OM : qui sont les gagnants et les perdants du départ de Bielsa ?

L'état de choc n'est probablement pas passé dans les têtes marseillaises, deux jours après la démission inattendue et spectaculaire de Marcelo Bielsa. Pourtant, il faut déjà bien s'activer, que ce soit la direction olympienne pour trouver un successeur ou les joueurs de l'effectif pour éventuellement remettre en cause leur avenir à la lueur de coup de théâtre. Car si le départ de Bielsa fait trembler la Canebière, il secoue aussi les statuts de nombreux joueurs dans l'effectif. Loco ou pas, l'entraîneur argentin avait ses favoris et semblait plus indulgent à l'égard de certains joueurs. Pour ceux-là, la démission de Bielsa s'apparente à un double coup dur.

Pensons d'abord à Javier Manquillo, l'une des cibles de Bielsa depuis son arrivée sur la Canebière. Il avait privilégié Liverpool l'été dernier puis a finalement cédé aux avances marseillaises il y a quelques jours. Prêté par l'Atlético Madrid, il n'aura donc pas eu l'occasion d'être dirigé une seule fois par El Loco en match officiel. Et il doit se demander ce qu'il fait là désormais... Florian Thauvin peut lui aussi être réellement déçu. Alors qu’Élie Baup s'était montré intransigeant avec lui, Marcelo Bielsa est tombé sous son charme et lui a accordé une confiance parfois injustifiée la saison passée. Malgré une fin de saison plus compliquée entre les deux hommes, Thauvin était attaché à l'Argentin et a véritablement accusé le coup en apprenant sa démission samedi soir, contrairement à d'autres...

Doria, l'heure de la revanche ?

On peut se demander également si Abdelaziz Barrada, quasiment invisible l'année dernière en raison de sa blessure et peu en vue lors du premier match contre Caen, pourra survivre au départ de Bielsa, qui l'avait rapatrié des Émirats Arabes Unis. Lucas Ocampos, « caprice » de Bielsa lors des derniers mercato, a lui été définitivement recruté sans avoir apporté une grande plus-value lors de la seconde partie de saison. Enfin, de jeunes joueurs promus, tels que Sparagna, Andonian, Aloé ou encore Boutobba, ne seront peut-être plus aussi bien considérés par le successeur d'El Loco. À l'inverse, ils sont plusieurs à accueillir le départ de Bielsa avec un certain soulagement. La méthode de travail particulière de l'Argentin en avait fatigué plus d'un dans le vestiaire phocéen.

D'habituels déçus des compositions de départ retrouveront plus facilement le sourire que d'autres. On peut penser à Alessandrini, cantonné à un rôle de doublure (lorsqu'il n'était pas blessé) malgré des entrées percutantes, ou encore à Lemina, baladé à plusieurs postes et souvent sacrifié. Ces deux joueurs ont d'ailleurs fait les frais du coaching de Bielsa samedi soir. Dès la mi-temps pour Alessandrini, pas dans un bon soir, un peu plus tard pour Lemina, pourtant loin d'être ridicule sur le terrain. Mais bien sûr, l'homme qui illustre parfaitement la nouvelle donne marseillaise se nomme Doria. Sans Bielsa, le défenseur brésilien recruté l'été dernier peut enfin espérer enfiler le maillot olympien en match officiel. À moins qu'il ne soit déjà trop tard et que sa décision de partir soit irrévocable...