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Claudio Caçapa : «coacher en Ligue 1 ou en Ligue 2, c’est ça qui m’intéresse»

À 48 ans, Claudio Caçapa est prêt pour un nouveau départ. Après des années à l’OL en tant qu’adjoint, puis des expériences enrichissantes en tant qu’entraîneur principal à Botafogo et à Molenbeek, le Brésilien veut retrouver un banc et surtout les terrains qui lui manquent tant. Pour Foot Mercato, l’ancien défenseur a évoqué ses envies, son style tout en ayant quelques mots sur les Gones. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
11 min.
Claudio Caçapa sur le banc de l'OL @Maxppp

Foot Mercato : vendredi, vous avez participé à Angers à la rencontre France-Brésil, qui réunissait d’anciennes générations lors d’un match de gala caritatif. Comment cela s’est-il passé ?

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Claudio Caçapa: écoutez, ça s’est très bien passé. Je suis très content et très honoré de pouvoir participer à ce genre de match. Bien sûr qu’on n’a pas la vigueur, le physique d’il y a 20 ans. Mais le fait de pouvoir rencontrer des amis avec lesquels on a joué ou des amis qui étaient des adversaires, c’est toujours un plaisir. Il y avait du monde à Angers. On a passé un super moment.

FM : Ronaldinho était présent. A-t-il toujours de beaux restes et son fameux coup de rein ?

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C.C : le coup de rein, il n’y en a plus (sourire). Mais les gestes techniques, je peux vous assurer que c’est encore nickel. Pareil pour sa vision de jeu. Aujourd’hui, on fait plutôt des matches pour s’amuser. Lui, il s’amusait déjà quand il jouait sérieusement. Imaginez-vous maintenant… Il n’a plus son coup de rein mais je peux vous assurer que sa technique est encore intouchable.

FM : c’était l’occasion de vous revoir sur les terrains, vous qui êtes devenu entraîneur. Vous êtes libre depuis la fin de votre aventure à Molenbeek en Belgique. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?

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C.C : j’en garde de bons souvenirs car j’ai côtoyé des gens sympas. J’ai connu aussi des joueurs, qui ont montré qu’ils avaient envie de travailler avec moi. Malheureusement, tout n’a pas été parfait et du coup ça a fait que je suis parti. Mais c’était une belle expérience dont je vais garder pas mal de choses. Quand je vais retrouver un nouveau club, je vais mettre des choses que j’avais mises en place à Molenbeek. Je vais aussi changer des choses qui n’ont pas fonctionné là-bas. Mais, j’en garde un bon souvenir (…) En tant que jeune entraîneur, on peut commettre des erreurs. Mais j’ai aussi fait de belles choses, surtout lors de première partie du championnat. Ce sont des choses que je vais garder, surtout celles qui ont marché. Celles qui n’ont pas fonctionné, bien évidemment je vais essayer de faire une autre recette pour que cela fonctionne lors de mon prochain projet.

FM : avant Molenbeek, John Textor avait fait appel à vous à Botafogo, en tant qu’intérimaire. Que retenez-vous de votre passage là-bas ?

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C.C : ça s’est très bien passé à Botafogo. J’ai fait 4 matches, 4 victoires. Le staff qui était en place, les gens au club, le public… c’était quelque chose qui m’a étonné. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Quand je suis parti, je n’avais pas du tout envie de partir justement. Ça s’était tellement bien passé. Les gens m’ont bien accueillis. Les joueurs étaient contents de moi.

FM : John Textor vous a fait confiance à plusieurs reprises. Quelles relations entretenez-vous avec lui ?

C.C : ma relation avec John est bonne. Elle était bonne à l’époque. Aujourd’hui, c’est vrai que depuis mon départ (de Molenbeek, ndlr), on s’est parlé deux ou trois fois. Mais je me suis aussi mis en retrait. J’avais une bonne relation avec lui.

FM : si jamais il venait à refaire de nouveau appel à vous, que lui diriez-vous ?

C.C : je pense que je lui dirai oui. Mon passage à Botafogo s’est bien passé. A Molenbeek, surtout au début, ça s’est bien passé aussi. Il n’y a pas de raisons que je dise non.

Caçapa espère de bonnes nouvelles pour l’OL

FM : vous avez dit lors d’une interview en Belgique, que le modèle de Textor ne peut pas fonctionner. Qu’entendez-vous par là ? Comment l’améliorer ?

C.C : j’ai dit que le modèle n’est pas facile, car tu ne peux pas être au même moment dans les 4 clubs qu’il a. Pour bien marcher, il faut mettre des personnes de confiance et surtout compétentes. Il ne peut pas être à Lyon, en Angleterre (à Crystal Palace, ndlr), en Belgique et au Brésil en même temps. Il ne peut pas non plus s’occuper seul de ses 4 clubs. Ça veut dire qu’il a besoin de gens compétents et qu’il connaît pour qu’il puisse faire vivre les clubs comme il le veut.

FM : à un moment, il a tenté justement de faire revenir Juninho à Lyon. Pensez-vous que c’était une bonne idée ?

C.C : bien sûr que c’était une bonne idée. Juni aime le foot et il aime Lyon, c’est son club. Il a passé du temps ici et il connaît le club. Mais je ne sais pas pourquoi ça n’a pas marché. Je pense que l’idée de le faire revenir était tout de même une bonne idée.

FM : j’imagine que vous avez suivi ce qu’il s’est passé vendredi à l’OL, où la DNCG a interdit au club de recruter et l’a placé en rétrogradation à titre conservatoire. Est-ce que ça vous inquiète ?

C.C : écoutez, ça fait peur quand on voit et quand on entend des choses comme ça. Lyon a toujours assuré à ce niveau. Quand on voit ça et on écoute, ça fait peur. J’aimerais bien faire confiance à John Textor parce que c’est un mec très intelligent. L’OL est un grand club. Il ne va pas non plus le laisser comme ça, à descendre en deuxième division parce qu’il n’a pas les moyens. Je l’espère.

FM : si jamais l’OL venait finalement à être rétrogradé, on imagine qu’en tant qu’amoureux du club, vous serez là pour les aider.

C.C : oui, c’est mon club. En plus, j’habite à Lyon.

Le technicien brésilien est prêt pour un nouveau challenge

FM : j’allais justement vous demander ce que vous faites actuellement depuis la fin de votre aventure en Belgique.

C.C : les formations, c’est fini. J’ai tout fait par rapport aux diplômes UEFA. En ce moment, je regarde beaucoup de matches comme j’ai le temps. Je profite aussi de mon temps libre pour rester à la maison et passer des moments en famille. Vous savez, quand vous êtes joueur, vous n’êtes pas souvent à la maison. Mais quand vous êtes entraîneur, c’est encore pire. Du coup, je profite de ma famille en ce moment. Mais j’ai hâte de retrouver les terrains, ça me manque.

FM : qu’est-ce qui vous manque ?

C.C: tout. Le rapport avec les joueurs, le terrain, les entraînements, les matches, l’énergie, les supporters, la compétition… tout quoi !

FM : avez-vous eu des touches depuis que vous êtes libre et sur le marché ?

C.C: des touches, oui. Surtout au Brésil. Mais aujourd’hui, sincèrement, j’ai envie de continuer en Europe. Même si, ça ne me dérange pas de bouger. Mon seul désir est de continuer d’entraîner en Europe. En France, en Angleterre, etc.. peu importe. Bien sûr, si je vois que les portes sont fermées, que c’est compliqué, pourquoi pas retourner au Brésil. Mais j’espère avoir une autre opportunité ici en Europe.

FM : en Allemagne, Schalke 04 et Hoffenheim se sont justement penchés sur votre profil il y a quelques semaines selon nos informations. Pourquoi cela a-t-il bloqué ? Est-ce déjà une bonne chose que des clubs de ce niveau cochent votre nom ?

C.C : oui, c’est déjà une bonne chose d’avoir son nom annoncé dans ces clubs-là. C’est quelque chose d’important pour moi. Bien sûr, il y a tellement d’entraîneurs aujourd’hui qui sont mis en évidence, qui cherchent aussi du travail. Ils ont choisi d’autres entraîneurs avec lesquels ils avaient commencé à discuter. Mais on ne baisse pas les bras et on attend. J’espère avoir le plus vite possible une opportunité pour continuer mon travail. Aujourd’hui, je peux vous dire que je suis un passionné de football et surtout un passionné du terrain.

FM : quels types de projets peuvent vous intéresser ?

C.C : quand on parle de projet, ça pourrait être de la Ligue 1 ou de la Ligue 2. On va dire, un club de Ligue 2 qui veut jouer la montée, ça c’est un bon projet. Il y a un bon compromis pour un club qui joue en Ligue 2 mais qui dit qu’il a envie de pouvoir goûter à la L1 et d’y jouer d’ici à deux ans. Ça peut être ça aussi. Ça pourrait être aussi un club de Ligue 1 qui veut y rester. Voilà, mon intention est celle-ci. Coacher en Ligue 1 ou en Ligue 2, c’est ça qui m’intéresse.

FM : et ce sera uniquement en tant que numéro 1. Etre adjoint, ce n’est plus dans vos projets ?

C.C : aujourd’hui, non. J’ai envie de continuer en tant que numéro 1. J’ai tellement aimé cette expérience d’être sur le devant de la scène qu’aujourd’hui, j’ai envie de continuer. En plus d’être devant, de pouvoir dire que je me sens capable d’être coach numéro 1.

FM: ce n’est pas un exercice facile que de parler de soi, mais selon vous, quelles sont vos atouts en tant que coach ?

C.C : ce n’est pas facile de parler de moi, mais je pense que j’aime l’aspect humain, le contact avec les joueurs. J’aime discuter et cette philosophie d’être proche des joueurs. J’aime bien aussi participer aux entraînements. Je ne suis pas un coach qui reste là, à côté, à regarder, j’aime aussi mettre ma patte, montrer aux joueurs ce que j’ai envie de voir. Je pense, aujourd’hui, que mes atouts sont les qualités humaines, ça c’est quelque chose de très important pour moi. Je suis un coach qui aime le terrain, je suis passionné. J’ai vraiment hâte de retrouver les terrains.

Un modèle nommé Ancelotti

FM : comment définiriez-vous votre style ? Quel système de jeu préférez-vous ?

C.C : ça dépend parce que quand vous prenez une équipe au début de la saison et que vous choisissez vos joueurs, c’est plus facile. Là, ce n’est pas mon cas. Normalement, j’arriverai avec un effectif déjà monté et prêt. Concernant mon style de jeu, j’aime la possession, garder le ballon et jouer de derrière. Après, tout dépend des joueurs que vous avez. Si j’ai des joueurs capables de garder le ballon, bien sûr que je vais garder le ballon. Mais si on n’en a pas, ça ne servira à rien d’essayer de garder le ballon. Si on a des joueurs qui vont vite et jouent en contre, malheureusement ou heureusement, il faudra jouer en contre. Le système de jeu dépend de tout ça. Maintenant, le système que j’adore, c’est le 4-3-3. Mais je suis ouvert à d’autres systèmes. Je peux jouer avec 5 joueurs derrière, 3 au milieu et 2 attaquants, ça pourrait être ça aussi.

FM : en tant que joueur, adjoint et même entraîneur, vous avez croisé pas mal de techniciens. Quels sont vos modèles ?

C.C : mon modèle, c’est Carlo Ancelotti. D’ailleurs, je suis en train de lire l’un de ses livres. C’est quelqu’un dont j’aime voir l’équipe jouer. J’aime aussi sa façon d’être avec ses joueurs. J’ai eu l’opportunité de travailler en tant qu’adjoint à l’OL avec cinq entraîneurs différents. J’ai pris des choses positives chez eux et j’ai aussi perçu des choses que je ne ferais pas avec mon équipe. Il y a deux entraîneurs que je veux citer. Le premier, c’est Bruno Genesio, qui est aujourd’hui à Lille. C’est quelqu’un dont j’ai beaucoup appris. C’est aussi celui avec lequel j’ai le plus travaillé. On est resté trois ou quatre saisons ensemble à l’OL. C’est quelqu’un qui maîtrise tous les domaines. Il maîtrise le côté offensif et le côté défensif. C’est quelqu’un qui voit vite le problème de son équipe. Il voit également vite la solution. J’ai appris de lui cette constance, et son coup d’oeil pour pouvoir constater le problème et trouve la solution. Le second dont je veux parler est Peter Bosz. J’adore sa façon de faire. C’est quelqu’un qui prend des risques. Il aime jouer de derrière. Sa méthode totalement différente de la méthode française, c’est quelque chose que j’ai appris, que j’ai utilisé et que j’espère pouvoir utiliser prochainement.

FM : Pierre Sage est à présent sur le banc de l’OL depuis pratiquement un an. Que pensez-vous de ce coach et plus globalement de la saison des Gones ?

C.C: je pense que ça se passe plutôt bien. Ils sont cinquièmes (en L1, ndlr). Ils ont un gros effectif, de gros joueurs. Ils ont tout ce qu’il faut pour jouer les places les plus hautes. Je pense que Pierre Sage est un bon coach. Il montre qu’il est capable de gérer les égos de tous ses joueurs. Ce n’est pas facile quand tu as un bon groupe comme ils ont. Gérer tous ces joueurs ce n’est pas évident, mais il y arrive.

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