Braquage au Stade Vélodrome. Opposé au Spartak Moscou pour son entrée en lice dans cette Ligue des Champions 2010/2011, l’Olympique de Marseille s’est littéralement fait surprendre à domicile par une équipe russe qui a su profiter d’un contre et d’un coup de pouce d’Azpilicueta pour s’imposer sur le fil (1-0).
Coup dur pour Marseille. Alors que la réception du Spartak Moscou semblait tomber à pic pour lancer leur campagne européenne, les Olympiens auront de gros regrets en rentrant chez eux. Dominateurs, ces derniers ont tout tenté pour déstabiliser le bloc défensif moscovite très compact, mais leur manque de réussite leur a été fatal.
En première période, la vivacité offensive de l’OM a mis grandement en difficulté la défense moscovite qui a laissé les attaquants olympiens s’approcher de la surface trop facilement. Incapables toutefois de pénétrer dans la zone de vérité, les champions de France en titre ont répliqué en prenant pas mal de prises de risque illustrées par des frappes de loin de Cheyrou et d’Ayew. Car à la pointe de l’attaque Brandao s’est retrouvé trop esseulé, souvent dos au but et n’a quasiment pas été en position de tir.
Dominateurs aussi bien territorialement qu’en terme de possession de balle, l’OM se fait peur sur des contres (21e), qui ont toutefois été relativement rares, mais ne semblait pas à portée de tir du Spartak. Le club russe a en effet éprouvé beaucoup de peine à développer des attaques à cause d’un grand nombre de joueurs positionnés aux abords de leur surface.
Au retour des vestiaires l’OM attaque pied au plancher avec Brandao qui s’arrache au milieu de terrain pour décocher une frappe du gauche à 20m qui passe juste à côté du poteau gauche de Dykan (46e). Impatients d’ouvrir le score, les Phocéens se sont procurés un grand nombre d’occasions grâce au duo Valbuena-Lucho plus libre de ses mouvements, mais se sont exposés à plus de contres. Archi dominateurs, ils ne parviennent cependant pas à régler la mire et hormis une tête de Lucho (75e), la plupart des occasions dangereuses seront des tentatives lointaines. Impuissants devant, les Marseillais se font d’ailleurs surprendre en toute fin de match sur un tir de Kombarov dévié par Azpilicueta. Le scénario classique d’un hold-up parfait.
Homme du match : Lucho (6) : Aspirateur de ballons en première période, l’Argentin a beaucoup navigué sur la largeur du terrain afin de trouver le décalage souvent en une touche de balle face à un bloc défensif adverse très compact. Lucide, il a su sortir de ses dribbles pour trouver Valbuena et Gignac mais sans réussite. Rampe de lancement du jeu phocéen, il a été quasiment à l’origine de toutes les bonnes occasions marseillaises et manque d’ouvrir le score de la tête au second poteau sur un caviar de Valbuena (75e). Remplacé par J. Ayew (83e)
Olympique de Marseille :
Mandanda (5) : quasiment pas inquiété, le capitaine olympien a eu quelques sueurs froides notamment en fin de première période sur un corner manqué de justesse par Welliton, seul au premier poteau, ainsi que sur une tête à bout portant d’Ibson (60e). Impeccable jusqu’ici, il se fait surprendre par Azpilicueta qui dévie entre ses jambes un tir de Kombarov qui finit dans ses cages (81e).
Azpilicueta (4,5) : un poil plus en vue que dimanche dernier. Quasiment tous les ballons d’attaque sont venus de son côté. Mais si l’Espagnol a affiché une volonté de bien faire, ses montées offensives n’ont pas été efficaces et ses centres ont très peu de fois trouvé leur cible. Le premier à faire mouche n’est d’ailleurs intervenu qu’à la 57e. Sa soirée se terminera en cauchemar puisqu’il dévie dans son propre but un tir de Kombarov (81e)
Heinze (5,5) : peu sollicité en première période, il a pu tenter à de nombreuses reprises d’apporter le surnombre sur les coups de pied arrêtés. Une option qui a cependant mis parfois son équipe en danger lorsqu’un contre a suivi.
Hilton (5) : à l’instar de l’Argentin, le Brésilien n’a pas passé une soirée particulièrement agitée, mais la vivacité d’Ibson et de Welliton lui a fait mal en fin de match.
Taiwo (5) : moins en vue qu’Azpilicueta en première période durant laquelle il est rarement monté malgré la large possession de balle marseillaise. Plus offensif au fur et à mesure du match, le Nigérian voit une lourde frappe allant petit filet être repoussée du poing par Dykan (66e).
Cissé (5,5) : pas vraiment mis en danger, le milieu récupérateur a toutefois pêché par de nombreuses pertes de balle lors de ses montées offensives, ce qui a permis aux adversaires de se créer quelques contres. Au plus fort de la domination phocéenne, l’ancien Parisien s’est lui aussi essayé aux frappes de loin, mais sans réussite.
Cheyrou (6) : une belle frappe de 20m dès la 6e minute qui illustre bien sa première période. Face au bloc défensif serré des Moscovites, l’ancien Auxerrois a souvent tenté sa chance de loin. Sur un débordement de Taiwo à la 45e, il profite d’une mauvaise relance de la défense du Spartak pour reprendre le cuir de volée, mais Dykan veillait au grain. Performant dans ses déplacements, il a beaucoup cherché à trouver un Gignac bien plus mobile que le Brésilien Brandao.
Lucho (6,5) : voir ci-dessus.
Valbuena (6,5) : l’homme en forme du moment a eu du mal face à Makeev, plus physique que lui. Il s’est rapproché de Lucho au fur et à mesure du temps. Plus à l’aise en seconde période, plus libre de ses mouvements, l’international tricolore a multiplié les prises de risque sur des frappes, dont une à la 74e en pleine surface qui est repoussée par le portier adverse alors qu’elle filait en pleine lucarne. Très complice avec Lucho, Petit vélo a été, avec l’Argentin, le moteur de l’attaque phocéenne.
Ayew (5) : est souvent revenu vers le centre et a beaucoup tenté de percer la muraille adverse avec ses dribbles. Plus discret en deuxième période derrière le duo Valbuena-Lucho.
Brandao (4,5) : en début de match, il est souvent redescendu pour venir chercher des ballons. Sa première action dangereuse n’est intervenue qu’à la 33e, mais sa reprise de volée passe largement au-dessus. Juste avant la pause, il reprend de la tête un bon service d’Ayew, mais sa tentative est trop molle pour inquiéter le portier moscovite. De retour des vestiaires (46e) il s’arrache au milieu de terrain pour décocher une frappe du gauche qui passe à côté du poteau gauche de Dykan. Remplacé sous les sifflets par Gignac (61e) qui a apporté beaucoup plus de technique et a trouvé le poteau à la 91e.
Spartak Moscou :
Dykan (6,5) : le portier du Spartak Moscou a tenu la baraque en multipliant les parades bienvenues. S'interposant sur toutes les tentatives phocéennes, le dernier rempart a su permettre aux siens de repartir du Vélodrome avec trois points. Mais toujours est-il que ses interventions pas toujours académiques n'ont sans doute pas rassuré complètement les supporters russes. Qu'à cela ne tienne, tous les moyens sont bons pour empêcher un ballon de franchir la ligne de but.
Parshivlyuk (5,5) : devant faire face à un André Ayew volontaire, l'arrière latéral droit a fait le métier. Sans en faire des tonnes, le joueur a su rester maître de son couloir. S'est contenté de rester en place défensivement, sans apporter un plus sur le plan offensif.
Pareja (5) : un match en demi-teinte de la part de l'Argentin du Spartak. Parfois brillant, le défenseur central a en revanche été souvent pris de vitesse, rédhibitoire à ce niveau là. A également tenté sa chance sur coup franc, sans succès.
Suchy (5,5) : le joueur a lui aussi su se mettre en évidence dans cette rencontre. Auteur d'interventions propres grâce notamment à son sens de l'anticipation, il a su s'imposer et contenir les offensives phocéennes.
Makeev (6) : dans un duel qui s'annonçait prometteur face à Valbuena, l'arrière gauche a parfaitement répondu présent. Dur sur l'homme, le latéral a muselé l'ailier droit phocéen, pourtant en état de grâce depuis quelques semaines. Non content de bien défendre, le joueur a également su se montrer à son avantage offensivement, prenant son couloir pour apporter des solutions. Un match plein.
Ibson (6) : milieu relayeur de son état, l'un des Brésiliens du Spartak Moscou a dansé la Samba au Vélodrome. Présent sur tous les bons coups, le numéro 7 s'est montré sous son meilleur jour. Auteur d'une belle tête (60e), qui aurait pu terminer au fond des filets phocéens sans une belle intervention de Steve Mandanda. Une prestation convaincante.
Sheshukov (4,5) : nettement moins en vue qu'Ibson, le milieu récupérateur de Moscou a eu toutes les peines du monde à faire sa loi dans l'entrejeu. Auteur de relances hasardeuses, le milieu de terrain défensif a été à la peine durant cette rencontre. Remplacé par Ari (88e).
Mc Geady (4,5) : lui aussi en grandes difficultés, le milieu offensif droit n'a jamais réussi à prendre le dessus sur Taye Taiwo. Arrivé cet été contre la coquette somme de 12 M€, l'ailier irlandais n'a pas justifié ce lourd investissement. Remplacé par Sabitov (82e).
Alex (5,5) : la capitaine du Spartak Moscou a su montrer l'exemple à ses partenaires. Sur courant alternatif, le Brésilien a tout de même su poser des problèmes à la défense marseillaise. S'est montré disponible en proposant des solutions aussi bien dans l'axe que sur les côtés. Remplacé par Stranzl (90e).
Kombarov (6,5) : qu'on se le dise, le côté gauche russe a causé du tort aux Phocéens. Si l'arrière gauche Makeyev a muselé Valbuena, le milieu offensif Kombarov a lui donné le tournis à César Azpilicueta. Virevoltant et incisif, l'ailier a été l'auteur d'une performance de qualité. À également participé activement aux efforts défensifs des siens en se repliant comme il se devait. Étincelant, le joueur a par ailleurs contraint Azpilicueta à la faute, provoquant le but contre son camp du latéral espagnol.
Welliton (4,5) : présenté comme l'atout numéro 1 du Spartak Moscou, l'avant-centre a déçu ce soir. Incapable de prendre le dessus sur la défense centrale marseillaise, le Brésilien a été à la peine tout au long de la rencontre. Une prestation transparente. A tout de même permis aux siens de conserver le ballon en toute fin de match.
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