Juventus : quand la Vieille Dame mise sur la jeunesse
Alors que la saison était très mal engagée il y a encore quelques semaines, la Juventus est revenue dans le haut de tableau de Serie A et dispute ce jeudi soir la demi-finale retour de Ligue Europa à Séville. Derrière les habituels titulaires, Max Allegri a également promu quelques éléments inattendu en début de saison.
Les grands clubs aiment toujours gagner. La Juventus aurait sans doute préféré être aux portes de la finale de Ligue des Champions mais elle a tout de même une belle occasion de ramener un nouveau trophée européen, le premier depuis 1996. Présent en demi-finale de Ligue Europa, le club bianconero prend une revanche sur une saison qui aura été difficile autant dans le contexte que d’un point de vue sportif. D’ailleurs, tout n’est pas encore réglé en attendant la nouvelle décision du Comité olympique italien (le Collège de garantie du Coni a estimé que la sanction de 15 points en Serie A devait être «réévaluée». La Juventus a donc récupéré ses points pour le moment, ndlr). En attendant, c’est une place en finale qui se joue ce jeudi soir contre le Séville FC, et peut-être la possibilité de se qualifier directement pour la C1 en cas de victoire finale.
Samuel Iling Junior (19 ans, ailier), la dernière trouvaille
La semaine passée, les Piémontais ont arraché l’égalisation dans les ultimes secondes grâce à Federico Gatti (1-1). Ce week-end, c’est Nicolò Fagioli qui a ouvert le score en championnat contre Cremonese. Peu habituée à faire grandir les jeunes, la Vieille Dame change de mentalité cette année. Derrière les cadres que sont Danilo, Rabiot, Bremer, Locatelli, ou encore Vlahovic et Cuadrado, Allegri peut compter sur quelques éléments moins expérimentés, à l’image de Samuel Iling Junior (19 ans), dernière surprise de l’effectif. L’ailier anglais commence à faire grimper son temps de jeu, lui qui est apparu 4 fois sur les 5 derniers matchs toutes compétitions confondues. Le gaucher a même marqué face à l’Atalanta pour sa première titularisation en Serie A et est en train de passer devant Filip Costic dans la hiérarchie. «Il a saisi l’opportunité des deux mains», souligne Allegri.
Federico Gatti (24 ans, défenseur central), celui qu’on n’attendait pas
On devrait le revoir à l’œuvre en Andalousie, tout comme le buteur du match aller. À la différence d’Iling Junior, Gatti n’est plus un jeune. Le défenseur central a déjà 24 ans et quelques saisons dans les jambes, à Frosinone en Serie B l’an dernier par exemple, mais on ne l’attendait à gagner sa place de titulaire. Le passage à trois défenseurs lui a permis de s’affirmer, tout comme les blessures à répétition de Leonardo Bonucci et de Mattia De Sciglio. «Je m’attendais à ce que Gatti soit comme ça, affirme pourtant son ancien coach à Frosinone, Guido Angelozzi. À mon avis, il ne joue pas aussi bien qu’il sait le faire, il peut jouer dans n’importe quelle équipe au niveau européen, donc il n’est pas nouveau pour moi et en effet, quand il n’entre pas sur le terrain, je suis étonné. Pour moi, Gatti est déjà un leader à la Juventus, c’est un Chiellini avec les pieds de Bonucci.» Rien que ça.
Nicolò Fagioli (22 ans, milieu de terrain) a fait son trou
Il y a en a un autre qui a profité des malheurs des uns pour se faire une place au soleil. Avec les problèmes physiques de Paul Pogba qui n’en finissent plus, Nicolò Fagioli s’est d’abord assis sur le banc, laissant les expérimentés Rabiot, Locatelli, McKennie et Paredes dévorer les minutes. Puis au début de l’automne, tout a changé. Un but en sortie de banc face à Lecce, puis une nouvelle réalisation une semaine plus tars comme titulaire cette fois, et contre l’Inter, ont changé son destin. Depuis, le joueur de 22 ans n’a presque plus quitté le onze de départ, fêtant même sa première sélection avec la Squadra Azzurra. Mieux encore, ses performances ont convaincu la Juve de prêter Mckennie cet hiver (à Leeds) et de ne pas lever l’option d’achat de Paredes (prêter par le PSG). Il est désormais titulaire en pointe basse d’un milieu à 5, alors qu’en début de saison, il était plutôt question d’un prêt.
Fabio Miretti (19 ans, milieu de terrain), un peu dans le creux de la vague
Fabio Miretti connaît une trajectoire un peu inverse à son coéquipier. Le joueur de 19 ans était lui aussi annoncé sur le départ l’été dernier mais ses prestations en fin de saison dernière et en août ont rapidement convaincu Allegri de l’intégrer dans sa rotation. «Ce n’est pas facile de trouver des joueurs qui ont une telle facilité à percer. Fabio crée toujours une solution vers l’avant. Nous parlons d’un garçon qui est né Bianconero et qui vit et mange Juventus. Il n’a pas été facile de réussir une année aussi compliquée pour les Bianconeri», dit son agent, Francesco Branchini. Titulaire lors des deux premiers matchs de C1 contre le PSG et Benfica, l’Italien a connu un temps de jeu en légère baisse jusqu’à la Coupe du Monde. Parfois aligné en premier soutien de l’attaquant, il a également été freiné par une blessure à la cheville en février. Sélectionné en mai dernier pour la première fois, Miretti paye sans doute son manque de statistiques (aucun but en 37 rencontres TTC cette saison). Il a d’ailleurs été remplacé dès la mi-temps contre Séville et est resté sur le banc durant les deux derniers matchs de Serie A.
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