pied. Le Portugais décalait pour Sidibé qui crucifiait Prior d’une belle frappe croisée (0-1, 2e). Une entame de match idéale, rêvée même, puisque seulement deux minutes plus tard, Falcao doublait la mise (0-2, 5e) ! Après un centre de Germain, Prior dégageait le ballon sur le genou de l’attaquant colombien, qui l’expédiait donc au fond sans réellement le vouloir. Les Asémistes n’étaient pas rassasiés. Germain lançait Bernardo Silva, qui était cette fois dégoûté par le portier bordelais, auteur d’une superbe parade. Les Bordelais étaient complètement sous l’eau et ne faisaient que subir.
Un Falcao de folie
Bordeaux tentait de réagir, mais les offensives des Girondins étaient bien trop inoffensives. Germain était à deux doigts d’y aller de son petit but, d’une tête sur un superbe centre de Silva, mais Prior était encore présent (43e). Pour éviter toute surprise désagréable, la formation dirigée par Leonardo Jardim voulait plier la rencontre dès le début de la deuxième période. Et c’était chose faite avec ce nouveau but de Falcao qui a profité d’un caviar de Germain. La cerise sur le gâteau après une excellente contre-attaque des Monégasques (0-3, 49e).
L’ancien de Porto et de l’Atlético n’en avait pas fini, et après une agression de Pallois sur Bernardo Silva, il transformait un penalty, s’offrant un triplé (0-4, 64e). La rencontre se transformait en cauchemar pour Jocelyn Gourvennec, qui voyait ensuite Adam Ounas être expulsé suite à un mauvais geste sur Sidibé (69e). Dès lors, l’ASM a semblé vouloir calmer le jeu, et même si elle a continué d’attaquer, les occasions étaient déjà bien moins fréquentes. Avec les trois points obtenus aujourd’hui, Monaco reprend la première place de la Ligue 1 en attendant le choc entre le PSG et Nice demain soir.
L’homme du match :**Falcao (9) : El Tigre a fait parler la poudre, avec son premier triplé depuis son départ de l’Atlético. Il est chanceux sur son premier but certes, mais il fallait être là. Après tout, la chance, ça se provoque. Et sur le but de son doublé, il fait étalage de toute sa qualité technique et de son sang froid à toute épreuve. Ensuite, il transforme un penalty à merveille. Mais au delà des statistiques, il a été un véritable poison pour la défense bordelaise, attirant deux défenseurs voire plus à chaque ballon touché dans la surface. On l’a aussi beaucoup vu prêter main forte en défense, dégageant des ballons de la tête sur coup de pied arrêté notamment. Remplacé par Carrillo** (70e), qui n’a pas eu d’opportunités pour se montrer.
Girondins de Bordeaux
Prior (4) : il n’a pas encore touché le ballon qu’il doit s’incliner face à Sidibé dès la deuxième minute. Douche froide pour le remplaçant de Carrasso. D’autant plus qu’il encaisse un second but dans la foulée sur lequel il loin d’être irréprochable (5e). Il se reprend bien en sortant la frappe de Silva (13e). Il se détend bien sur une tête de Germain (43e) avant de céder une troisième fois face à Falcao. Pris ensuite à contre-pied sur le penalty de Falcao (64e).
Sabaly (5) : lui aussi a été pris de court par la furia monégasque en début de match. Par la suite, il a souvent tenté d’investir son couloir droit, quitte à parfois faillir défensivement. Sur son côté, il n’ a pas rechigné à multiplier les allers-retours, jusqu’à parfois manquer de lucidité dans ses choix de jeu. Il a toutefois un peu baissé le pied en seconde période, à l’image de toute son équipe.
Sertic (4) : à l’image de toute la défense bordelaise, il n’a jamais existé en début de match. S’il s’est montré précis dans ses relances, il a manqué beaucoup trop manqué d’impact, ne remportant aucun de ses trois duels en première période. Sa deuxième mi-temps est du même acabit, sans relief. Il n’a jamais su prendre le dessus sur les attaquants monégasques, même s’il n’a pas non plus commis d’erreurs majeures.
Pallois (4) : aux abonnés absents sur les deux premiers buts monégasque. Il s’est bien repris par la suite, retrouvant solidité et sens de l’anticipation. Plus solide dans les duels, parfois à la limite du licite, Pallois n’a pas hésité à user de tout les stratagèmes pour prendre le dessus sur les attaquants monégasques. Son mauvais geste sur Silva lui vaut d’être averti et de concéder le penalty (62e). Un match à oublier.
Contento (2) : un début de match compliqué pour l’ancien du Bayern. C’est de son côté que vient le premier but monégasque (2e). Il a beaucoup souffert face aux débordements incessants de Sidibé et de Bernardo Silva. Une première période catastrophique qui lui vaudra d’être remplacé à la pause par Gajic (5) (45e), qui a montré davantage de sérénité et de solidité malgré son jeune âge.
Toulalan (4) : aligné à la pointe basse du milieu de terrain bordelais, Toulalan a eu du mal à se situer en début de match, même si sa science du placement et de l’anticipation l’ont souvent aidé. Ou du moins lui ont permis de ne pas prendre complètement l’eau. Car il ne faut pas l’oublier, mais Toulalan n’a plus ses jambes de 20 ans malgré une intelligence de jeu indéniable.
Plasil (4) : le capitaine bordelais a tenté au mieux de remobiliser ses partenaires après le début de match cauchemardesque des Girondins. Encore aurait-il fallu qu’il élève lui aussi son niveau de jeu. Il est averti pour avoir contesté la décision de l’arbitre d’accorder un penalty à Monaco (63e), avant d’être remplacé par le jeune Argentin Vada (72e), qui n’a pas été plus en vue.
Ounas (3) : l’international algérien a tenté comme il pouvait de combiner avec ses partenaires de l’attaque. Il s’est retrouvé à deux doigts de réduire la marque après un beau mouvement collectif (31e). L’un des seuls à pouvoir mettre en difficultés la formation monégasque. Il s’est moins montré en seconde période, sûrement un peu abattu par la lourdeur du score. Pire, il est exclu pour un très vilain geste à la Zidane sur Sidibé (68e).
Ménez (3) : il souvent redescendu très bas pour toucher le cuir. Toujours intéressant techniquement, il a toutefois eu du mal à faire des différences. Glik et Jemerson ne l’ont pas lâché d’une semelle. C’est lui qui rate la transversale qui débouche sur la troisième réalisation du club de la Principauté. Une deuxième mi-temps fantomatique.
Malcolm (5) : le Brésilien de 19 ans est toujours aussi vif et technique, mais il a été moins en vue qu’à l’accoutumée. Dommage quand on connaît ses qualités de percussion. Un match compliqué pour lui. Remplacé par Kamano en tout début de saison de seconde période (53e), qui s’est davantage illustré quitte à parfois être brouillon.
Laborde (4) : difficile d’exister alors que son équipe prend l’eau de toute part. Il a très peu pesé face à la charnière centrale monégasque. A cela se sont ajoutées des imprécisions techniques. Il s’illustre néanmoins dès la reprise avec cette jolie frappe qui flirte avec le montant de Subasic (47e). Rien de plus néanmoins à signaler pour le Bordelais de 22 ans.
AS Monaco
Subasic (5) : compliqué de noter le portier de l’AS Monaco ce soir, tant il a été peu sollicité par ses adversaires. Mais quand il a dû se montrer, sur quelques frappes lointaines sans danger ou des sorties aériennes sur coup de pied arrêté, il a été propre et efficace. Une soirée tranquille pour lui qui a, comme nous, dû se régaler devant la performance de ses coéquipiers.
Sidibé (7,5) : le latéral droit français a sorti une excellente prestation sur la pelouse du Matmut Atlantique. Il a multiplié les montées, dangereuses à chaque fois, et a fait vivre un enfer à Contento en première période. Dès la deuxième minute, il se distingue en marquant un but pas évident pour un latéral, plaçant bien sa frappe malgré un angle un peu fermé. Défensivement, il a aussi été impeccable et a fait la loi sur son couloir.
Glik (7) : comme à son habitude, le taulier défensif monégasque a fait régner l’ordre dans la surface, sa surface. Jamais le Polonais n’a été mis en danger par les joueurs offensifs bordelais, que ce soit dans les duels ou dans le jeu aérien. On notera aussi plusieurs ballons dangereux bien dégagés, ainsi que plusieurs transmissions coupées devant son gardien.
Jemerson (6,5) : pas toujours rassurant depuis le début de saison, le Brésilien a été très serein cet après-midi, même si l’opposition était bien plus faible que lors de la plupart des rencontres de son équipe. On mettra tout de même en avant quelques bonnes interventions dans des situations limite, comme ce tacle in-extremis devant Laborde (47e). A la relance, c’était aussi plutôt propre.
Mendy (6,5) : l’éminent membre de la Team JUL n’a rien laissé passer sur son côté, et a bien muselé un Jérémy Ménéz impuissant tout au long de la partie. On regrette éventuellement de ne pas l’avoir plus vu apporter offensivement, mais ses coéquipiers s’en chargeaient déjà à merveille, et quand il s’est montré devant, ses centres n’ont pas toujours été très précis.
Bakayoko (6,5) : costaud et propre, tout ce qu’on demandait de lui. Le milieu de terrain monégasque a tenu son rang, avec un très bon match dans l’aspect défensif, harcelant ses rivaux du milieu de terrain. La première rampe de lancement de Monaco a ensuite été très précise dans le jeu court et a ainsi facilité une sortie de balle très rapide pour l’équipe entraînée par Leonardo Jardim.
Fabinho (7,5) : excellent dans les labeurs défensives, le Brésilien semblait occuper le milieu de terrain à lui seul. Il ne laissait rien passer et a multiplié les interventions décisives et les récupérations, ratissant tous les ballons qui passaient dans un périmètre proche. Dans le domaine offensif, il a aussi brillé, avec plusieurs passes qui ont brisé les lignes adverses, étant par exemple à l’origine du deuxième et troisième but. Une prestation très complète et aboutie en somme.
Bernardo Silva (8) : une nouvelle fois, le Portugais a régalé avec une performance de haute volée. Toujours aussi bon balle au pied, il a fait preuve d’une facilité insolente pour éliminer ses vis-à-vis et/ou servir ses coéquipiers. A tel point qu’il a provoqué un penalty, Pallois ayant pété les plombs face à lui. Il était totalement omniprésent sur le front de l’attaque. Le joueur formé à Benfica a été à la passe décisive sur le premier but et avant-dernier passeur sur le second. La grande classe. Il a laissé sa place à Mbappé (81e), qu’on aurait éventuellement voulu voir entrer plus tôt dans la partie.
Lemar (6) : bon match, même si on pouvait éventuellement attendre plus de lui au vu du contexte de la partie. L’international espoirs tricolore a brillé principalement par intermittence, avec quelques gestes de qualité comme cette transversale pour Germain sur le troisième but de la partie. Mais il n’a pas assez pris le jeu à son compte et ses apparitions ont été finalement assez discrètes.
Germain (7,5) : l’attaquant monégasque a rendu une très bonne copie cet après-midi. Si on l’a finalement assez peu vu dans la surface, il a souvent décroché, ce qui lui a permis de distiller plusieurs bons ballons à ses coéquipiers du front de l’attaque. La preuve avec ce centre décisif sur le but de Falcao ou sur cette passe décisive qui a débouché sur le deuxième but du Colombien. Il prouve encore une fois qu’il est le complément parfait pour le numéro 9 cafetero. Sorti en lieu et place de Moutinho (84e), mais le Portugais n’a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.
-Falcao (9) : voir ci-dessus.