Ligue des Nations : l’Angleterre se fait assassiner par la presse !

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Angleterre @Maxppp

Hier soir, l’Angleterre a chuté face à la Grèce en Ligue des Nations. Une défaite qui ne passe pas de l’autre côté de la Manche.

Hier soir, l’Angleterre a affronté la Grèce à Wembley dans le cadre de la Ligue des nations (Ligue B). Une rencontre très particulière pour la sélection hellène, qui a vécu un drame mercredi, à la veille de ce choc. En effet, l’international grec George Baldock (31 ans), qui évoluait au Panathinaïkos, a été retrouvé sans vie chez lui dans sa piscine. Une terrible nouvelle pour le pays, mais aussi pour l’Angleterre, puisqu’il jouait encore à Sheffield United, il y a quelques mois. Malgré les demandes de la fédération grecque, qui souhaitait déplacer cette rencontre, l’UEFA a refusé et le match a bien eu lieu. Et la Grèce s’est imposée 2 à 1. Après l’ouverture du score de Vangelis Pavlidis (0-1, 48e), les Three Lions ont égalisé grâce à Jude Bellingham (1-1, 88e). Les locaux pensaient que le plus dur avait été fait.

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Une défaite qui ne passe pas

Mais finalement, les visiteurs sont repassés devant au tableau d’affichage grâce à un doublé de Pavlidis (1-2, 90e+4). Une défaite qui fait mal aux Anglais. Mais au-delà du résultat, c’est surtout le jeu proposé par les coéquipiers de Trent Alexander-Arnold qui a fait jaser. Ce vendredi matin, la presse britannique s’en donne à cœur joie et massacre sa sélection. C’est le cas du Telegraph qui a titré « le rêve tactique de Lee Carsley se termine dans l’une des nuits les plus humiliantes de l’Angleterre. » Le média anglais a ensuite développé : « qui aurait pu prédire que Lee Carsley serait l’architecte de l’une des nuits d’humiliation les plus étranges de l’histoire de l’Angleterre ? Un rêve fiévreux à Wembley, avec une équipe sans âme, une formation qui semblait empruntée à un autre sport et Jordan Pickford en freelance au milieu de terrain. Il y a eu quelques désordres au fil des ans, mais peu ont été aussi surréalistes. »

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Le Telegraph a ajouté : « la tâche de Carsley était très simple : six matches de Ligue des Nations lui étaient confiés par une hiérarchie de la Fédération anglaise de football qui semblait désireuse de l’installer tranquillement à son poste de manière permanente. Rien dans une carrière d’entraîneur jusque-là solide et sans histoire ne laissait présager qu’il allait connaître un tel dysfonctionnement. Des attaquants partout, pas de milieu de terrain, des joueurs désorientés pointant du doigt des espaces où un coéquipier aurait dû se trouver. A-t-il tout gâché ? En a-t-il vraiment envie ? C’est une question à laquelle la FA devra répondre dans les semaines à venir et elle se pose maintenant avec une certaine urgence. Une équipe d’Angleterre n’a jamais perdu à domicile contre un adversaire aussi mal classé que la Grèce, actuellement 48e au classement de la FIFA. Il est certain qu’une défaite n’a jamais été aussi profondément auto-infligée que celle-ci, et ce face à une équipe qui a atteint la finale du Championnat d’Europe moins de trois mois plus tôt. »

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La tactique ratée de Carsley fait jaser

Le Daily Mail, qui a titré « le spectacle de l’horreur », utilise également des mots durs pour résumer ce revers. « L’Angleterre a été un désastre et a été dominée lors de sa défaite 2-1 contre la Grèce. Lee Carsley semblait se diriger vers son couronnement en tant que successeur de Gareth Southgate, mais ce fut un vilain faux pas […] L’Angleterre a été dominée pendant une grande partie du match et Jude Bellingham, comme souvent, semblait avoir sauvé le match nul à trois minutes de la fin avec une frappe confiante que le gardien grec Odysseas Vlachodimos n’a pas pu tout à fait repousser. Mais l’Angleterre ne méritait pas le nul et elle ne l’a pas obtenu. Une nouvelle erreur défensive anglaise dans le temps additionnel a conduit à une mêlée au cours de laquelle le ballon a été envoyé vers Vangelis Pavlidis, qui a battu Pickford pour le but de la victoire. »

La publication poursuit : « ce fut un rappel à la réalité à la fois pour le manager — pour qui il s’agissait de sa première défaite en trois matches à la tête de l’équipe — et pour ceux qui semblaient penser que, sans Gareth Southgate aux commandes, l’Angleterre remporterait automatiquement la Coupe du monde en 2026 et le prochain Championnat d’Europe également. Le résultat a également prouvé une chose : certaines critiques adressées à Southgate, tant lors du championnat d’Europe l’été dernier qu’avant, étaient grossières et simplistes. Il est facile d’exiger que tous les meilleurs joueurs anglais soient titulaires. Il est moins facile de les transformer en une équipe gagnante. » Dans les colonnes du Sun, la sélection anglaise prend aussi cher.

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La presse critique les Three Lions

Le tabloïd britannique a pointé du doigt les choix du sélectionneur, qui a d’ailleurs fait comprendre qu’il retrouverait très vite les U21 anglais. « Lee Carsley a admis que l’Angleterre n’avait travaillé sur son système sans attaquant que pendant 20 minutes à l’entraînement. […] Carsley, 50 ans, était privé de son capitaine blessé Harry Kane pour le match. En l’absence de Kane, il a choisi de ne pas aligner Ollie Watkins ou Dominic Solanke en attaque, choisissant plutôt de ne pas choisir de numéro 9 reconnu. Anthony Gordon, Bukayo Saka, Bellingham, Phil Foden et Cole Palmer ont tous débuté dans le onze sans attaquant - mais la formation risquée de Carsley n’a jamais vraiment pris forme. Carsley a finalement abandonné le système, faisant entrer Watkins à la place de Gordon à l’heure de jeu. Il a ensuite remplacé Foden par Solanke à la 72e minute. »

Après la rencontre, Carsley a expliqué ses choix très critiqués. « Nous avons essayé quelque chose de différent. Nous avons essayé de surcharger le milieu de terrain et de jouer un peu différemment. C’est quelque chose que nous avons essayé pendant 20 minutes hier (mercredi à l’entraînement, ndlr). Nous avons expérimenté quelque chose et c’est décevant que cela n’ait pas fonctionné. Mais je pense qu’il n’était pas réaliste d’en attendre trop et qu’il faut réessayer. Je pense qu’avec la qualité que nous avons en défense… vous regardez tous les buts ce soir, ils sont venus d’erreurs, ce qui est décevant. Même à 1-1, nous avons été assez chanceux à ce moment-là. » Il a conclu en précisant qu’il pourrait retenter ce système à l’avenir.

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Pickford taillé

Comme le coach, les joueurs anglais ne sont pas épargnés ce matin, notamment Jordan Pickford. Il a obtenu un 4 de la part du Guardian. The Independent lui a donné un 3 et a parlé d’un match « calamiteux ». Même son de cloche sur le plateau d’ITV, où Roy Keane a dézingué le portier, qui manque totalement de concentration selon lui. Après cette défaite, l’Angleterre est dans le dur. John Stones n’a d’ailleurs pas épargné ses coéquipiers. « Je suis complètement dégoûté. C’est difficile à exprimer avec des mots. Nous nous sommes préparés comme nous le faisons habituellement et ça n’a pas marché. Il faut leur rendre hommage, ils nous ont mis la pression dès le début. Nous avons eu du mal à sortir de l’arrière et à jouer à travers les lignes. C’est décevant de notre part également. »

« Comme Lee Carsley nous l’a dit, nous devons tenir nos promesses, prendre nos responsabilités et faire le travail, mais nous ne l’avons pas fait. Nous n’avons pas créé assez d’occasions, nous n’avons pas eu assez de deuxièmes ballons. Nous avons été assez dispersés sur coups de pied arrêtés, nous avons fait beaucoup de contre-attaques dont je ne suis pas satisfait personnellement. Il y a beaucoup de choses en jeu pour moi et pour beaucoup de joueurs. Nous aurions pu terminer en tête du groupe. Il faut regarder cela en face et aller de l’avant. » Une réaction est donc attendue très rapidement pour les Anglais, qui vont affronter la Finlande dimanche.

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